Pont transbordeur de Nantes | |
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Pays | France |
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Région | Pays de la Loire |
Département | Loire-Atlantique |
Ville | Nantes |
Coordonnées | |
Franchit | la Loire bras de la Madeleine |
Type | Pont transbordeur |
Longueur | entre pylônes 140 m |
Hauteur | pylônes 75 m tablier 50 m |
Matériau | acier |
Construction | 1902 - 1903 |
Inauguration | 28 octobre 1903 |
Mise en service | 1er novembre 1903 |
Ingénieur | Ferdinand Arnodin |
Entreprise(s) | usines Arnodin |
Listes | |
Ponts remarquables • les plus longs • suspendus • à haubans • en arc • romains • cantilever | |
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Le pont transbordeur de Nantes (1903 - 1958) est un ancien ouvrage de franchissement de la Loire à Nantes. Construit par l’architecte Ferdinand Arnodin, le pont transbordeur permettait la traversée d'un des bras de la Loire, celui de « la Madeleine », à hauteur de l’actuel pont Anne de Bretagne, reliant le quai de la Fosse à la Prairie au Duc.
Aujourd'hui existe un nouveau projet de franchissement de la Loire, il met en lice plusieurs options : téléphérique (tramway aérien), pont transbordeur ou pont mobile.
À la fin du XIXe siècle, le développement des chantiers navals et la coupure engendrée par la Loire, rendent problématique le passage des ouvriers et des marchandises entre les deux berges. Un pont tournant n'étant pas envisageable du fait des caprices du fleuve, un tunnel est envisagé mais le sous-sol, fait de sable et roches, n'est pas favorable. L'option d'un pont fixe est également abandonnée du fait du tirant d'air imposé pour le passage des voiliers encore nombreux, il faudrait réaliser un long viaduc avec des rampes d'accès nécessitant de nombreuses destructions de bâtiments. L'invention du pont transbordeur, avec la réalisation, de 1888 à 1893, du pont de Biscaye à l'entrée du port de Bilbao, en Espagne, apporte la solution, il est fait appel à Ferdinand Arnodin qui vient de construire, avec Alberto de Palacio, le pont transbordeur espagnol.
La déclaration d'utilité publique, permettant la création d'un pont transbordeur au port de Nantes, est déclarée par le décret du 26 mai 1898. Ce texte de loi précise qu'il doit permettre la traversée de la Loire et il concède la construction et l'exploitation, pour 80 années, au « disciple d'Eiffel » Ferdinand Arnodin.
Les travaux débutent, le 16 février 1902, par le creusement des fouilles, les éléments en acier du tablier et des pylônes sont fabriqués à Châteauneuf où se situe les ateliers de l'entreprise Arnodin. Sur le chantier, l'installation d'une grue permet, à la fin du mois d'août, le début du montage des pylônes. En novembre 1902 celui situé rive droite est achevé et c'est en février 1903 qu'il en est de même pour celui de la rive gauche. L'assemblage du tablier, et des contrepoids, est exécuté en trois opérations principales : à partir des rives on monte et on fixe les deux extrémités avec le haubanage puis la partie centrale de 46 tonnes est levée le 3 août 1903 à 18h , pour être mise en place à 50 mètres au dessus du fleuve. Après l'installation de la nacelle, on procède à un test en la chargeant de 85 tonnes de pavés.
Le pont est inauguré et mis en service le 1er novembre 1903, à partir de sept heures du matin. Le public se presse, le succès du premier jour se chiffre à dix mille traversées à 5 ou 6 centimes, selon la classe, et deux mille ascensions au tarif de 0,50 francs.
Les pilotes de bateaux Omnibus se doivent de respecter une réglementation toute particulière lors des manœuvres de la nacelle. La traversée nécessite l'achat de tickets ou de jetons pour deux minutes de trajet sur 142 mètres de longueur.
Le pont transbordeur desservait les entreprises du secteur, comme les chantiers Dubigeon et la fonderie Voruz. Sa configuration permettait le passage des voiliers à fort tirant d'air, encore nombreux au début du XXe siècle dans le port de Nantes.
C'est après cinquante-deux ans de service que, le 1er janvier 1955, le pont cesse de fonctionner. Malgré les protestations, il sera démonté et ferraillé en 1958. Il garde encore aujourd’hui pour les Nantais une valeur de symbole. Preuve de ce symbole, en 1982, le réalisateur Jacques Demy et le décorateur Bernard Evein utilisent le procédé du glass shot pour faire apparaître le pont lors du générique d'Une chambre en ville, dont l'action se déroule à Nantes en 1953. Demy tenait particulièrement à cette image.