Un groupe topologique compact ou groupe compact est un groupe topologique G tel que l'espace topologique sous-jacent soit compact. Les groupes compacts sont des groupes unimodulaires, dont la compacité simplifie l'étude. Ces groupes comprennent notamment les groupes finis, et les groupes de Lie compact. Tout groupe topologique compact est limite projective de groupes de Lie compacts.
Tout groupe fini, muni de la topologie discrète, est un groupe topologique compact. En effet :
L'étude proprement dite des groupes finis ne fait pas appel aux notions topologiques. Toutefois :
Des groupes compacts peuvent se construire en utilisant les méthodes générales de construction des groupes topologiques :
Un groupe de Lie compact est un groupe de Lie (réel ou complexe) dont l'espace topologique sous-jacent est compact. Parmi eux, on peut citer les groupes de Lie classique compacts ; dont voici la liste :
Il est à remarquer qu'un groupe de Lie compact complexe est nécessairement commutatif.
Une représentation d'un groupe topologique G est une action continue linéaire de G sur un espace vectoriel topologique réel ou complexe V. La représentation est dite de dimension finie si V est de dimension finie : dans ce cas, la représentation peut être définie par un morphisme continu . Elle est dite unitaire si V est un espace euclidien ou hermitien et si ρ est à valeurs dans le groupe orthogonal O(V) ou unitaire U(V).
En effet, soit E un espace vectoriel réel ou complexe de dimension finie et un morphisme continu. Prenons < . | . > une structure euclidienne ou hermitienne quelconque sur E. Posons pour tous vecteurs v et w :
(v | w) = | ∫ | < g − 1.v | g − 1.w > dλ(g) |
G |
On constate que (. | .) définit une forme sesquilinéaire sur E et définie positive (donc une structure euclidienne ou hermitienne). Vérifions qu'elle est invariante sous l'action de G. Pour h dans G, et v et w dans E, il vient :
(h.v | h.w) = | ∫ | < g − 1h.v | g − 1h.w > dλ(g) = | ∫ | < (h − 1g) − 1.v | (h − 1g) − 1.w > dλ(g) = | ∫ | < g − 1.v | g − 1.w > dλ(g) = (v | w) |
G | G | G |
La dernière égalité provient de l'invariance à gauche de la mesure de Haar λ.
Une représentation d'un groupe topologique G dans un espace V est dite irréductible s'il n'existe aucun sous-espace vectoriel fermé dans V globalement invariant par l'action linéaire de G. Elle est dite complètement réductible si l'espace V est la somme directe d'une famille de sous-espaces fermés invariants, dont la représentation induite sur chacun est irréductible.
Toute représentation unitaire de dimension finie est complètement réductible (lire représentation unitaire d'un groupe topologique). Or, toute représentation de dimension finie équivalente à une représentation complètement réductible est elle-même complètement réductible. D'où le résultat en appliquant la propriété précédente.
Le théorème de Peter-Weyl a été démontré par Hermann Weyl . La collection des représentations irréductibles de dimension finie à équivalence près d'un groupe topologique compact G donné forment un ensemble. Une fois fixé une mesure de Haar sur G, on dispose d'une représentation naturelle du groupe dans l'algèbre hilbertienne L2(G) donnée par :
Cette représentation est unitaire. Le théorème de Peter-Weyl affirme que cette représentation est équivalente à la somme orthogonale des produits tensoriels des représentations unitaires A de G par leurs représentations duales A*, où les représentations unitaires sont identifiées à équivalence près.
Ce théorème a des conséquences non triviales. Il permet par exemple de démontrer que tout groupe topologique compact est limite d'un système projectif de groupes de Lie compacts.
Étant donnée une représentation complexe de dimension finie d'un groupe topologique compact G, le caractère associé est défini par :
Les caractères de deux représentations équivalentes sont égaux. On parle de caractère et de caractère irréductible pour désigner les caractères respectivement associés à une représentation complexe et à une représentation complexe irréductible.
Une fonction centrale est une fonction (mesurable, continue, ...) constante sur les classes de conjugaison de G. Les caractères sont des exemples de fonctions centrales. La collection de tous les caractères irréductibles d'un groupe topologique compact forme une famille orthonormée de L2(G,λ). Plus exactement, c'est une base hilbertienne du sous-espace de Hilbert des fonctions centrales de classe L2.
Un exemple important est la détermination des caractères du tore et la classification de ses représentations.
Les propriétés des représentations des groupes compacts se spécialisent pour les groupes finis. L'étude est simplifiée, notamment parce que le nombre de caractères est fini. En particulier, les caractères irréductibles d'un groupe fini G forment une base de l'espace vectoriel de dimension finie des fonctions centrales. La dimension de cet espace est donc le nombre de classes de conjugaison de G.