Macaque maure - Définition

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Introduction

Macaque maure
alt=Mâle adulte en milieu naturel. Photo Shuichi Matsumura.

Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Mammalia
Sous-classe Theria
Infra-classe Eutheria
Ordre Primates
Famille Cercopithecidae
Sous-famille Cercopithecinae
Genre Macaca
Nom binominal
Macaca maura
Schinz, 1825
Répartition géographique
Répartition du macaque maure.jpg
Statut de conservation IUCN :

EN A1cd, B1+2cde : En danger
Schéma montrant le risque d'extinction sur le classement de l'IUCN.

Caractéristiques générales

Macaques maures en milieu naturel. Photo Noel Rowe.

Le macaque maure, Macaca maura (ou maurus selon les auteurs) est l'une des sept espèces de macaques endémiques de l'île indonésienne de Sulawesi. Le macaque maure possède une fourrure allant du brun-ocre au brun foncé presque noir. La croupe, la gorge, le ventre et l'intérieur des membres inférieurs et postérieurs sont plus clairs de couleur brune claire à grisâtre. Comme les autres macaques de Sulawesi, sa peau est de couleur très sombre sauf chez le nouveau-né jusqu'à l'âge de six mois.

Dans son milieu naturel, les études menées à la réserve naturelle de Karaenta à Sulawesi Sud ont montré que la taille des groupes observés oscillait de 20 à 43 individus sur une période de 10 ans. La croissance du nombre d'individu dans le groupe aboutit à une fission de celui-ci en deux nouveaux groupes plus restreints (voir plus bas organisation sociale).

Une jeune femelle toilette une femelle âgée et dépigmentée. Photo Shuichi Matsumura.

Comme c'est le cas chez les autres espèces de macaques, ce sont les mâles qui migrent entre les différents groupes et les femelles qui sont résidantes du groupe où elles sont nées. Les mâles quittent leur groupe natal vers 7-9 ans. Des mâles solitaires sont quelques fois observés auprès des groupes. Cette dispersion tardive des mâles et leurs mouvements peu fréquents entre groupes diffère largement du schéma de dispersion d'autres espèces de macaques bien connues comme le macaque japonais Macaca fuscata. Ceci peut s'expliquer par la plus grande tolérance sociale des macaques de Sulawesi.

Organisation sociale

Toilettage d'un mâle par une femelle adulte. Photo Noel Rowe.

L'organisation sociale du macaque maure ne diffère pas dans ses grandes lignes de celle des autres macaques de Sulawesi comme le macaque de Tonkean ou le macaque à crête. La taille des groupes sociaux étudiés dans la nature varie de 20 à 43 individus. Comme chez les autres espèces de macaques les femelles sont résidantes à vie de leur groupe social de naissance tandis que les mâles changent de groupe. Les mâles quittent leur groupe natal entre 7 et 9 ans. Les émigrations multiples d'un même mâle vers plusieurs groupes sociaux tout au long de sa vie sont rares. Ils peuvent parfois demeurer solitaires un certain temps. Cette dispersion tardive des mâles et les mouvements peu fréquents vers d'autres groupes tranchent avec le profil de dispersion d'autres espèces de macaques comme le macaque japonais, Macaca fuscata dont le système social est qualifié de despotique.

La hiérarchie de dominance, parmi les femelles, est linéaire et stable sur plusieurs années. Les agressions violentes, incluant les morsures, sont rares. En situation conflictuelle, l'intervention d'un individu tiers est possible. Les relations sociales entre femelles adultes, qui sont les membres pérennes du groupe, peuvent être qualifiées d'égalitaires mais demeurent marquées par le népotisme. Durant les déplacements ou la recherche de nourriture, les rencontres à moins d'un mètre de distance sont fréquentes et les approches par des individus subordonnés ne sont pas exclues.

Groupe de macaques maures en milieu naturel. Photo Shuichi Matsumura.

Dans la nature, les différences entre les styles de dominance des macaques sont le plus clairement visibles lors de la recherche alimentaire, où les risques d'agression à la suite de la découverte d'une ressource sont les plus importants. Au sein du groupe, le positionnement des macaques maures pendant les déplacements ou la recherche alimentaire et celui lors des épisodes de repos ne sont pas liés. Ils restent plus fréquemment à proximité de leur apparentés matrilinéaires lors des phases de fortes interactions sociales, quand le groupe se déplace ou se repose, que lors des phases où le groupe recherche sa nourriture. Les individus d'âge, de sexe ou de rang similaires ont tendance à rester entre eux. Comme chez les autres macaques de Sulawesi, les femelles demeurent à proximité des femelles ayant des nouveau-nés, quelle que soit la phase d'activité du groupe. La parenté a moins d'effet sur la proximité chez cette espèce tolérante que chez des macaques à système social plus despotique comme le macaque rhésus, le macaque japonais, le macaque à queue de cochon ou le macaques de Java. Les faibles effets de la parenté durant les périodes de nourrissage semblent résulter du faible niveau de contestation et de compétition pour la nourriture au sein du groupe.

La fission d'un groupe sauvage a été bien documentée chez cette espèce. En l'espace de quatre mois, le groupe initial qui ne présentait aucun signe de fission a été pleinement scindé en deux groupes distincts. La dynamique de cette perturbation sociale majeure est donc assez rapide. Les deux nouveaux groupes présentaient le même nombre de femelles matures. Pour l'essentiel, les mères et leurs descendants ont rejoint le même groupe respectant ainsi la lignée maternelle. Les relations de dominance et d'association établies durant l'année précédant la fission ne furent pas grandement affectées par la nouvelle donne au sein de chaque groupe. Le point le plus crucial semble être la différence dans l'état reproductif des femelles entre les deux groupes (femelles gestantes dans l'un ou avec de très jeunes petits dans l'autre).

Macaque maure en milieu naturel. Photo Noel Rowe.

Le mâle alpha du groupe d'origine a continué de visiter les deux groupes dans les premiers moments de la fission bien que la composition des deux groupes restait stable par ailleurs. Après la division, six mâles adultes venant de l'extérieur ont immigré exclusivement dans le groupe où ne figurait pas le mâle alpha. De sévères rencontres ont eu lieu par la suite entre les deux groupes.

Ce schéma de fission chez un macaque à système social tolérant est assez différent de ce que l'on peut observer chez des espèces à système social despotique comme le macaque de Formose Macaca cyclopis, par exemple.

Dans un groupe social sauvage, les individus sont impliqués dans 0,28 interaction agonistique par heure en moyenne. Comme beaucoup d'espèces de primates, les macaques maures se réconcilient avec leur opposant après une interaction conflictuelle dans 42 % des cas. Ces interactions affiliatives post conflictuelles, le plus communément un toilettage, entre les précédents opposants interviennent souvent dans les 2 minutes qui suivent le conflit et sont le plus souvent initiées par l'approche de la victime vers l'agresseur. Cette forte tendance à la réconciliation est corrélée au style de dominance tolérant de cette espèce.

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