Mikoyan-Gourevitch MiG-23 - Définition

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Introduction

Pix.gif Mikoyan-Gourevitch MiG-23MLD Flogger K
MiG-23-red12.jpg Vue de l'avion

Constructeur URSS Mikoyan-Gourevitch
Rôle Avion de chasse
Premier vol 10 juin 1967
Mise en service 1970
Nombre construit 4 400 (hors MiG-27)
Équipage
1
Motorisation
Moteur Khatchaturov R-35-300
Nombre 1
Type turboréacteur avec postcombustion
Poussée unitaire 83.6 kN sans PC
127 kN avec PC
Dimensions
Envergure (maxi) 13,97 m
Longueur 16,70 m
Hauteur 4,82 m
Surface alaire 37,35 m²
Masses
À vide 9 595 kg
Avec armement 15 700 kg
Maximale 18 030 kg
Performances
Vitesse maximale 2 500 km/h (Mach 2,35)
Plafond 18 500 m
Vitesse ascensionnelle 14400 m/min
Rayon d'action 1 150 km
Armement
Interne 1 canon bi-tube GSh-23L de 23 × 115 mm
Externe 2000 kg de charges extérieures dont les missiles air-air AA-8 Aphid, AA-2 Advanced Atoll, et AA-7 Apex
Avionique
1 Radar Sapfir-23P
IRST (infrared search and track)

Le Mikoyan-Gourevitch MiG-23 (Микоян и Гуревич МиГ-23 en russe, code OTAN Flogger) est un avion de chasse soviétique à géométrie variable, capable d'opérer depuis des aérodromes petits et mal entretenus. Conçu par Mikoyan-Gourevitch, c'est le premier chasseur soviétique capable de repérer et d'engager des cibles volants plus bas que lui, et hors de portée visuelle. Une version spécialisée dans l'attaque au sol a également été réalisée. Le MiG-23 a été produit en grandes quantités à partir de 1970, et la version export reste au début du XXIe siècle encore en service limité dans différents pays à travers le monde.

Conception

Le MiG-23 répond à une demande de l'armée de l'air soviétique pour un avion de chasse plus performant que le MiG-21, capable d'opérer depuis des terrains sommaires afin de permettre de disperser les unités sur des aérodromes secondaires en cas de conflit. Pour répondre à ce besoin, deux projets furent examinés :

  • un avion à décollage court équipé de deux réacteurs de sustentation à l'arrière du poste de pilotage. Cette formule fut d'abord testée sur un MiG-21PFM modifié (son fuselage étant allongé pour installer deux Kolesov RD-36-35 d'une puissance de 23 kN chacun) puis abouti à un prototype désigné Avion 23-01 avec des entrées d'air déplacées sur le côté pour permettre l'installation d'un puissant radar dans le nez. Le premier vol eu lieu le 3 avril 1967, mais le projet fut rapidement abandonné en raison des nombreux problèmes et limitations posés par cette formule.
  • un avion équipé d'ailes à géométrie variable dont le prototype fut désigné Avion 23-11. Il disposait lui aussi d'entrées d'air latérales et fit son premier vol le 10 juin 1967, d'abord avec la flèche bloquée à 72 degrés. Un mois plus tard, l'angle des ailes commença à être modifié en vol et testé aux différentes valeurs possibles (16 degrés, 45 degrés, 72 degrés). L'avion 23-11 fut suivi par six autres prototypes et deux avions d'essais statiques au sol.

La première génération

Le premier des 60 MiG-23S de pré-série sortit d'usine en mai 1969, propulsé par un réacteur Tumansky R-27F-300 d'une puissance maximale de 78,5 kN. En cours de production, ce réacteur fut remplacé par le R-27F2-300 capable de fournir 97,8 kN (soit 25% de poussée supplémentaire). Le développement du radar RP-23 Sapfir-23 initialement prévu pour le MiG-23 ayant pris du retard, les MiG-23S reçurent le RP-22SM du MiG-21MF/bis.

Ces premiers MiG-23 présentaient cependant de nombreux défauts, concernant tant la fiabilité de l'avion proprement dit (au niveau en particulier des systèmes hydrauliques et du système d'attache des ailes) que ses caractéristiques de vol (mauvaise stabilité horizontale, sortie de vrille très délicate), avec de plus des performances en combat tournoyant inférieures à celles du MiG-21.

Une version améliorée apparut en 1971 : elle disposait d'une première version du radar RP-23 Sapfir-23 (qui s'avéra peu fiable), d'un détecteur infrarouge couplé au système de tir, de nouveaux aérofreins, d'une dérive modifiée pour améliorer la stabilité et, surtout d'une nouvelle voilure avec une surface alaire augmentée de 20% et les valeurs de flèches augmentées de 2,4 degrés dans toutes les positions. Malgré ces modifications, le nouveau MiG-23SM se révéla tout aussi problématique que le MiG-23S et reste considéré comme un avion de pré-série, construit à seulement 100 exemplaires.

Dessin d'un MiG-23MF polonais

La première véritable version de production fut en fait le MiG-23M Flogger B, qui fit son premier vol en juin 1972. Il disposait d'un réacteur R-29-300 d'une puissance de 113,4 kN (soit 15% de plus) et d'ailes à nouveau modifiées, la suppression des becs de bord d'attaque sur le MiG-23M s'étant avéré être une mauvaise idée. D'autres améliorations furent apportées, notamment concernant l'avionique et le siège éjectable. Enfin, en cours de production, le radar définitif Sapfir-23D-III devint enfin disponible : c'était le premier radar soviétique capable de repérer et d'engager des cibles volants plus bas (capacité Look Down, Shoot Down), et il permettait de plus l'utilisation des missiles AA-7 Apex contre des cibles hors de portée visuelle.

Des versions destinées à l'export furent réalisées : le MiG-23MF avec une avionique légèrement dégradée pour les pays du Pacte de Varsovie et les alliés "fiables", puis le MiG-23MS (Flogger E) qui disposait seulement du vieux radar RP-22SM pour les autres pays. En tout, environ 1300 exemplaires des MiG-23M, MF et MS furent construits.

Une version biplace destinée à l'entraînement fut développé à partir du MiG-23S, le prototype (désigné MiG-23U) faisant son vol inaugural le 10 avril 1970. Elle conservait l'avionique des monoplaces ainsi que leur canon de 23 mm, ce qui la rendait capable de mission de combat. La production commença en 1970 sous la désignation MiG-23UB (Flogger C). Dès 1971, les exemplaires qui sortaient d'usine disposaient de la voilure améliorée du MiG-23M. La production se poursuivi jusqu'en 1985 et les ventes à l'export représentèrent environ un tiers des 770 biplaces construits.

La seconde génération

Mikoyan-Gourevitch continua à travailler sur une version plus légère et plus fiable du Flogger : le 21 janvier 1975 eut lieu le premier vol de la version MiG-23ML (Flogger G) avec un fuselage entièrement révu et une meilleure aérodynamique, et qui pesait 1 250 kg de moins. Elle disposait également d'un réacteur Tumansky R-35F-300 de 128 kN (soit 13% de puissance supplémentaire) et moins gourmand en carburant. Toute l'avionique avait été améliorée, avec en particulier un radar Sapfir-23ML (plus léger, plus fiable et plus performant). En cours de production, le système d'attache des ailes fut renforcé.

Cette version déjà grandement améliorée fut suivie en 1977 du MiG-23MLA, avec un radar pouvant de travailler sur plusieurs bandes de fréquences (pour limiter les interférences) et capable d'emporter de nouveaux missiles air-air plus performants. Comme pour le MiG-23M, des versions d'export avec une avionique plus ou moins dégradée furent réalisées. En tout, environ un millier de MiG-23ML et apparentés furent construits.

Un MiG-23MLD conservé au musée de l'US Air Force

Une version MiG-23P ("P" pour perekvatchik, soit intercepteur) fut réalisée pour équiper les unités d'interception de l'armée de l'air soviétique, avec une avionique modifiée pour améliorer l'intégration aux systèmes de défense aérienne : un nouveau pilote automatique et une nouvelle liaison de donnée permettaient de télécommander presque entièrement l'avion depuis une station au sol. Environ 500 exemplaires de cette version furent construits.

Un programme de remise à niveau des MiG-23ML/MLA fut lancé en 1982 et abouti au MiG-23MLD (Flogger K) comprenant :

  • un radar Sapfir-23MLA-11 AKA de plus grande portée et d'autres améliorations
  • un système de contrôle de vol empêchant de pousser l'avion hors de ses limites
  • un système d'attache des ailes renforcé et permettant un positionnement à 33 degrés
  • de nouveaux lance-leurres, des générateurs de tourbillon, et d'autres améliorations de l'avionique.

Environ 500 MiG-23 en service furent portés à ce nouveau standard, et 75 nouveaux exemplaires construits pour l'export.

Dans les années 1980, un certain nombre de MiG-23UB furent modifiés en MiG-23UM, avec une avionique remise à niveau pour être plus proche des monoplaces alors en service (c'est-à-dire les MiG-23ML/MLA/MLD).

La version d'attaque (MiG-23BN)

Le développement d'une version spécialisée dans l'attaque au sol a été envisagé très tôt : le quatrième prototype du MiG-23 fut ainsi modifié sommairement pour ce rôle, mais les essais montrèrent que la formule n'était pas adaptée. Mikoyan-Gourevitch apporta alors d'autres modifications pour aboutir au MiG-23B (« B » pour bombardirovshtik, soit bombardier) dont le prototype fit son premier vol le 18 février 1971.

Un MiG-23BN utilisé par l'Allemagne de l'Est

Extérieurement, les MiG-23 d'attaque sont immédiatement reconnaissables à leur nez en "bec de canard" permettant d'améliorer la visibilité du pilote vers le bas et l'avant, et rendu possible par la suppression du radar air-air des versions de chasse. Les autres modifications incluaient un réacteur Lyulka AL-21F-300 d'une puissance maximale de 110 kN. Le poste de pilotage et la partie ventrale sous le réacteur étaient protégés par un épais blindage, tandis qu'un dispositif limitant les risques d'incendie avait été ajouté aux réservoirs de carburants (d'une capacité portée à 5 750 litres). L'avionique avait également été sérieusement revue avec entre autres l'installation d'un système de navigation et d'attaque, d'un système laser assurant la télémétrie et la détection d'illumination, d'un altimètre radar, d'un brouilleur d'émissions radar et d'un détecteur d'alerte radar. Enfin, la structure de l'avion fut renforcée et la capacité d'emport de charge portée à 3 000 kg.

Après l'adoption de l'aile modifiée des MiG-23SM, une dizaine de MiG-23B (Flogger F) furent construits en 1972 en tant qu'avions de pré-série. La première et unique version de série fut le MiG-23BN (Flogger H) qui disposait d'un réacteur Tumanski R-29B-300 d'une puissance maximale de 122 kN ainsi que d'un système de navigation et d'attaque amélioré. La production atteignit 624 avions dont la majorité furent exportés, là encore avec une avionique plus ou moins dégradée suivant le pays acheteur.

De nouvelles améliorations de la version d'attaque entrainèrent un changement de désignation et l'apparition du MiG-27.

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