Vers les années 1960, la société acadienne est transformée en profondeur. La plupart des villages pauvres voient apparaître des maisons plus grandes, alors que les anciennes maisons à une ou deux pièces sont agrandies ou deviennent des remises. On ne voit plus de toilettes extérieures, les derniers villages reçoivent également l'électricité et la plupart des cheminées disparaissent ainsi avec l'arrivée du chauffage électrique. Les fenêtres à quatre carreaux sont remplacées par des fenêtres usinées en aluminium, alors que les bardeaux et planches de bois sont recouverts de plastique ou de métal.
Cette époque est caractérisée par une architecture moderne. La Place de l'Acadie de Caraquet, construite en 1978 pour abriter les bureaux des Caisses populaires acadiennes, contraste avec son environnement rural par ses grandes lignes horizontales, ses murs de briques brunes et ses verrières. De nombreuses villes et villages sont constitués en municipalité à cette époque, dont les nouveaux hôtels de ville, écoles régionales, hôpitaux et autres édifices publics en sont caractéristiques.
La construction de gratte-ciels à partir des années 1960 à Moncton est un cas d'exception. Les Acadiens y représentent seulement le tiers de la population, mais trois des quatre plus hauts édifices habités abritent des institutions acadiennes. L'Université de Moncton ouvrit ses portes en 1963, comptant entre autres la Résidence Lafrance, haute de 11 étages. Un autre est la Place l'Assomption Vie, construite en 1972, qui est le plus haut édifice de la ville avec ses 81 mètres pour 20 étages. Ceux-ci viennent s'ajouter à la cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption, le quatrième plus haut édifice de la ville avec ses 75 mètres, construite en 1955.
À la suite du Concile Vatican II, de nombreuses églises sont transformées, dans certains cas défigurées. Une exception notoire est l'église Sainte-Anne-de-Kent, conçue dans le style néogothique par Léon Léger en 1886. Elle était surnommée la « chapelle Sixtine du Nouveau-Brunswick » à cause de ses nombreuses œuvres d'art, dont 48 fresques iconographiques d'Édouard Gautreau, un lustre de Murano et des sculptures de Léon Léger. Sa destruction dans un incendie en 2005 fut considérée comme l'une des principales pertes d'œuvre d'art de l'Acadie du Nouveau-Brunswick. L'église fut reconstruite en 2007 dans un style plus moderne, mais incorporant certaines œuvres ayant survécu, un nouvel autel ainsi que des vieux tableaux et bancs provenant d'autres églises. D'autres lieux de culte, tel que l'église Saint-Pierre-aux-Liens de Caraquet, voient des œuvres être réinstallées plus tard. La construction d'églises se poursuit pourtant, elles aussi caractérisées par leur style moderne, dont les principaux exemples sont à Saint-Léonard, ainsi qu'à Lakeburn et à Saint-Louis-de-Kent.
Le XIXe siècle voit l'industrialisation de la pêche. Le Banc de pêche de Paspébiac et les installations de la compagnie Robin à Caraquet sont les principaux exemples. Ils comptent de nombreux édifices dont certains sont de style acadien, en bois et au lambris peint en blanc et rouge.
L'ouverture de nombreuses lignes de chemin de fer dans la seconde moitié du XIXe siècle a un impact considérable sur les communautés desservies alors que les centres-villes se développent ou apparaissent près des gares. Auparavant, les Acadiens étaient peu présents dans le commerce, sauf parfois en région rurale. Fidèle Poirier ouvre le premier commerce acadien en milieu urbain à Shédiac en 1903. Cet édifice a la particularité d'avoir un toit plat et d'être construit en briques, matériau introduit dans la ville en 1887 par sa sœur Ombéline, l'une des premières femmes d'affaires acadiennes.
Le chemin de fer Intercolonial, puis le Canadien National, conçoit ses gares dans ses bureaux de Moncton, travail auquel participent certains architectes acadiens, dont Albert Sincennes. Au Nouveau-Brunswick, c'est dans les petites gares que se remarque le plus le style Arts & Crafts; la gare de Shédiac, construite en 1906, en est un exemple type. C'est un édifice en pierres taillées caractérisé par sa volumétrie simple, avec un toit en croupe dont les avant-toits débordent sur chaque côté et sont soutenus par des consoles décoratives en bois.
Peu d'hôtels existent à l'époque, certains auteurs considérant même le terme hôtel inapproprié car ceux-ci étaient d'habitude des maisons transformées en auberge, permettant au propriétaire d'avoir un revenu d'appoint. Selon un guide touristique de 1893, l'Acadie est même un endroit difficile à visiter à cause du faible nombre d'hôtels et de leur qualité souvent médiocre. La situation change à partir de 1886 par la construction du chemin de fer Intercolonial et de lignes secondaires. À part des grandes villes comme Bathurst et Moncton, Caraquet est possiblement l'endroit le plus marqué, où le nombre d'établissements explose jusqu'aux années 1920. Après l'hôtel Rive, l'hôtel Seagull et l'hôtel Paulin, la construction d'hôtels atteint son apogée avec le Château Albert, considéré comme un des chefs-d'œuvre de Nazaire Dugas. Un des établissements les plus luxueux reste l'hôtel Doiron de Bas-Caraquet, détruit dans un incendie en 1961.
Les bâtiments des fermes acadiennes sont variés dans leurs styles, non seulement à cause de la situation géographique et des dimensions de la ferme, mais aussi à cause des préférences et des aptitudes des agriculteurs. Les granges du Madawaska sont semblables à celles des fermiers anglophones de la Nouvelle-Angleterre, avec la porte principale située sur le côté et l'intérieur divisé en trois sections. Par contre, les fermiers acadiens ajoutent souvent des étables distinctives tout le long côté arrière et des cabanes au toit en croupe sur le mur pignon. Malgré la vente d'outils et de machines agricoles de fabrication industrielle à partir du XIXe siècle, cette situation change peu, sauf au Madawaska, où la construction du chemin de fer et le développement de l'industrie de la pomme de terre poussent à allonger les granges existantes et à construire des granges doubles, ces dernières sont probablement d'inspiration québécoise. Elles sont composées de deux structures parallèles ayant un toit à pignon ou un toit mansardé et relié par un toit à deux pentes.
Malgré le développement de nouveaux matériaux usinés, le bois reste le matériau de prédilection. Un rapport datant de 1886 indique que les essences suivantes sont utilisées par les Acadiens dans la charpente des maisons: le pin, le chêne, le prusse, le frêne, le châtaignier et le bouleau.
Les commerces ayant une façade avec parapet de style boomtown sont populaires durant la première moitié du XXe siècle, surtout dans les régions rurales.
Le moulin Riordon, au VHA. |