Le G-26 pèse au lancement 71,9 tonnes et est long de 28 mètres. Il a une portée de 4 900 km. Il comporte deux composants : un étage de fusée d'une masse de 42,4 tonnes (11,3 tonnes à vide) chargé d'amener le Navaho à une vitesse suffisante pour permettre le démarrage des statoréacteurs et le missile de croisière proprement dit d'une masse de 29,5 tonnes propulsé par des statoréacteurs. L'étage de fusée porte en 273 secondes la vitesse du missile à mach 2,75 et l'amène à une altitude de 13 km puis se sépare 1,5 secondes plus tard du reste du missile alors que celui-ci a atteint une altitude de 14,6 km. De forme complexe l'étage d'un diamètre maximum de 1,76 mètres est réalisé pour l'essentiel en tôles alliage d'aluminium 20-24ST soudées à l'arc avec un usinage chimique qui réduit son épaisseur à 3 mm. Le réservoir d'oxygène placé à l'avant est une pièce monocoque pouvant contenir 18,1 tonnes de gaz liquéfié. L'oxygène est mis sous pression par son évaporation naturelle qui se produit malgré la présence d'un isolant constitué de fibre de verre. Le réservoir de kérosène est une structure semi-monocoque contenant 12,95 tonnes de carburant. Deux petits ailerons sont attachés au corps de l'étage de fusée pour écarter celui-ci au moment de sa séparation avec le missile de croisière. L'étage de fusée est propulsé par deux moteurs LR71 fournissant une poussée au décollage de 120 tonnes dont le jet est orienté par des palettes en graphite comme sur le V-2. Deux ailerons sont attachés sur le berceau des moteurs pour assurer la stabilité du Navaho durant la phase ascensionnelle.
Le missile de croisière utilise la configuration aérodynamique mise au point sur le X-10 : ailes delta, deux moteurs et empennage vertical. Les statoréacteurs brulent du kérosène durant 6500 secondes en maintenant une vitesse de 3100 km/heures à une altitude de croisière de . Un groupe auxiliaire de puissance fournit l'énergie en l'absence de pièces tournantes au niveau du statoréacteur. Le corps du missile de croisière d'un diamètre de 1,55 mètres, comprend de l'avant à l'arrière la pointe avant, le compartiment de guidage qui héberge le système de navigation inertielle N-6 et le pilote automatique PIX10, le réservoir de carburant avant, le compartiment instruments utilisé pour les tests qui devait recevoir dans la version opérationnelle la charge utile de 3,15 tonnes et 2,15 mètres de long constituée par une bombe atomique W-4 ou W-13, le réservoir principal de carburant et le compartiment arrière avec le groupe auxiliaire de puissance. Le missile de croisière peut emporter jusqu'à 24 tonnes de kerosène. Les deux statoréacteurs fournissent une poussée de 6,7 tonnes. Le fuselage est construit essentiellement avec de l'aluminium mais comporte également des pièces en titanium utilisées au niveau du nez, des ailes et des nacelles des moteurs pour supporter les 270° C générés par la vitesse de croisière à Mach 2,75. Le G26 est contrôlé à la fois par un système de commande radio et par le prototype du système inertiel N-6 qui utilise deux gyroscopes. Le G-26 sera lancé 11 fois entre 1956 et 1958 dont 8 échecs.
Le G38 est une version agrandie du G26 capable d'amener une charge utile de 4,5 tonnes à 10 200 km. La masse du missile passe à 131,5 tonnes dont 76,9 tonnes pour le premier étage propulsé par 3 moteurs LR83 fournissant 205 tonnes de poussée et 57 tonnes pour le missile de croisière propulsé par deux statoréacteurs fournissant 8,9 tonnes de poussée. Le diamètre de l'étage de fusée passe à 2,37 mètres tandis que celui du missile de croisière passe à 1,98 mètres. Les moteurs LR83 sont montés sur cardan pour orienter leur poussée. La finesse aérodynamique du G38 est plus poussée que celle de son prédécesseur permettant un accroissement de la portée et de la vitesse de croisière qui atteint Mach 3,25 vers la fin du vol. Le système de gouvernes est complètement différent avec notamment un empennage vertical qui n'existait pas sur le G26. La température des parties externes les plus chaudes du missile de croisière atteignent 400°C. Le G38 est le premier système d'armes utilisant une électronique constituée uniquement de transistors. Celle-ci est durcie contre les ondes électromagnétiques générées par une explosion nucléaire. Il était prévu que le Navaho G38 soit transporté sur un énorme véhicule servant également de rampe de lancement. Le délai entre l'ordre de lancement et le tir aurait été de 30 minutes. Aucun missile de cette série n'était achevée lorsque le programme Navaho fut arrêté.