Pic pétrolier - Définition

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Contexte économique et géopolitique

Croissance et élasticité de la demande de pétrole

La demande de pétrole est en croissance régulière. La demande émanant des pays européens et de l'Amérique du Nord s'est stabilisée mais elle croit fortement ailleurs, particulièrement en Chine, en Inde ainsi que dans les pays exportateurs de pétrole.

L'énergie (le pétrole en fournit 35%) contribue à hauteur de 50% à la formation du PNB mondial. Dans pratiquement tous les secteurs économiques, les produits dérivés du pétrole (plastiques...) sont devenus indispensables et il n'existe généralement pas de substitut. Les carburants tirés du pétrole représentent 97% de l'énergie utilisée par les transports dans le monde, qui jouent un rôle vital dans le fonctionnement de l'économie moderne. L'agriculture est complètement dépendante du pétrole : engrais, insecticides, engins agricoles; les rendements agricoles élevés, qui ont permis de faire face à la forte croissance de la population mondiale, sont pratiquement entièrement liés à l'utilisation du pétrole.

  • Le remplacement du pétrole par d'autres sources de carbone ou d'énergie sera difficile : la demande de pétrole a une faible élasticité. Une fois le pic franchi et si l'économie et même la société ne s'y est pas préparée, le prix se fixera à des sommets très élevés.
  • La production est actuellement régulée par la demande ; quand ce sera l'inverse, les économies nationales devront accomplir une mutation importante.
Évolution de la consommation mondiale de pétrole (en Mb/j)
année 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
consommation 76,8 77,7 79,1 81.8 83,1 83.8 84.9 84.5
variation +1.2% +1.8% +3.4% +1.6% +0.8% +1.3% -0.5%

La relation pays producteurs / pays consommateurs

Jusqu'à aujourd'hui les principaux producteurs exportateurs ont généralement répondu aux augmentations de la demande par une augmentation de la production (dans la mesure ou ils disposaient de la capacité à le faire) et par une accélération des projets de mise en production. Il est probable que la montée des prix et la diminution des réserves va désormais inciter certains des pays producteurs exportateurs à limiter leur production ou en tout cas de ne pas tenter de suivre la demande en accélérant les projets de mise en production.

  • Avec un prix du baril élevé, les pays producteurs disposent d'entrées financières équivalentes avec un volume de pétrole produit réduit.
  • Les pays producteurs ont intérêt à prolonger la période durant laquelle ils pourront bénéficier de la manne financière du pétrole.

Conclusion

En 2007, la production journalière de pétrole a été de l'ordre de 81,53 millions de barils (hors pétrole synthétique) ce qui la situe au même niveau que les deux années précédentes, concrétisation pour certains du pic pétrolier. L'existence de celui-ci n'est plus aujourd'hui un véritable objet de polémique. Mais alors que certains considèrent que le pic de production mondial a déjà été atteint, d'autres estiment que le pic interviendra dans la décennie 2010 ou 2020, avec une valeur comprise entre 100 et 120 millions de barils par jour. Ces variations considérables s'expliquent par des évaluations divergentes des spécialistes sur les principaux paramètres :

  • les réserves des gisements de pétrole en production et la rapidité du déclin de ces mêmes gisements
  • la vitesse de la mise en production des nouveaux gisements
  • l'apport du pétrole non conventionnel et subconventionnel (Arctique, Offshore profond)

Par ailleurs plusieurs facteurs exogènes peuvent jouer un rôle crucial :

  • les pays exportateurs peuvent être tentés de ralentir ou de stabiliser leur production pour préserver une partie de leurs réserves.
  • la situation intérieure des pays producteurs peut réduire la capacité d'exportation du fait de l'instabilité (situation actuelle au Nigeria et en Irak) ou en créant un climat peu propice aux investissements (Iran, Russie, Venezuela). Pour les pays cités, un retour à la « normale » pourrait par contre remettre sur le marché des capacités de production considérables.
  • la croissance de la consommation et l'influence d'une montée du prix du pétrole sur celle-ci.
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