Marais audomarois - Définition

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Introduction

Cet article fait partie d’une série d’articles sur les sites naturels de France et la conservation de la nature.

Le marais audomarois s'étend sur 15 communes du Pas-de-Calais et du Nord et couvre une surface de 35 km2. Son altitude est de 0 mètre. En 2008, il était composé d'environ 13 000 parcelles appartenant à environ 5000 propriétaires. Il abritait alors 1 050 ha de prairies humides, 436 ha de terres maraîchères et 171 ha de roselières.

Particularités

C'est une ancienne zone humide tourbeuse, inondée par la mer durant plusieurs siècles à l'époque carolingienne, puis exondée, puis exploitée pour la tourbe et drainée, par les moines de la proche abbaye de Clairmarais notamment.

Le marais est devenu au 19ème siècle une région maraîchère et d’élevage et il reste aujourd'hui le seul marais de cette importance encore cultivé pour le maraichage en France (le marais poitevin ayant été en grande partie drainé et occupé par les céréaliers). Près de cinquante légumes différents y sont cultivés, dont le chou-fleur l'été (introduit vers 1751) et l'endive d'hiver (introduite vers 1920 dans la région).

En 2007, une soixantaine de familles y exploitaient encore 500 hectares en maraîchage, en 2009 une quarantaine y exercent encore leur activité légumière de manière professionnelle.

Le moyen de transport utilisé partout (même par le facteur) jusque dans les années 1970 était la bacôve (grande barque de bois à fond plat, qui pouvait transporter le bétail et les cageots de légume). Depuis des routes et ponts donnent accès à presque toutes les parties du marais qui a alors subi une occupation touristique parfois anarchique (caravanes et cabanons).

Les canaux qui sillonnent le marais sont appelés Watringue ou Watergang. Les canaux et les chemins sont propices à une activité de tourisme et de loisirs. Une dizaine de sentiers pédestres sillonnent le marais, ainsi que le GR 128. Il est aussi possible de parcourir le marais à vélo ou à cheval. Le meilleur moyen pour découvrir le marais reste la navigation sur l'eau.

Histoire

À l'origine, la dépression de Clairmarais, près de Saint-Omer, serait une ébauche de boutonnière excavée dans l'argile yprésienne, due à la tectonique de blocs. La rivière de l'Aa, qui envahissait le marais du sud au nord, permettait aux premiers habitants du marais de vivre de la pêche. Du Ve siècle au VIIIe siècle, le marais était une cuvette inondée entre Saint-Omer et le goulet de Watten-Eperlecques. L'Aa se jetait alors dans un golfe, appelé Sinus Itius, correspondant à la Plaine maritime flamande, sous l'action de la transgression marine Dunkerquienne II.

Les premiers aménagements du marais par l'homme et les abbayes remontent au Xe siècle, avec la création des canaux de la Basse Meldyck, puis de la Haute Meldyck. Après la création du Grand Large vers l'an 1100, des travaux de canalisation de la Grande Rivière ont lieu vers 1165 grâce au comte de Flandre Baudoin VII après que Baudouin VI ait relié le bassin de la Lys à celui de l'Aa par un fossé défensif et fortifié (qui est devenu le canal de Noeufossé).

Un tableau de Francis Tattegrain, présenté au salon de 1887 (salon annuel organisé par la Société des artistes français, au Palais des Champs-Élysées à Paris) représente "les Casselois, dans les marais de Saint-Omer, se rendent à merci au duc Philippe le Bon (4 janvier 1430)", d'après Chronique de Jean Le Fèvre.

Les Brouckaillers, habitants du marais, rehaussent les terres en creusant des fossés (ou watergang), les étangs sont creusés pour y extraire de la tourbe, seul combustible peu coûteux disponible alors (le bois étant réservé à d'autres usages). Les habitants vivaient de la culture de légumes et du chanvre (pour la fabrication de cordes pour les bateaux), et de la pêche. À la Renaissance, les terres basses du marais sont mises en culture, grâce aux techniques hollandaises. De nombreux moulins à vent, aujourd'hui disparus, servaient à pomper l'eau des marais.

De nos jours le marais est géré par la septième section des Wateringues, dont 100 kilomètres de watergangs (700 kilomètres fossés compris).

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