LSD - Définition

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Usages

Le LSD a été utilisé avec succès comme thérapie de l'alcoolisme et de l'héroïnomanie, ainsi que de la douleur, de l'anxiété et de la dépression des patients cancéreux en fin de vie

Usage médical

À partir de la fin des années 1940, le LSD est distribué par Sandoz sous la forme d'une préparation-test du nom de Delysid. Selon la notice, « Des états psychiques anormaux peuvent être aggravés par le Delysid. » et l'antidote préconisé est la chlorpromazine en intra-musculaire.

Il est utilisé comme auxiliaire médicamenteux pour optimiser et réduire la durée des traitements dans le cadre de psychothérapie ou psychanalyse. Les premiers à l'utiliser dans ce cadre sont les psychiatres Busch et Jonhson en 1950. Cette utilisation se base sur deux caractéristiques de la substance : la détente psychique qu'il procure qui rend le sujet plus disponible, et la capacité qu'il a à permettre une reviviscence de souvenirs oubliés ou refoulés.
Il est alors utilisé selon deux points de vue différents.

  • La thérapie psycholytique, surtout mise en œuvre en Europe, consiste à administrer des doses moyennes de LSD sur plusieurs jours à intervalles de temps réguliers. Les expériences vécues sous LSD servent comme moyen d'expression thérapeutique dans le cadre de discussions collectives.
  • La thérapie psychédélique, surtout mise en œuvre aux États-Unis, consiste à préparer le sujet avant une administration unique et importante de LSD. Cette expérience doit déclencher un choc qui sert ensuite de point de départ à une restructuration de la personnalité.

La première clinique basant ses soins sur l'application du LSD ouvre ses portes aux États-Unis en 1952. Alfred Hubbard l'utilise notamment pour le traitement des dépressions et de l'alcoolisme. Il est aussi utilisé dans certaines études comme adjuvant des psychothérapies.

Le LSD trouve aussi d'autres applications médicales plus accessoires.
Sandoz le préconise dans les recherches expérimentales sur la nature des psychoses afin d'étudier les déviations du psychisme. Ainsi, avec la découverte des neuroleptiques, il est étudié en psychiatrie puisqu'il est censé induire une psychose artificielle permettant des recherches sur les mécanismes neurochimiques des psychoses naturelles (schizophrénies, etc.). Les recherches sur le LSD ont mis en évidence le rôle de la sérotonine dans la schizophrénie, notamment par le chercheur J.H. Gaddum. De nombreux psychiatres l'ont par ailleurs expérimenté sur eux-mêmes, avec leurs patients, afin de découvrir des voies meilleures pour des traitements efficaces. Les résultats concrets furent assez décevants. Rapidement, cette molécule ainsi que d'autres drogues psychédéliques, furent abandonnées par les psychiatres.

Des observations cliniques américaines sur des patients en fin de vie ont montré que le LSD permettait d'amoindrir des douleurs résistantes aux antalgiques traditionnels. De plus, dans certains cas, l'introspection provoquée par le LSD a permis d'apaiser les patients.

Avec le classement du LSD comme psychotrope par l'ONU, les expérimentations s'arrêtent, pour reprendre à partir du milieu des années 1980. En 1988, la Suisse autorise des thérapeutes à l'utiliser pour traiter des troubles du comportement alimentaire et des états dépressifs. En 1991, la FDA autorise, pour la première fois depuis les années 1970, un protocole d'essai avec des psychédéliques pour un traitement des addictions. Les recherches à venir concernent : le mode d'action des lysergamides pour tenter d'expliquer la différence d'effets entre le LSD et les autres ; le potentiel thérapeutique du LSD et de la psilocybine dans le traitement des algies vasculaires de la face ; le potentiel du LSD dans les thérapies pour des troubles majeurs de l'anxiété.

En 2007, il n'existe pas de pays avec des médicaments utilisant le LSD qui soit autorisé ou commercialisé, même si d'autres dérivés de l'ergot de seigle non-psychotropes ont trouvé des applications médicales.

Usage pour soumission chimique

Certaines armées ont tenté de l'utiliser comme arme chimique incapacitante. Ainsi, à la fin des années 1950, l'armée américaine mène ses propres études pour observer le comportement des soldats sous LSD dans diverses situations : en laboratoire, en opération ou lors d'un interrogatoire. Ces observations suggèrent que le LSD pourrait devenir une arme incapacitante mais l'impossibilité de le répandre à grande échelle rend cette application difficile.

Les expérimentations sur LSD les plus documentées sont celles des services secrets américains, car elles ont fait l'objet de procès ; mais d'autres services comme le MI6 ont fait le même genre de recherche.

Dès les années 1940, les services fédéraux américains commencent à travailler sur un sérum de vérité efficace notamment avec l'aide de chercheurs issus de l'opération Paperclip (dont Kurt Ploetner, un médecin SS qui travailla à Dachau et fit des expérimentation à la mescaline sur des détenus). Les études sur les psychotropes appartiennent au « projet Bluebird ». C'est un projet de contrôle mental et de recherche sur les méthodes d'interrogatoires. Le « projet BLUEBIRD » devient ensuite le « projet ARTICHOKE ».

Le premier document de la CIA concernant le LSD date du 21 octobre 1951. Il s'agit d'une étude du « projet Artichoke » sur les effets de différents produits chimiques, elle recommande des recherches plus poussées sur le LSD. Pourtant les recherches sur un sérum de vérité efficace avec le LSD rencontrent vite les limites des effets, à faible dose, il induit une anxiété qui n'est pas propice à l'interrogatoire et à haute dose les hallucinations rendent impossible la communication malgré son réel caractère à induire le discours. Mais le LSD présente la plupart des propriétés que recherche la CIA : actif à faible dose, sans goût, inodore, incolore, etc. C'est pourquoi les recherches sur les applications du produit continuent. Il est ensuite envisagé comme substance anti-interrogatoire où les agents secrets l'avaleraient pour se rendre incapables de répondre aux questions. Mais cette idée s'avère irréaliste.

L'intérêt de la CIA pour le LSD lui laisse à penser que les autres agences d'espionnage l'utilisent et une sorte de campagne de vaccination au LSD a lieu à partir de novembre 1953 sur certains agents de terrain.

Les recherches repartent donc sur la base que si le LSD n'est pas un sérum de vérité, il induit un état psychologique fragile qui peut être exploité utilement dans un interrogatoire. En avril 1953 est lancé le plus important programme de recherche américaine de la guerre froide sur le contrôle mental : le « Projet MK-Ultra » qui, bien qu'issu du « projet Artichoke », s'en affranchit rapidement. Pour étudier le potentiel du LSD, ce projet s'attache à observer des prises involontaires de LSD d'abord en laboratoire puis dans des situations de la vie quotidienne ce qui mènera à l'« Opération Midnight Climax », en 1955. Tandis qu'en 1954, la CIA s'affranchit de Sandoz (jusqu'alors seul producteur) et se tourne secrètement vers Eli Lilly. Ces expériences se poursuivent dans des conditions discutables sur le plan éthique pour s'arrêter vers 1963. D'autres recherches sont aussi menées quant aux possibilités d'utiliser le LSD pour de la reprogrammation mentale (lavage de cerveau) notamment sous la direction du docteur Donald Ewen Cameron.

Usage privé

Buvards imprégnés de LSD.
Planche de buvards imprégnés de LSD.

Pour l'usage privé, le LSD est déposé sous forme de goutte sur de petits carrés de papier pré-découpés plus ou moins épais (buvard), imprimés ou non. Les motifs imprimés servent souvent à désigner le genre (exemple : des « pano » pour des petits carrés imprimés avec un dessin de Panoramix, le druide à la fameuse potion magique dans Astérix). Ils peuvent aussi porter des noms chargés de référence culturelle comme Purple Haze (le titre d'une chanson de Jimi Hendrix). Un carré pré-découpé est considéré comme une dose unique. Plus exceptionnellement, il se présente sous forme liquide, de « micropointe », voire de gélatine. Il se consomme généralement par voie orale, quelques récits font état de consommation par absorption oculaire ou de consommation par injection intraveineuse.

Selon la légende urbaine, la dose de substance psycho-active contenue sur un carton de LSD varie de 50 à 400 microgrammes. Dans la pratique, il est fréquent que ce qui est vendu comme étant du LSD n'en contienne en fait pas (selon les sources dans plus de 50 % des cas, d'après des tests effectués sur des saisies en 2000 en France par l'OFDT, ou dans un tiers des cas selon un rapport de la TREND). Les doses varient donc entre 0 et 400 microgrammes. La dose hallucinogène se situe, elle, entre 100 et 300 microgrammes.

Il existe une méthode artisanale pour tester la présence de LSD sur un buvard. Elle consiste à extraire le LSD par dilution dans quelques gouttes d'éthanol. La solution est mise à sécher sur un papier-filtre préalablement imprégné de 4-(diméthylamino)-benzaldehyde. Une fois sec, une goutte d'acide chlorhydrique permet une coloration violette à bleue en présence de LSD.

Les usagers de LSD et plus généralement d'hallucinogènes recherchent des sensations de l'ordre du développement personnel, comme une meilleure compréhension d'eux-mêmes, un aiguisement des sens, une sensation de liberté et d'harmonie, voire des révélations mystiques. Plus rarement, ils recherchent une désinhibition ou une euphorie.

La consommation de LSD concerne surtout les adolescents ou les jeunes adultes majoritairement masculins.

Il est surtout consommé en Asie de l'Est et Asie du Sud-Est. Partout ailleurs sa consommation passe pour devenir anecdotique. En Europe, la consommation de LSD dépasse rarement 1 % de la population. D'un point de vue sociologique, sa consommation est considérée comme anecdotique au sein de la population.

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