Hormone de croissance - Définition

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Risques liés au traitement par l'hormone de croissance

L'hormone de croissance produite auparavant par extraction d'hypophyses de cadavres a causé un certain nombre de contaminations par le prion, occasionnant certains cas de maladies de Creutzfeldt-Jakob mortelles.

En France, au 14 janvier 2009, le bilan occasionné par ce type de contamination s'élevait à 117 décès, essentiellement chez des enfants. L'hormone, fabriquée à partir d'hypophyses prélevées sur des cadavres, sans contrôle ni sélection, a été distribuée entre 1980 et 1988 chez des enfants atteints de troubles de croissance. Ce risque a disparu depuis la production par génie génétique. La France comptait, en 2004, 58 % de tous les cas mondiaux de maladie de Creutzfeldt-Jakob liés à l'hormone de croissance. La durée d'incubation très longue de la maladie rend difficile toute anticipation d'un bilan global.

Historique

L’identification, la purification puis la synthèse chimique de l’hormone de croissance sont liées à l’œuvre scientifique du biologiste Choh Hao Li. La société Genentech fut la première à distribuer de l'hormone de croissance humaine recombinée pour la thérapie en 1981.

Antérieurement aux recherches sur l’ADN recombiné, on ne pouvait obtenir l’hormone de croissance nécessaire aux soins qu'en l’extrayant de la glande pituitaire de cadavres. Plusieurs tentatives pour fabriquer de l'hormone de croissance humaine avaient échoué, et la faiblesse des ressources entraînait la restriction des traitements aux cas les plus graves de nanisme, l’hormone de croissance d’autres espèces de primates s’avérant inopérante chez l’être humain.

En 1985, des cas atypiques de maladie de Creutzfeldt-Jakob se déclarèrent chez des individus qui avaient bénéficié, dix à quinze ans auparavant, de traitement hormonal à base de prélèvements chez des personnes décédées. Se fondant sur l’hypothèse que les prions infectieux responsables de la maladie venaient de ces prélèvements, on retira du marché les produits correspondants. La même année, l’hormone de croissance synthétique remplaçait ces médicaments aux U.S.A. et en Europe de l’ouest.

Usages non-médicaux

Chez l'homme

Elle est utilisée illégalement en France en tant que dopage ou comme « agent anti-âge ». Son usage est cependant autorisé aux Etats-unis. Elle entraîne une diminution de la masse grasse et comporte nombre d'effets secondaires (oedèmes, douleurs articulaires, survenues de diabète, augmentation de la taille des seins chez l'homme...). Elle serait susceptible d'augmenter la masse musculaire mais cet effet reste controversé. Elle ne semble pas augmenter significativement la force musculaire et pourrait même avoir un effet néfaste sur l'endurance. Elle améliorerait les capacités de sprint.

Sa détection est difficile car il faut la différencier de l'hormone de croissance naturellement secrétée par l'organisme. Le premier test de dépistage à grande échelle a été effectué lors des Jeux olympiques d'Athènes en 2004 et nécessite une prise de sang.

Chez l'animal

Plusieurs pays autorisent l'utilisation des hormones de croissance pour stimuler la production laitière des bovins. Il s'agit principalement de la somatotropine bovine, un polypeptide composé de 190 ou 191 acides aminés secrétée sous quatre formes différentes par les bovins. Certains laboratoires (notamment Monsanto) ont réussi à obtenir par génie génétique une hormone de synthèse, la somatotropine bovine recombinée (rBST). La somatotropine améliore la sécrétion laitière des vaches allaitantes en stimulant notamment la production d'IGF-1, une hormone peptidique composée de 70 acides aminés. En 1999, les pays suivants autorisaient l'emploi de ces hormones dans l'industrie laitière : Afrique du Sud, Algérie, Brésil, Bulgarie, Colombie, Corée, Costa Rica, Etats-Unis, Honduras, Hongrie, Jamaïque, Kenya, Malaisie, Mexique, Namibie, Pakistan, Pérou, République tchèque, Roumanie, Russie, Slovénie, Turquie, Emirats arabes unis, Ukraine et Zimbabwe.

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