Dans le domaine de la santé environnementale et de la santé au travail, le syndrome du bâtiment malsain (SBM) ou Sick Building Syndrome ou SBS (ou encore « building-related illnesses» pour les anglophones) est un syndrome décrivant une combinaison de symptômes ou de maladies médicalement inexpliquées et associées à un lieu de loisir ou culture (cinéma, théâtre, musée), de résidence ou de visite (maison, appartement, musée, hôtel..) ou à un lieu travail (immeuble de bureaux, atelier, …)
Ce syndrome, décrit dès les années 1970, semble lié au caractère neuf des bâtiments et peut-être donc aux matériaux, agencements et nouveaux usages ou systèmes les concernant : En 1984 un rapport de l'Organisation mondiale de la santé estimait que ce syndrome prenant localement l'apparence d'épidémies touchait jusqu'à 30% des bâtiments nouvellement construits dans le monde. Le SBM peut apparaître dans des immeubles conformes à toutes les normes existantes.
Il n'existe pas encore de définition normée ou universelle de ce syndrome. Ainsi l'Institut universitaire romand de Santé au Travail (l'IST) estime qu'il y a un problème quant au moins 25 à 30% du personnel déclare des problèmes de type irritatif. Pour l'OMS, il s'agit d'un tableau clinique non stéréotypé pouvant être ressenti par des travailleurs dans des immeubles à usage de bureau.
Ce syndrome comporte aussi une dimension socio-psychologique, pouvant générer une anxiété qui en aggrave les effets. La hiérarchie, la médecine du travail ou le propriétaire du bâtiment, comme les autorités sanitaires, sont souvent gênés pour traiter ce problème souvent d'abord dénoncé par les occupants ou usagers eux-mêmes, parfois accompagné des syndicats.
Un syndrome proche peut se déclarer dans certains habitacles (avions, trains, voiture, habitacle de bateau, etc), qui peut aussi aggraver le sentiment de claustrophobie chez ceux qui y sont sensibles.
De nombreuses causes ont été avancées.
La plupart des auteurs ou rapports estiment que ce syndrome serait principalement dû à une mauvaise qualité de l'air intérieur.
D'autres phénomènes sont souvent mis en cause (liste non hiérarchisée) :
On considère de plus en plus que le problème est multifactoriel, c'est-à-dire qu'il associe plusieurs causes agissant en synergie. Des fuites dans les VMC et le transport de poussières, nanoparticules et gaz émises par les véhicules à l'extérieur du bâtiment, d'autres systèmes d'air conditionné ou de chauffage par air pulsé sont souvent citées, ainsi qu'un air trop sec, associé au dégazage de certaines molécules toxiques par les matériaux de construction (composés organiques volatils, colles). Des spores de moisissures peuvent localement aggraver le problème, de même qu'une mauvaise ventilation de l'ozone dégagé par certains matériels électriques de bureau (photocopieuses, etc). Les lampes halogènes émettant des UV peuvent se comporter comme des réacteurs photochimiques, notamment en présence de la fumée de cigarette.
Les symptômes sont souvent traités a posteriori (après la construction) par exemple en forçant la ventilation. L'introduction de la notion de qualité environnementale dans la construction permet une meilleure prise en compte de ces problèmes par les cahier des charges et par les architectes. L'écoconception du bâtiment devrait réduire ces syndromes, à condition que l'air extérieur soit sain ou convenablement filtré et que la gestion du bâtiment fasse également l'objet de pratiques saines (entretien et réparation avec des produits et matériaux doux et sûrs pour la santé et l'environnement et ne favorisant pas les moisissures