Les Travaux Personnels Encadrés (TPE), sont des projets de recherche scolaire par groupe de 2 à 4 élèves, sur des domaines ciblés et répondant à une problématique. Ils concernent, aujourd'hui dans les lycées français, les 1res des séries générales (ES, L et S), et font l'objet d'une épreuve anticipée du baccalauréat. Les notes en dessous de la moyenne ne sont pas comptées dans cette épreuve.
Cette nouvelle démarche pédagogique, largement inspirée des TIPE des classes préparatoires, et instaurée par le ministre de l'éducation Claude Allègre suite à une enquête menée auprès des élèves de lycée en 1997, proposait une alternative à l'enseignement magistral et se voulait être une initiation à l'activité de recherche.
Du fait de l'imposition de cette réforme, la mise en place des TPE fut difficile sur le terrain, et l'expérience aurait pu se terminer en 2005 après la suppression de l'exercice en classe de terminale. Il est remplacé en Terminale S - Sciences de l'Ingénieur par les PPE (Projet pluritechnique encadré)
points à développer
1998 : enquête auprès des lycéens:
Afin de valider expérimentalement le concept dès l'année scolaire 1999-2000 une mise en application est opérée dans quelques classes par série dans chaque académie. Elle ne concerne alors que les classes de première et doit aboutir à l'écriture d'un protocole de cadrage pour l’expérimentation.
L'année suivante (2000-2001) c'est la généralisation de l'exercice à l'ensemble des classes de première des série générales (Littéraire, Économique et Sociale, Scientifique).
L'introduction des TPE en classe terminale, en 2001-2002, permet aux mêmes élèves de passer une épreuve facultative au baccalauréat selon des modalités provisoires d’évaluation.
En 2002 on voit la généralisation des TPE en classe terminale. L'épreuve reste facultative au baccalauréat, mais est affectée d'un coefficient 2 (seuls les points au-dessus de 10 étant reportés sur la note globale de l'examen)
Par souci d'économie principalement, l'activité TPE est supprimée en 2005-2006 pour les élèves en classe terminale, mais restent obligatoires en classe de première. Afin de pérenniser l'activité, elle fait l'objet d'une épreuve obligatoire anticipée à partir de 2006 (comme l'épreuve de français). La note est alors reportée sur la session suivante, et dotée d'un coefficient 2. Seuls les points au-dessus de la moyenne sont pris en compte.
Série L | Série ES | Série S |
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Les textes officiels donnent des thèmes nationaux communs ou spécifiques aux séries du baccalauréat. Suffisamment vastes, ils doivent amener le chercheur en herbe à s'interroger sur des problèmes du monde qui l'entoure. Le sujet de TPE s'obtient par déclinaison du thème national. Sa définition précise fait partie du travail de recherche. Enfin la question posée, constituant la problématique, doit servir de fil conducteur à l'activité.
La réponse à la problématique doit se faire en toute humilité, et dans le cadre des concepts définis dans les programmes scolaires. Bien sûr, sous la bienveillance des enseignants, certains écarts peuvent être admis lorsqu'ils apportent à l'élève un réel épanouissement.
Par exemple l'Homme et la nature est un thème national commun à toutes les séries (année 2006-2007). Suivant le cas on pourra traiter des « grandes découvertes », de l' « exploitation » par exemple.
Dans la série scientifique (Sciences de l'Ingénieur), le thème Environnement et progrès peut aboutir à un sujet sur « la conception et la société » que les élèves traiteront en montrant les « différences de méthode » entre deux ères industrielles.
Officiellement, la définition des sujets est à la charge de l'élève. Il est préférable que les élèves réfléchissent avec leurs professeurs sur le sujet. À charge des enseignants de valider ce choix.
La mise en œuvre des TPE occupe deux heures de la semaine, de préférence en un seul bloc. Il est prévu au maximum 18 semaines sur l'année (soit 36 heures). Cet horaire doit être équitablement réparti suivant trois grandes phases: une période de recherche (définition du sujet précis, prévision des moyens de développement, recherche bibliographique), une phase expérimentale ou d'analyse, et enfin la mise en forme des documents finaux.
Il ne s'agit pas d'une thèse de doctorat. Il est bien difficile pour un adolescent de distinguer la démarche du résultat. Et il n'est pas rare de les voir faire des heures supplémentaires pour peaufiner la production finale. Désormais l'ensemble des documents, pièces d'examen, doivent être remis avant une date butoir, sous peine de nullité.
Le travail se fait en classe entière avec la présence d'au moins un enseignant (voir paragraphe ci-dessous). Cependant le travail des élèves se fait par groupe permanent de deux à cinq membres: Trois est un excellent compromis (recommandé par BO voir références), puisqu'il limite le nombre de groupes à suivre (jusqu'à 13 sujets différents dans une classe), et permet à chacun dans un groupe de s'exprimer. On a plus d'idée à trois qu'à deux, et le risque de groupes trop grands est de voir certains élèves décrocher.
L'espace de travail est variable suivant les séries. Du fait de la diversité des sujets développés, la classe peut être éclatée dans l'établissement. Ainsi, le centre de documentation et d'information ou la salle multimédia sont les lieux privilégiés de la première phase. Les laboratoires spécialisés ( sciences physiques et biologie, ateliers...), les salles de classe sont aussi mises à disposition. Cela pose effectivement un problème de surveillance (responsabilité des enseignants) et a fait l'objet d'un texte particulier au Bulletin officiel de l'Éducation nationale (BO n°2 du 11 janvier 2001 (note de service n°2001-007 du 8-1-2001).
L'idée forte des TPE est de décloisonner l'enseignement et amener les élèves au croisement des disciplines. Un des objectifs affichés étant la cohésion de l'équipe enseignante. L'exercice, pour les élèves, devient vraiment pertinent quand il rapproche une science exacte et une science humaine. En série scientifique, on peut ainsi retrouver le couple mathématiques/physique, physique/SVT ou encore SVT/français.
A ces débuts, l'équipe d'encadrement étant limitée à deux enseignants, la majorité des élèves planchaient sur des sujets au croisement des mêmes disciplines. Les derniers textes parlent d'au moins deux disciplines, mais l'encadrement reste cependant limité à deux professeurs. C'est donc sur leur temps libre et celui des enseignants que les élèves peuvent valider certaines avancées de leurs recherches.
Pour une classe, deux enseignants ont en charge le suivi des élèves, à raison d'une heure comptée pour chacun ce qui a provoqué la grogne des syndicats. Les TPE occupent dans l'emploi du temps de chaque professeur concerné 2h/semaine sur 18 semaines, ce qui correspond bien à une 1h/semaine pour une année entière, sauf pour la série S SI où les TPE se déroulent pendant les heures d'enseignement.
Mais le principal paradoxe de la réforme, à ses débuts, repose sur le volontariat des professeurs encadrant : même si l'exercice est obligatoire pour les élèves, les enseignants d'une classe pouvaient refuser une telle affectation. L'encadrement devant alors être assuré par des professeurs étrangers à la classe, ce qui peut constituer une excellente chose pour des élèves à l'aise mais un handicap pour ceux présentant des difficultés.