Quelques bâtiments sont propres aux régions acadiennes.
Le camp à façade abritée, aussi appelé casque à palette et comparable au chalet suisse, était autrefois très répandu. La façade de ce type d'édifice s'ouvre dans un mur à pignon. La véranda résulte alors du prolongement des fermes sur les sablières. Ce type de construction servait surtout à entreposer le blé d'Inde en Louisiane, d'abris pour les animaux à Saint-Théophile ainsi que de camps de bûcherons au Nouveau-Brunswick et dans la Matapédia et à Bonaventure.
La baraque à foin consiste en une construction carrée mesurant de 4 à 4,5 mètres de largeur servant à entreposer le foin. Elle est construite avec quatre poteaux hauts de 5 mètres soutenant un toit pyramidal. L'extrémité de chaque poteau est munie d'une poulie actionnée par des câbles, permettant de monter le toit à volonté selon la quantité de foin à conserver. Les murs pouvaient être lambrissés pour empêcher les animaux de manger le foin. Il s'en trouvait à Chéticamp, aux Îles de la Madeleine, à l'Île-du-Prince-Édouard jusqu'au début du XXe siècle, mais elles subsistent seulement aux Îles de la Madeleine et chez les anglophones de Terre-Neuve. L'origine de la baraque à foin est inconnue et il en aurait existé en Pennsylvanie, mais elles étaient plus grandes et probablement au toit fixe. Il y en aurait aussi en Roumanie.
Quelques hangars à toit vert subsistent à Terre-Neuve. Ce sont des édifices peu élevés, construits en colombage à bois longs dont les poteaux sont éloignés que d'une quarantaine de centimètres. La toiture est soutenue par des chevrons aussi rapprochés, reposant solidement sur des fermes. La toiture est recouverte de couennes herbées, des mottes de terre recouvertes d'herbe.
L'habitation en suite ou habitation continue se trouve surtout dans la région Chaleur, dans les Caps ou à la Baie-Sainte-Marie. Dans ce type de construction, la maison est reliée à toutes les dépendances, que ce soit au hangar, à l'étable, ou autres, et cela sans égard au style architectural.
La boucanière est un petit édifice fait de planches de cèdre ou d'épinette servant à la préparation du hareng boucané. Son utilisation est complexe, car le feu doit faire beaucoup de fumée et peu de flammes, sans endommager la structure. Vers les années 1910, les boucanières commerciales modernes firent leur apparition dans la région de Cap-Pelé, basées sur les techniques apprises des boucaneurs de Grand Manan, par contre, certaines installations artisanales existent toujours, surtout à Anse-Bleue.
La culture matérielle acadienne, incluant son architecture, est une source importante sur l'histoire de l'Acadie. L'étude de l'architecture datant d'avant la déportation se base surtout sur des documents d'époque à cause de l'absence de maisons intactes. Ces documents contiennent des descriptions vagues et incomplètes ainsi que quelques dessins d'une échelle trop petite. Par ailleurs, les auteurs de l'époque s'intéressaient surtout à la politique et non à la vie quotidienne et à la culture des Acadiens. Par contre, les fouilles archéologiques effectuées à partir des années 1960 apportent un éclairage nouveau sur le sujet. Les deux principaux sites sont l'établissement Melanson et l'établissement Bellisle, tous deux en Nouvelle-Écosse. Des fouilles sont actuellement en cours au site historique national de Grand-Pré, dans le but de retrouver les ruines de l'église Saint-Charles-des-Mines afin d'en savoir plus sur la déportation et aussi sur l'architecture de l'époque.
En 1969, Anselme Chiasson publie un premier article intitulé Les vieilles maisons acadiennes. L'intérêt suscité par le projet du Village historique acadien et le nombre croissant de recherches sur l'architecture québécoise pousse par la suite les Acadiens à réaliser la valeur historique de l'architecture. La première étude importante, intitulée Social and Architectural Aspects of Acadians in New Brunswick, est réalisée en 1971 par J. Rodolphe Bourque pour le compte de l'Administration des ressources historiques du Nouveau-Brunswick (ARH). Cette recherche est poursuivie pour l'élaboration du Village historique acadien par les architectes Ross Anderson (employé de Parcs Canada) et Jacques Boucher (ayant son cabinet à Bathurst), par Jean Pelletier, du Musée du Madawaska, ainsi que par une équipe d'historiens. Le groupe de recherche À la découverte de l'habitation acadienne, du Centre d'études acadiennes (CEA), travaille sur le sujet à partir de 1976 et publie deux cahiers. En 1979, Jean-Claude Dupont publie dans Histoire populaire de l'Acadie une analyse intitulée Habitation rurale, où il décrit l'architecture par rapport à son environnement et au folklore. Clarence LeBreton est le pionnier des études sur le terrain au Village Historique Acadien.
La recherche sur l'architecture acadienne reste peu développée et se concentre surtout sur l'architecture domestique. Le CEA avait annoncé une étude exhaustive en 1976, mais le projet fut annulé en 1978, faute de moyens.
Aux États-Unis, la French Heritage Society aide à financer la conservation de l'héritage architectural français depuis 1982, incluant celui des Cadiens.
Le Village Historique Acadien de Rivière-du-Nord, au Nouveau-Brunswick, ouvrit ses portes en 1976. En constante expansion, il recrée la vie quotidienne en Acadie de 1770 à 1939 au moyen de 38 édifices historiques et de 9 reproductions. Le Village acadien de Van Buren, au Maine, a ouvert ses portes en 1976. Il comprend entre autres une gare, une église, une forge, une école et un magasin général. En Louisiane, on retrouve Vermilionville et l'Acadian Village, près de Lafayette, ainsi que le Village historique acadien, à Saint-Martinville. Le Village de l'Acadie, situé à Mont-Carmel, à Île-du-Prince-Édouard, est un complexe récréotouristique installé dans une reproduction d'un village acadien. Le Village Historique Acadien de Pobomcoup, en Nouvelle-Écosse, a ouvert ses portes en 1999. Il recrée la société de 1653 à nos jours et comprend quelques maisons, une forge et une usine de transformation du poisson. On prévoit y reconstruire le château seigneurial de Philippe Mius d'Entremont.
Un projet de village historique à Grand-Pré n'a pas porté fruit.
La tendance de ces dernières années est plutôt de remettre en valeur l'architecture traditionnelle. L'une des pionnières en cette matière est la ville de Caraquet. La municipalité a mis sur pied un comité de sauvegarde du patrimoine, instauré une liste d'édifices patrimoniaux protégés et publié un guide de sauvegarde. Des dizaines de maisons et de commerces ont ainsi été restaurés et de nouveaux bâtiments sont construits en respectant l'architecture traditionnelle, en particulier tous les édifices récents du port de Caraquet. Quelques autres municipalités ont emboîté le pas, dont Cap-aux-Meules, où le nouveau cinéma s'inspire de l'architecture locale.
La remise en valeur du patrimoine ferroviaire est très récente dans les régions acadiennes. La gare de Saint-Quentin, détruite en 1987, fut reconstruite en 2004 et abrite maintenant un centre d'information touristique. Une nouvelle gare est en construction à Petit-Rocher en 2008, reprenant les plans de l'ancienne résidence du chef de gare datant des années 1940. Le Village Historique Acadien du Nouveau-Brunswick comprendra bientôt une réplique d'une gare.
La culture cadienne, incluant son architecture, est remise en valeur depuis les années 1970. Depuis les années 1990, de nombreuses nouvelles maisons sont construites dans le style traditionnel cadien.
Près de Bouctouche, l'écocentre de la dune de Bouctouche a été construit entre 1996 et 1997 selon les plans d'Élide Albert. Une promenade de bois sur pilotis longue de 1,8 km circule le long des différents écosystèmes de la dune. À l'entrée, un centre d'accueil composé d'une tour d'observation et de petits édifices à pièce unique munis de systèmes d'égouts écologiques. D'inspiration acadienne, l'édifice s'approche par contre plus de lieux semblables en Nouvelle-Angleterre avec ses toits pyramidaux.
Toujours à Bouctouche, le Pays de la Sagouine a été construit entre 1991 et 1999 selon les plans d'Élide Albert et de Dianne Van Dommelen. Ce parc a la particularité de recréer un village acadien fictif, provenant de l'œuvre d'Antonine Maillet La Sagouine. Le village est entièrement construit sur pilotis pour ne pas endommager les marais, alors que les bâtiments et routes ont été construits sur des traces laissées par d'anciens édifices. Les formes simples des édifices et leur charpentes de bois, les murs extérieurs lambrissés de planches ou de bardeaux et les fenêtres à meneaux s'inspirent de l'architecture rurale du Nouveau-Brunswick.