Plusieurs pays revendiquent la paternité de l'aviation. Ceci est en partie dû au contexte de nationalisme exacerbé des années d'avant 1914, où l'objectivité historique s'effaçait souvent devant la glorification des capacités nationales. Actuellement, on continue encore de lire fréquemment que les frères Wright seraient les « pères de l'aviation », alors qu'ils n'ont pourtant jamais revendiqué eux-mêmes de vol antérieur à 1903 !
La définition du vol donné par le Larousse est « Fait pour un avion, un engin de se déplacer dans l'air, dans l'espace ».
Les essais suivants d'Ader furent effectués au camp militaire de Satory, où avait été établie une aire circulaire de 450 m de diamètre pour effectuer une démonstration officielle. Le 12 octobre 1897, Ader effectua un premier tour sur ce circuit à bord de son Avion III. Il sentit à plusieurs reprises l'appareil quitter le sol, puis reprendre contact. Deux jours plus tard, alors que le vent est fort, Clément Ader lance sa machine devant deux officiels du ministère de la Guerre qui déclarent : "il fut cependant facile de constater, d'après le sillage des roues, que l'appareil avait été fréquemment soulevé de l'arrière et que la roue arrière formant le gouvernail n'avait pas porté constamment sur le sol. ... Les deux membres de la commission le virent sortir brusquement de la piste, décrire une demi-conversion, s'incliner sur le côté et enfin rester immobile". A la question "...l'appareil a (t'il) tendance à se soulever quand il est lancé à une certaine vitesse ? la réponse est "...la démonstration... n'a pas été faite dans les deux expériences qui ont été effectuées sur le terrain". Devant cet échec, le ministère de la Guerre coupe les crédits à Ader. On peut conclure que, ce 14 octobre 1897, le Français Clément Ader aurait peut être effectué le premier décollage motorisé – mais non contrôlé – d'un plus lourd que l'air.
Le Brésilien Alberto Santos-Dumont vola à Bagatelle le 23 octobre 1906 sur soixante mètres à une altitude de deux à trois mètres. Grâce à ce vol à bord du 14 Bis, il remporta devant un large public le prix Archdeacon décerné par Aéro-Club de France pour le vol d'un plus lourd que l'air autopropulsé (sans mécanisme de lancement). Ses détracteurs – entre autres les partisans des frères Wright – lui reprochent de ne pouvoir voler qu'en effet de sol, alors que le Flyer III pouvait déjà prendre de l'altitude lorsqu'il vola sur 39,5 kilomètres le 5 octobre 1905.
Henri Farman, parcourant le 30 octobre 1908 les vingt-sept kilomètres qui séparent le petit village marnais de Bouy de la ville Reims, effectue à bord d'un aéroplane Voisin le premier voyage aérien de l’histoire de l’aviation.
Le 3 juillet 1909, au Champ d'aviation de la Brayelle prés de Douai est organisé le premier meeting aérien au monde, Louis Blériot avec son monoplan vole 47 km en 1hr07,Louis Paulhan avec son biplan, bat le record de hauteur avec 150 mètres.
Du 22 au 29 août 1909 fut organisée le premier meeting international d'aviation de l'histoire : la prestigieuse « Grande semaine d'aviation de la Champagne » de Reims – qui se déroula très exactement sur la commune de Bétheny, à l'emplacement de l'actuelle Base aérienne 112 Reims-Champagne – à laquelle participèrent tous les grands pilotes de l'époque : Louis Blériot, Henri Farman, Louis Paulhan, Hubert Latham, Glenn Curtiss… Près d'un million de spectateurs y assistèrent.
Du 1er au 30 novembre 1909 fut construit à Pau la première école d'aviation au monde, dont la direction est confiée par Louis Blériot à Henri Sallenave.
Le commerce devant le fait de la guerre
Dans les années qui précèdent la Première Guerre mondiale, les tensions grandissantes en Europe incitent les gouvernements à s'intéresser à l'aviation en tant qu'arme de guerre. D'où l'organisation par la France du fameux concours d’aéroplanes militaires de Reims (octobre et novembre 1911), premier concours de ce type de l'histoire mondiale de l'aviation. Les différents constructeurs, français et britanniques notamment, se livrent à une course contre la montre pour tenter d'obtenir des commandes à l'export.
Léopold Trescartes, titulaire du brevet civil de l'Aéroclub de France n° 842 délivré le 16 avril 1912, effectue le 7 septembre 1912 le premier vol au-dessus de Porto (Portugal) à bord d'un biplan fabriqué par Maurice Farman. Cet avion, officiellement acheté par un journal de Porto et dont les exhibitions servent, pour le grand public, à financer la construction d'une crèche, est en réalité un modèle destiné à convaincre le gouvernement portugais d'acheter des avions français dans le cadre de la création d'une force aérienne. Après de nombreuses démonstrations, en présence notamment du ministre de la guerre portugais, le choix des autorités portugaises se portera finalement sur un appareil britannique de marque Avro.
Avions et pilotes pionniers (surtout recrutés dans la cavalerie) sont réquisitionnés pour des missions de reconnaissance. Cibles des deux camps au sol, ils sont décimés. Les grandes nations se dotent très vite d'une aviation militaire où les avions se spécialisent : reconnaissance, chasseurs, bombardiers.
Une course aux records est engagée pour prendre l'avantage sur l'ennemi, l'armement étant amélioré avec l'apparition des premières mitrailleuses synchronisées. Le parachute fait son apparition, mais est seulement utilisé par les pilotes de dirigeables, les avions volant trop bas pour qu'il soit efficace. Au sol, on construit des aérodromes, et l'avion est fabriqué en série.
Le 5 octobre 1914, tout près de Reims, se déroule au-dessus du point de jonction des communes de Jonchery-sur-Vesle, de Prouilly et de Muizon, le premier combat aérien de l’histoire mondiale de l’aviation militaire, avec un avion abattu. Remporté par le pilote Joseph Frantz et le mecanicien Louis Quenault de l'escadrille V 24 sur Voisin, contre l'Oberleutnant Fritz von Zagen sur un Aviatik allemand. A la suite, les duels aériens se multiplient. Si les premiers combats sont très rares et dangereux (fusils embarqués, qui nécessitent une dextérité extrême), le développement des mitrailleuses synchronisées (invention de l'aviateur français Roland Garros) accélèrent le nombre de batailles. Contrairement à l'horreur des tranchées (boue, bombardements constants ...) la guerre aérienne est vue comme une guerre propre (si tant est que cela soit possible) Dans les représentations des pilotes comme des civils et de l'infanterie, qui suivent avec assiduité la guerre du ciel, l'aviation possède un côté noble, chevaleresque (Guynemer refusera d'abattre Ernst Udet car sa mitrailleuse s'était enrayée). Il y a une grande compétition entre les « As » tant au sein d'un camp qu'entre ennemis.
Les grandes figures de cette époque sont le français Guynemer et l'allemand surnommé Le Baron Rouge (et son « cirque aérien »), ou Ernst Udet
À la fin de la guerre, il y a :
Marie Marvingt invente en 1914 l'aviation sanitaire.