Voir aussi l'article politique énergétique, source d'énergie, production d'énergie
Dans toutes les sociétés , l'activité humaine consomme de l'énergie qui peut être produite par des matières premières, principalement charbon, gaz naturel, pétrole et uranium ; on parle alors d'énergie fossile (sauf pour l'uranium) ; ces matières premières sont appelées par extension « énergies ». On parle aussi d'énergie renouvelable lorsque l'on utilise l'énergie solaire, l'énergie éolienne , l'énergie hydraulique, l'énergie du bois qui est toujours une des plus importantes des énergies d'origine biomassiques renouvelables consommées.
L'énergie est donc « quelque chose » qui se conserve. Cependant, cette notion de « quelque chose » est assez floue et assez bien illustrée par la boutade :
(référence aux principes de la thermodynamique).
Cette notion floue a laissé l'image dans de nombreux esprits d'une sorte de fluide qui passerait d'un objet à l'autre au cours des transformations, réminiscence du concept de phlogistique (un « fluide immatériel » censé véhiculer la chaleur). Cette vision, dite « substantialiste » a longtemps été sous-jacente par exemple dans les théories de la chaleur (concept de « chaleur-substance » ou calorique), jusqu'au milieu du XIXe siècle. On la retrouve d'ailleurs dans la terminologie moderne de « capacité calorifique », « chaleur latente», etc.
Faute d'un vocabulaire plus approprié, le terme « énergie » revient fréquemment dans les discours pseudo-scientifiques (avec les ondes) ou encore dans les « pratiques énergétiques » (comme le Reiki, dans lesquelles l'énergie serait une substance d'origine divine). On entend ainsi parler d'énergie « pure » (alors que l'énergie ne fait que décrire l'état de quelque chose d'autre), ou d'une « énergie encore inconnue »…
La différence entre les « énergies » du discours pseudo-scientifique se situe au niveau de la définition : en physique, l'énergie est une grandeur précisément définie, quantifiable et mesurable. Ceci implique que l'on puisse être capable de mesurer précisément l'énergie (cinétique, potentielle…) ou ses variations, au moins du point de vue théorique. Ceci n'est pas le cas des pseudo-énergies telle que « l'énergie psychokinétique » ou « cosmique » qui ne sont pas vérifiables ni réfutables, leur existence ne pouvant être prouvée et donc non scientifiques.
Ainsi lorsque l'on parle « d'énergie cinétique » d'un corps, celle-ci peut être précisément définie, pour un corps considéré comme ponctuel, et en mécanique classique par la formule :
Seule la mathématisation du concept d'énergie permet d'éviter les confusions et les contradictions inhérentes à l'ancienne vision substantialiste et holistique. Ainsi l'énergie en général ne peut être définie : ce n'est autre qu'une grandeur physique, numérique, associée à une situation concrète (par exemple, le mouvement d'un corps pour l'énergie cinétique, une interaction pour une forme d'énergie potentielle, etc.). C'est par le nombre que la notion d'énergie atteint un degré d'objectivité adéquat en physique moderne.
La confusion est en partie entretenue par des simplifications de langage, où par commodité on énonce parfois que :
alors que des formulations plus précises (mais parfois plus longues) seraient :
On ne peut donc pas séparer la notion d'énergie de la forme sous laquelle elle est stockée.