Un pendule de Foucault, du nom du physicien français Jean Bernard Léon Foucault, est une expérience conçue pour mettre en évidence la rotation de la Terre par rapport à un référentiel galiléen. Elle s'explique par l'existence de la force de Coriolis dans le référentiel non galiléen lié à un observateur terrestre.
« Les académiciens de Florence avaient observé vers 1660 le déplacement du plan d'oscillation du pendule. Mais ils ignoraient la cause de ce déplacement. Le physicien français pensait, au contraire, qu'il devait avoir lieu comme conséquence du mouvement de la terre. C'est en voyant une tige cylindrique fixée dans le prolongement de l'arbre d'un tour, osciller dans un plan fixe pendant la rotation de l'arbre qu'il conçut la possibilité de prouver la rotation de la terre au moyen du pendule. »
— Note manuscrite de Viviani, publiée par Antinori citée dans : Traité de physique élémentaire par P.A. Daguin 1861
La première démonstration publique date de 1851, le pendule étant accroché à la voûte du Panthéon de Paris. L'intérêt du pendule, imaginé et réalisé par Foucault, est qu'il met en évidence la rotation de la Terre par une expérience locale aisément reproductible et que l'on peut également déterminer en quelques heures, par mesure de la déviation au sol du plan d'oscillation, la latitude du lieu de l'expérience sans aucune observation astronomique extérieure.
Il ne semble pas que Foucault ait été informé des travaux de Coriolis portant sur les lois de la dynamique dans un référentiel non inertiel, datant de 1832. C'est donc de manière purement empirique qu'il mena son expérience, et seulement après coup que les mécaniciens expliquèrent l'expérience par l'utilisation de la force de Coriolis. Si le principe général fut rapidement expliqué, il fallut attendre beaucoup plus longtemps pour en comprendre toutes les subtilités, notamment avec la thèse de Kamerlingh Onnes en 1879.
Si l'on considère le plan déterminé par :
l'expérience met en évidence :
Cette expérience historique, répétée par la suite en de nombreux endroits, a permis de vérifier le bien-fondé des lois de Newton.
En 1851, les lâchers du pendule avaient un certain cérémonial : le pendule était tendu par une corde qui faisait un aller-retour autour de la boule. On attendait la fin des oscillations du câble, puis on brûlait un des deux brins de la corde de sorte que le pendule soit libéré avec une vitesse nulle.
Aujourd'hui on trouve généralement un mécanisme magnétique qui permet d'entretenir le mouvement car en raison des frottements de l'air celui du Panthéon n'oscille que durant 6 heures.
L'expérience du pendule du Panthéon n'était pas suffisamment convaincante pour beaucoup de contemporains ce qui a poussé Foucault à inventer l'année suivante le gyroscope dont l'axe reste parallèle à une direction fixe par rapport aux astres et cela, quelle que soit la latitude.