Myopie - Définition

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Formes

On peut distinguer beaucoup de formes de myopie en fonction du mécanisme optique en jeu et qui a été déjà évoqué, de l'âge du début, de conditions pathogéniques (traumatisme, sclérite, cataracte). Néanmoins, le plus marquant en pratique est le degré de myopie car il est le plus souvent un indice de la plus ou moins grande taille de l'œil. Ainsi, une myopie de moins de 3 dioptries est a priori bénigne, et de plus de 6 dioptries a priori sévère car elle peut traduire un grand œil et par conséquent des tissus distendus et susceptibles de se déchirer (image d'un ballon que l'on gonfle : plus il est gonflé, plus sa paroi est fine ; les forts myopes ont souvent de « beaux » yeux). Il existe une corrélation entre la taille de l'œil et le degré de myopie.

Le plus souvent, la myopie apparaît entre 8 et 12 ans, et progresse lentement jusqu'à 20-25 ans. Mais elle peut aussi débuter à tous les âges, et même après 70 ans (cataracte débutante). Plus le début est précoce, plus la myopie sera sévère.

Correction

Pour obtenir une vision nette, l’image des objets lointains doit être reculée pour être focalisée sur la rétine. La correction de la myopie a donc pour but de modifier le trajet des rayons lumineux pour qu'ils convergent vers la rétine :

  • par des verres de lunettes concaves, reconnaissables donc à leur bord épais ;
  • par des lentilles de contact offrant un champ visuel plus dégagé que les lunettes et un champ du regard préservé du fait de la mobilité concomitante de la lentille avec l'œil ;
  • par une opération de myopie qui consiste à modifier la courbure de la cornée par laser excimer ou par des anneaux cornéens et pour la forte myopie, à mettre en place un implant à l'intérieur de l'œil :
    • le laser excimer corrige l'aspect optique de la myopie en réalisant un véritable « ponçage » micrométrique de la cornée afin de la rendre moins convexe. Le laser excimer peut être réalisé sur la surface de la cornée (PKR, lasek, épi-lasik) ou plus profondément après découpe d'un volet (lasik) ;
    • les anneaux intracornéens sont glissés dans l'épaisseur de la cornée ;
    • l'implant peut être placé en chambre antérieure ou postérieure après ablation ou non du cristallin.

Ces opérations présentent des indications, des contre-indications et des risques spécifiques devant être soigneusement pesés avant toute décision. Par ailleurs une possible évolution myopique post-opératoire d'origine cristallinienne n'est pas évitable, mais restera faible.

Prévalence

La prévalence de la myopie n'a cessé d'augmenter au cours des dernières décennies, notamment chez les enfants et les adolescents. Ce phénomène constaté dans certaines régions d'Asie fait parler d'épidémie. En France et dans d'autres pays d'Europe, la myopie concerne environ 20 % des jeunes de moins de 20 ans.

Causes

Théories :

  • La génétique - La taille de l'œil étant manifestement génétiquement déterminée, la plupart des chercheurs pensent que la myopie est héréditaire avec parfois saut d'une génération voire une mutation. Le gène codant pour la taille de l'œil serait situé sur le chromosome 5. Le gène codant pour la taille et/ou la courbure de la cornée étant différent, plusieurs combinaisons sont possibles d'où la variabilité du résultat optique final.

Certaines études suggèrent que la myopie pourrait être héréditaire jusqu'à 89 %.

  • L'environnement - Il est vrai qu'un excès de tonus du muscle ciliaire peut entraîner une myopie par spasme ciliaire, plus ou moins durable. De même l'indice de réfraction du cristallin peut être modifié par une forte exposition à la chaleur (opacité cristallinienne des souffleurs de verres). Ainsi une seconde théorie attribue la myopie à des facteurs environnementaux. Elle soutient qu'un travail de près soutenu renforce les muscles ciliaires qui assurent l'accommodation et diminuerait ainsi la courbure cristallinienne (ce qui augmente son pouvoir réfringent) d'une façon durable. Cette théorie serait compatible avec les cas de myopie non axiles ou cornéennes et pourrait être confirmée par les nouveaux moyens de mesures précises de la courbure cristallinienne (échographie UBM et OCT).

Il n'est pas totalement exclu qu'une importante durée de travail sur écran ne soit pourvoyeuse de myopie tardive même si, pour le moment, les études montrent que la fatigue visuelle souvent évoquée ne résulterait que de troubles de la vision déjà présents et non de pathologies acquises. Au contraire, il semble qu'une activité extérieure régulière durant l'enfance pourrait prévenir l'apparition de la myopie.

  • Combinaison de facteurs génétiques et environnementaux : Les jumeaux monozygotes qui ont a priori le même patrimoine génétique n'ont pratiquement jamais le même degré de myopie (constatation de l'auteur) comme d'ailleurs le même caractère psychologique. Les gènes n'expliquent pas tout. La nature semble laisser un certain degré de liberté au facteur aléatoire et « jouer aux dés ».

Ainsi par exemple le facteur génétique pourrait être potentialisé par un facteur environnemental dans le développement de la myopie. Il a été suggéré que des causes alimentaires, particulièrement la consommation de sucres rapides, étaient responsables de la forte augmentation de myopes durant les dernières décennies. Les données anthropologiques, ethnologiques, historiques et médicales en faveur de cette hypothèse sont assez fortes.

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