L’église Notre-Dame de Dijon, considérée comme un chef-d'œuvre d'architecture gothique du XIIIe siècle, est située au cœur des 97 hectares du secteur sauvegardé de Dijon. Elle s'élève à proximité du Palais des ducs et des États de Bourgogne et face à la rue Musette. On estime que l'édifice actuel a été construit des années 1220 aux années 1240 environ.
Cette église de dimensions modestes abrite la statue de Notre-Dame de Bon-Espoir, auparavant appelée Vierge noire. Elle s'orne aussi de deux symboles de la ville de Dijon : le Jacquemart et la chouette.
L'église fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1840. |
À l'emplacement de Notre-Dame se trouvait à l'origine, avant la seconde moitié du XIIe siècle, une simple chapelle, située hors de l'enceinte de la cité et dénommée chapelle Sainte-Marie.
Vers 1150, la chapelle fut reconstruite dans le style roman. À sa place, les Dijonnais élevèrent à partir des années 1220 l'église gothique actuelle. Notre-Dame étant située au milieu d'un quartier populaire, la place faisait défaut et l'architecte, resté inconnu, usa de nombreuses techniques inédites pour ériger l'église. Par exemple, tout le poids de la charpente et de la toiture repose sur les piliers et non sur des arcs-boutants, permettant ainsi d'utiliser un maximum de surface au sol pour l'intérieur de l'édifice.
L'église a été restaurée de 1865 à 1884 par l'architecte parisien Jean Charles Laisné, et non par Viollet-le-Duc comme il est parfois écrit par erreur. Les travaux consistèrent à rendre à Notre-Dame son aspect supposé d'origine. Pour cela, les constructions adventices furent supprimées, la tour de la croisée rétablie en tour lanterne. Toutes les sculptures abîmées furent refaites.
Plusieurs historiens d'art ont signalé l'originalité de la façade occidentale. D'une planéité singulière, elle est en effet unique dans l'architecture gothique française et rappelle certaines façades d'églises de Toscane. Elle constitue une sorte d'écran qui masque les dispositions intérieures de l'église. Mesurant environ 28,6 m de haut sur 19,5 m de large et 6,2 m de profondeur, elle compte trois étages, dont le premier comporte trois grandes arcades, formant l'entrée d'un porche, dont les voûtes sont soutenues par deux rangs de piliers. Ce porche précède les trois portes de l'église, dont les voussures, le tympan et les ébrasements étaient ornés de statues et de sculptures, détruites en janvier 1794.
Au-dessus de ces arcades, la façade s'orne de deux galeries d'arcatures superposées, reposant chacune sur dix-sept colonnettes d'un seul morceau, couronnées d'un chapiteau, et soulignées par trois bandeaux ornés de fausses gargouilles alternant avec des métopes.
Cette façade est encadrée de contreforts d'angle, surmontés de tourelles d'escalier coiffées d'une toiture conique.
Au-dessus de la façade devaient s'élever initialement deux tours carrées, dont n'existent que les amorces. Sur la souche de la tour sud de la façade occidentale, un campanile supporte le Jacquemart.
Les cinquante et une « gargouilles » de la façade occidentale de Notre-Dame de Dijon sont de fausses gargouilles : elles n'évacuent pas l'eau de pluie, et ont seulement une fonction décorative. L'église comporte de vraies gargouilles sur les murs gouttereaux et l'abside.
Selon le récit du moine Étienne de Bourbon, les gargouilles originelles sont restées peu de temps en place : elles ont été déposées dès 1240 environ, à la suite d'un accident mortel. En effet, un usurier trouva la mort sur le parvis de l'église alors qu'il allait se marier, après qu'une figure de pierre représentant justement un usurier se fut détachée, le tuant sur le coup. Les confrères de la victime auraient alors obtenu la destruction de toutes les fausses gargouilles de la façade. Seule demeura, comme témoin, la gargouille de l'angle supérieur droit, jusqu'aux années 1960, époque à laquelle elle fut remplacée. Certaines gravures du XIXe siècle ne la représentent pas, mais elle se voit sur des photographies prises avant 1880. Les gargouilles des côtés et du revers de la façade subsistèrent également.
Les fausses gargouilles qui ornent actuellement la façade, et qui représentent des êtres humains, des animaux et des monstres, ont été réalisées de 1880 à 1882, lors de la restauration de l'église. Les archives attestent qu'elles sont l'œuvre de sept sculpteurs parisiens : Chapot, Corbel, Geoffroy, Lagoule dit Delagoule, Pascal, Thiébault et Tournier. Delagoule fut un de ceux qui réalisa le moins de sculptures. Les gargouilles de Notre-Dame ne sont donc pas du sculpteur Lagoule, contrairement à l'affirmation erronée d'un historien dijonnais en 1910, que répètent encore certains ouvrages touristiques.