La Déportation des Acadiens commence en juin 1755 lorsque le fort Beauséjour tombe aux mains des Britanniques. Durant les années suivantes, de nombreux villages sont détruits, mettant fin au style de vie prospère basé sur l'autosuffisance. Jusqu'en 1784, les Acadiens sont sans cesse pourchassés par les Britanniques et doivent ensuite vivre sans titre de propriété.
Les abris et maisons de cette période sont construits à la hâte. En 1761, Gamaliel Smethurst écrit qu'après une attaque sur leur village, les Acadiens de Nipisiguit construisent des abris en deux ou trois jours. Ces maisons sont petites, rectangulaires, presque carrées et comptent une seule pièce avec trois ou quatre ouvertures, incluant la porte, chauffée par une maçoune, un foyer de pierres. Le type de maison le plus populaire est construit pièce sur pièce avec du bois équarri et joint en utilisant des queues d'aronde, une influence américaine. Dans un autre type de maison, les pièces de bois sont plutôt jointes par des planches cornières et un système de tenons et de mortaises. Le plancher est fait en bois équarri, parfois en rollons, c'est-à-dire en bois rond, ou même en terre battue. La toiture est couverte de bardeaux et les murs sont plus tard revêtus à clins. La cheminée peut être en pierre des champs, en torchis ou même en pierres plates, percées puis liées avec du mortier. La cheminée est d'habitude installée au milieu de la maison, mais lorsqu'elle est installée sur l'un des murs pignons, on y annexe parfois un four à pain du côté extérieur. Les maisons sont mal isolées, avec de la terre glaise, de la mousse et de la bouse de vache. Un grenier, accessible par une échelle ou parfois un poteau encoché, sert de remise pour le foin et les outils et parfois de chambre pour les garçons. Il arrive également que le premier étage soit condamné pour l'hiver, les habitants profitant de la chaleur du grenier.
Deux traits caractérisent les maisons acadiennes à partir de cette époque, le premier, est la tête de mur dans la façade, qui mesure d'un mètre à un mètre et demi de haut entre les fenêtres du rez-de-chaussée et la corniche, le deuxième, est la toiture à deux versants, souvent en pente douce.
Les principaux outils utilisés durant la construction sont le godendard – grande scie que l’on manie à deux –, l'égoïne, la hache, la hache à équarrir, le couteau à deux manches et le canif. Les clous ne sont pas utilisés, sauf parfois pour les bardeaux. Les gournables, des chevilles de chêne, sont utilisées à la place pour joindre les pièces ; même les charnières sont fabriquées en bois.
Le mobilier est strictement fonctionnel, est généralement bas et n'a aucune décoration. La plupart du temps fabriqué par l'usager, il est généralement fait de pin, pour sa maniabilité et son abondance. Des encoches sont faites sur le banc du châssis, le cadre des fenêtres, pour servir de cadran solaire. Le foyer sert à la fois pour le chauffage et la cuisine et souvent pour l'éclairage, qui peut aussi se faire au moyen de boîtes de fer-blanc ou de bols remplis d'huile de morue ou de sureau.
Les îles de la Madeleine, faisant aujourd'hui partie du Québec, ont été colonisées par vagues successives, surtout par des Acadiens entre 1755 et 1792. Comme ailleurs, les premières maisons sont précaires et construites à la hâte dans l'idée de les remplacer plus tard par des maisons plus confortables, sauf qu'elles ont servi plus longtemps que prévu et les maisons ont conservé un caractère rustique pendant un siècle. Les premières maisons sont construites pièces sur pièces en bois rond, plus tard remplacé par des madriers, calfeutrées avec de la mousse et de la terre grasse (argile). Les maisons ont les coins en queue d'aronde, mais certaines, appelées maisons à coin, ont les madriers joints avec des chevilles de bois. Plus tard, les maisons sont construites en madriers fendus en deux et installés verticalement. Ceux-ci sont embouvetés, c'est-à-dire qu'une rainure est pratiquée avec un bouvet sur toute la longueur des deux côtés du madrier et qu'une latte est installée dans l'une des rainures, permettant ainsi de joindre les madriers ensemble. Les maisons sont généralement carrées et font en moyenne six mètres de côté, mais pas plus de dix mètres. Par contre, on y ajoute souvent un appentis, une pièce construite sur le modèle de la maison mais en plus petit. L'appentis est utilisé comme cuisine, salle à manger et salle de séjour. Une échelle donne accès au grenier, où sont remisés les graines et les agrès. Un tambour à toit plat est souvent construit à l'entrée de l'appentis, servant à la fois de remise et de protection contre vent hivernal.
Environ 3000 Acadiens sont déportés en Louisiane. En quelques années, ils adoptent une partie de la culture des Créoles louisianais et deviennent le groupe le plus important puis d'autres immigrants s'assimilant à eux. Ils sont maintenant connus sous le nom de Cadiens. Certains établissent des ranchs, ou vacheries, alors que la plupart restent de petits fermiers. Ils construisent des abris temporaires, étayés par des poteaux plantés dans le sol avec un toit recouvert de feuilles de palmier. La seconde génération de maisons est généralement de type pieux debout, c'est-à-dire avec des planches de cyprès installées verticalement dans une tranchée, alors que le toit est d'inspiration française et couvert d'écorce. Le plancher est toujours constitué de terre battue.
À la création de la province du Nouveau-Brunswick en 1784, les familles acadiennes se voient octroyer le titre de leurs terres. La population augmente et de nombreux villages ainsi que le commerce se développent. L'apparence des maisons change peu et elles restent beaucoup moins confortables que celles des Canadiens anglais. Les maisons sont toujours basses et certaines ont encore un plancher en terre battue. Même si elles comptent toujours une seule pièce, elles sont plus grandes, devant obligatoirement mesurer au moins 20 pieds par 16 pieds au Nouveau-Brunswick. La plus grande innovation du XIXe siècle réside dans les nouveaux outils et méthodes de fabrication utilisées. Des scieries sont construites, rendant l'usage de planches plus fréquent et permettant de construire plus de maisons permanentes. Vers 1840, les clous tendent à remplacer complètement les chevilles et épines de bois utilisés dans la construction. L'économie se tourne vers la pêche et l'exploitation forestière au lieu de l'agriculture. Les bâtiments de ferme sont alors améliorés pour pouvoir permettre une production plus efficace. Les chandelles de fabrication domestique commencent à être utilisées pour l'éclairage et les chandelles en suif sont introduites vers 1820. Chez les familles les plus aisées, le chauffage s'effectue au moyen d'un petit poêle carré qui s'ajoute à la maçoune, encore utilisée pour la cuisson, mais qui tend à disparaître vers 1825. Cette amélioration importante permet de construire des maisons avec plus de fenêtres et au moins une séparation, créant ainsi de nouvelles pièces. Dans le cas d'une maison barrée en deux, la pièce la plus grande est généralement occupée par la cuisine et l'autre est une chambre où dorment tous les membres de la famille. Les murs extérieurs sont revêtus de bardeaux mais quelques maisons sont encore lambrissées en clins. Les maisons possèdent un toit à pente raide, souvent couvert de chaume. Une gravure de 1817 montre plutôt des toits galbés au niveau des sablières et des hangars rectangulaires à toit en pente très douce.
Le mobilier se fait plus varié, mais reste de conception simple. Les vaisseliers font leur apparition, les chaises remplacent les bancs et certains meubles sont fabriqués spécifiquement pour les enfants. L'armoire de coin est le meuble construit avec le plus de soin et représente le désir d'avoir une maison plus confortable. Ce meuble est la plupart du temps encastré dans le mur et ses moulures s'harmonisent souvent à celles de la maison. Les fenêtres sont à guillotine et comptent généralement douze petits carreaux vitrés mesurant chacun 15 centimètres de côté. Les rideaux sont faits de journaux dont le bas est découpé pour imiter une frange, pratique qui dure jusqu'en 1930. La tapisserie est également faite de journaux.
Le Madawaska est colonisé à partir de 1785 par des Acadiens, mais aussi des Canadiens français et des Canadiens anglais. Ses habitants sont généralement appelés Brayons. Les Brayons construisent des maisons semblables à ce qu'il se fait alors dans les autres régions acadiennes, c'est-à-dire des maisons de petite dimension, comptant une seule pièce et pas plus de deux fenêtres, faites pièce sur pièce (localement appelé pièces) avec des troncs équarris et chauffées d'une seule cheminée faites de pierres liées d'un genre de mortier à base d'argile. Trois méthodes sont utilisées pour attacher les pièces de bois. La plus populaire est la technique dite en coulisse, autrement dit au moyen de tenons et de mortaises, la seconde est en tête de chien, ou demi-queue d'aronde. La troisième technique, dite « empilé et goupillé », consiste à scier les troncs aux coins de la maison et de les empiler alternativement l'une par-dessus l'autre, de percer deux trous verticaux dans les troncs et de les attacher ensemble avec de longues goupilles de bois. Seulement quelques maisons connues sont construites de cette façon. Dès leur arrivée, les colons adoptent des techniques de construction malécites, en particulier l'usage de l'écorce de bouleau pour l'isolation, et ce autant pour les maisons que pour les églises ou les scieries. Par contre, dès que leur établissement devient plus important, les Acadiens cessent de recouvrir leurs édifices de bouleau et l'influence des Malécites dans l'architecture disparaît vers 1800.
La situation économique du Madawaska étant très bonne au début du XIXe siècle, la construction des maisons s'améliore. En 1815, l'arpenteur J. Bouchette note en effet que la plupart des maisons sont bien construites et en 1831, les recenseurs américains J.G. Deane et E. Kavanagh notent que certaines maisons comptent jusqu'à deux pièces, mais rarement plus, que la plupart sont lambrissées et certaines peintes. Les maisons sont construites au bord du fleuve Saint-Jean jusqu'au milieu du XIXe siècle, où certaines sont déplacées plus en hauteur, au bord de la route. Les propriétaires en profitent alors pour agrandir leur maison ou pour leur ajouter un étage ou deux, le tout en utilisant les techniques de construction originales. Au milieu du siècle, les maisons ont typiquement un plan géorgien, soit avec deux pièces de profondeur, un couloir central, une cheminée centrale, de un à un étage et demi, rarement deux, et un toit à pignon simple. L'extérieur ressemble aux grandes maisons de la Nouvelle-Angleterre avec les arrêtes peintes en blanc ainsi que des pilastres et des corniches de style néo-grec. Les plafonds sont souvent à caissons et les moulures intérieures rappellent souvent le style extérieur de la maison. Les familles les plus aisées recouvrent souvent leur maison de planches debout à l'extérieur et parfois aussi à l'intérieur, permettant une meilleure isolation.
Vers 1790, après avoir expérimenté différents types de maisons faites de torchis, les Cadiens adoptent trois styles de maisons différentes. Le premier, la maison créole acadienne, est populaire dans la région de la Nouvelle-Orléans et de l'embouchure du fleuve Mississippi ; selon Milton B. Newton, ce style serait la réplique d'habitations françaises aux Caraïbes. Celle-ci possède généralement deux salles de séjour. Une cheminée centrale faite de glaise et de bois s'ouvre sur les deux pièces. La plupart du temps, chacune des pièces dispose de sa propre porte extérieure et deux ou trois chambrettes s'alignent dans le fond de la maison. Ces chambrettes peuvent servir de bureau, d'entrepôt, de logement des domestiques ou de chambre pour la famille, en particulier pour les enfants. Un type de maison plus rare n'a qu'une seule pièce, avec la cheminée appuyée à l'un des pignons. Un troisième type de maison, plus fréquent, est la maison acadienne proprement dite. Toujours selon Milton B. Newton, la maison acadienne louisianaise est semblable à la maison créole acadienne, excepté qu'elle n'a pas de porche et que la garçonnière est accessible par un escalier intérieur. Une maison acadienne bourgeoise typique est celle du Acadian House Museum à Saint-Martinville. Elle garde le plan général tout en ayant un étage de plus. Si les résidents ont besoin de plus d'espace, une annexe d'une ou deux pièces est alors construite à l'arrière ou sur l'un des côtés. Cet ajout prend la forme soit d'un appentis constitué par la prolongation du toit arrière de la maison et le toit est alors galbé au-dessus de la rallonge tout en conservant une pente droite sur le côté opposé, soit celle que représente le corps principal de la maison. Une véranda courant sur toute la façade est pratiquée dans le corps même du logis. Les bardeaux de cèdre utilisés pour la toiture sont imprégnés de brai. Comme en France, les portes d'entrée n'ont pas de seuil, le plancher dépassant à l'extérieur pour constituer celui du perron. La garçonnière, ou grenier, est accessible par un escalier extérieur installé sous la véranda. La façade de la maison est recouverte de planches verticales blanchies tandis que les autres murs sont lambrissés à clins, mais non peints.
Au moins trois différences existent entre les maisons créoles et cadiennes, symbolique des tensions entre ces nouveaux arrivants et l'aristocratie en place. Une des raisons pour l'adoption du toit à pignons, moins populaire parmi les Créoles, est presque certainement le fait que presque toutes les maisons en Acadie avaient des toits à pignons. Ainsi, pour les émigrés, le toit à pignon représente et perpétue une partie de l'héritage perdu. En Acadie, le grenier était employé comme chambre pour les garçons et cette pratique continue en Louisiane, alors que les Créoles ne vivent pas dans le grenier, considéré comme trop chaud. En fait, il n'y a souvent pas d'escalier menant au grenier. Pour aménager le grenier en pièce habitable, les Cadiens aménagent de larges fenêtres dans chaque pignon, qui peuvent être ouvertes durant les chaudes nuits d'été. Il conservent l'usage d'un toit à forte pente pour donner plus d'espace. Les cheminées de torchis sont remplacées par des cheminées de briques dès que ce matériau devient disponible commercialement au milieu du XIXe siècle.
Au début du XIXe siècle, la maison d'une pièce ou deux avec galerie sur la façade et un toit à pignon est devenu le standard chez les Cadiens. Ces maisons sont construites à la main. Des poteaux de bois équarris sont montés sur des solives massives en cyprès. La toiture est soutenue par une charpente simple, comparativement à celle complexe d'origine normande utilisée par les Créoles. La maison est séparée du sol humide par des blocs de cyprès de deux pieds de haut, plus tard remplacés par des piliers de brique.
Avec l'accroissement du niveau de vie au XIXe siècle, les maisons sont agrandies et décorées dans le style néogrec ou Second Empire. Souvent, l'ancienne maison devint tout simplement une dépendance en arrière de la nouvelle construction installée en avant. Après la Guerre de Sécession, de nouvelles maisons sont construites en planches de cyprès, souvent récupérées des déchets des scieries. Un style de décoration populaire entre les années 1880 et 1930 est la fausse galerie, consistant en un toit dépassant de la façade et étayé par des consoles. Un autre élément caractéristique est la façade munie de plusieurs portes, permettant de mieux aérer la maison durant l'été.
Après la Déportation, quelques Acadiens se sont établis de façon permanente en France. En 1773, à Archigny et La Puye, le marquis Louis-Nicolas de Pérusse des Cars leur offre des terres. En tout, 58 fermes sont construites au bord de longues routes droites et larges. Construites selon le même plan rationnel, où l'habitation et les dépendances sont reliées ensemble dans le même long édifice, elles possèdent tout de même quelques différences d'organisation. Il existe deux sortes de maisons, l'une à une pièce mesurant 22 mètres de long et l'autre à deux pièces longues de 28 mètres. Elle compte une cheminée et est prévue pour une famille de 10 personnes. À cause de la pénurie de pierres dans le sol, Pérusse des Cars eut l'idée d'utiliser la terre caractéristique du plateau d'Archigny-La Puye, appelé le bornais. Extraite sur place, elle est tassée entre deux coffrages et mélangée avec de l'eau et des brins de brande pour former un mur de pisé ou bousillis. Plusieurs maisons furent rénovées ou agrandies au milieu du XIXe siècle et 38 existent toujours.
La renaissance acadienne s'étale entre 1840 et 1880 et est marquée par l'ouverture du Collège Saint-Joseph, l'élection d'Amand Landry et la fondation du journal Le Moniteur acadien.
À partir de cette époque, la méthode de construction et l'apparence des maisons ne sont plus dictées par la disponibilité des matériaux et des outils, mais par le style de vie du propriétaire. Les maisons deviennent plus spacieuses et les constructions pièces sur pièces disparaissent, à part dans certains villages isolés. La méthode de construction la plus populaire est l'ossature de bois, recouverte de planches et ayant en général une fondation de pierres. Ce type de construction permet d'avoir des maisons encore plus grandes et chaque pièce est maintenant construite pour un usage précis. En particulier, vers 1860, la grande cuisine est séparée en deux, formant une cuisine en arrière de la maison et un petit salon qui donne sur l'entrée principale, cette nouvelle pièce étant empruntée des Canadiens anglais. Les murs intérieurs sont de plus en plus enduits de plâtre pour les rendre plus beaux et pour en faciliter l'entretien. Plusieurs types de portes sont maintenant utilisés. Dès lors, la porte de la cuisine est la plupart du temps placée vis-à-vis la porte d'entrée. L'escalier, en général situé dans la cuisine, devient plus élaboré. Les escaliers restent caractérisés par deux premières marches, qui mènent à un palier, où une porte ferme l'accès au reste des marches. La trappe menant à la cave est toujours située dans la cuisine, près de l'escalier. Vers 1850, le poêle carré est remplacé par le poêle à deux ponts, dit poêle français, ou par le poêle Star, plus dispendieux. Ils servent à la fois pour la cuisson et le chauffage. La plupart des maisons en comptent deux, l'un dans la cuisine et l'autre à l'étage. Certaines maisons commencent alors à être éclairées par des lampes à paraffine.
Les maisons acadiennes sont à la fois différentes des maisons américaines, mais semblables aux maisons anglaises des Maritimes, bien qu'il y ait quelques différences mineures au niveau de la charpente. Cela pourrait être dû à une adaptation des techniques de construction anglaises, mais cette explication semble peu probable à cause de l'isolement de nombreux villages vers la fin du XVIIIe siècle. Par ailleurs, les Acadiens étaient considérés comme d'excellents charpentiers et auraient formé une main-d'œuvre bon marché dans la construction des maisons anglophones. Quoi qu'il en soit, les Acadiens au XIXe siècle considèrent l'architecture canadienne-anglaise ou américaine comme un signe extérieur de prospérité et adoptent les décorations propres à celles-ci, mais de façon plus modeste. Les maisons existantes sont allongées et on y ajoute des galeries. Dans la première moitié du siècle, plusieurs maisons de style néogrec sont construites. Elles sont généralement très simples, ne sont pas aussi décorées qu'aux États-Unis, mais en conservent le plan d'ensemble. Quelques rares exemples plus complets existent, tels que l'ancien presbytère de Baie-Egmont. Dans la seconde moitié du siècle, l'aspect néogrec de certaines maisons est complété par l'ajout d'un lambris à planches à clins, de pilastres et de corniches, alors que les fenêtres à petits carreaux sont remplacées par des fenêtres à quatre carreaux. D'autres maisons sont quant à elles rénovées dans un style néogothique, revêtues de planches en clins et ayant des cadres et des planches cornières plus décoratives. L'élément fondamental de ce style est la lucarne, consistant souvent en une continuation du mur de façade, qui est traditionnellement sur le côté long de la maison. La lucarne est d'habitude vis-à-vis l'entrée principale, mais les constructions plus élaborées en ont souvent deux, installées de chaque côté de la porte. De nouveaux meubles sont introduits, les sofas sont rembourrés et les murs sont décorés de portraits.
Malgré l'amélioration de la qualité de vie, l'économie d'espace est de mise. Par exemple, une armoire est aménagée en dessous de l'escalier et le grenier, maintenant plus grand, devient une pièce habitable.
La dernière maison de style acadien en Louisiane est construite en 1911. Les Cadiens construisent dès lors des bungalows de brique sur fondations de béton, ou souvent des maisons mobiles, semblables aux maisons des autres américains.
Selon Pascal Poirier, les maisons des provinces maritimes de la fin du XIXe siècle sont construites avec un toit à pente douce. Les petites maisons à une seule pièce et à toit aigu tendent à disparaître durant les années 1920, subsistant dans seulement quelques villages pauvres. Elles consistaient en la dernière trace d'influence française dans l'architecture. L'architecture traditionnelle ne disparaît pas pour autant, par exemple avec l'utilisation continue de bardeaux de cèdre et de galeries, mais les maisons sont maintenant fortement influencées par les styles à la mode aux États-Unis et sont marquées par leur éclectisme. Une décoration fréquente à l'époque est les corbeaux installés sous la corniche. Des maisons de style colonial américain sont construites vers la fin du siècle, caractérisées par leur toit en croupe, leur grande superficie, leur fenestration symétrique et leur plan carré à deux étages. La maison du docteur Bourgeois, construite par l'architecte acadien René-Arthur Fréchette à Tracadie-Sheila en 1938, avec le style Foursquare, populaire durant la première moitié du XXe siècle, en particulier dans cette ville. Au tournant du XXe siècle, deux éléments fréquents sont le plan en « L » et le toit en pente raide à une lucarne. Le style Queen Anne est le plus populaire chez les familles aisées à l'époque. La maison qu'Olivier-Maximin Melanson fait construire à Shédiac en 1898 en est caractéristique par son toit tronqué, sa véranda sur deux côtés, sa tour octogonale et ses baies en saillie. Le style néogothique reste par contre le plus populaire jusqu'au début du XXe siècle. Le Château d'Acadie, construit en 1939 à Tracadie-Sheila, est un exemple unique de style Château, avec sa forme irrégulière, ses murs de pierres, son toit en croupe avec le pignon croisé fortement incliné et ses lucarnes qui traversent la ligne du toit. Avec l'usage important de l'automobile dans la plupart des communautés à partir des années 1940, la porte principale devient rarement utilisée, parfois même purement décorative.
La Confédération canadienne nuit à la condition économique des Acadiens des provinces maritimes. Pour en contrer les effets et libérer la population du joug des compagnies de pêche, le clergé fonde de nouveaux villages agricoles à partir de 1875. Le même type d'architecture utilisée 100 ans plus tôt est repris. Pour contrer les effets de la Grande Dépression, des villages tels qu'Allardville sont fondés, où les colons se déplacent à pied avec leurs outils et construisirent en premier lieu un abri de branches, avant de construire des maisons simples faites en planches.