Chartreuse de La Valsainte - Définition

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Les hommes

Les chartreux venus chercher Dieu dans la solitude tiennent à préserver l'anonymat de leur vie cachée, de leur vivant et même après leur mort (leur croix de sépulture ne porte aucun nom). Cependant, cet article n'a pas pour mission de refléter le point de vue de l'ordre cartusien. Il propose la synthèse d'informations publiques, accessibles par la presse et les sources ordinaires du travail historique, indépendant et libre.

Quelques chiffres

La Valsainte est la dernière Chartreuse vivante de Suisse. À la fin de 1958, la maison comptait 34 pères et 22 frères. En 1982, la maison comptait une quarantaine de moines (20 pères et 20 frères). À la fin 1998, on ne comptait plus que 12 pères et 15 frères, avec une moyenne d'âge de plus de 65 ans. Dans les vingt dernières années du XXe siècle, La Valsainte avait néanmoins enregistré trois professions perpétuelles de moines du cloître, une profession perpétuelle de frère convers et une donation de frère donné; il faut y ajouter un Père, profès temporaire de la Valsainte, qui a fait profession perpétuelle comme convers à la Grande Chartreuse. En 2009, la maison abrite 17 moines (10 pères et 7 frères), pour la majorité profès de la maison.

Prieurs de la Valsainte de 1863 à nos jours

  • 1863-1884 : Bernard Peter. Suisse, profès de la chartreuse de la Part-Dieu.
  • 1884-1890 : Victor Robert. Français, profès de la chartreuse de Valbonne.
  • 1890-1893 : Cyprien-Marie Boutrais. Français, profès de la Grande Chartreuse.
  • 1893-1898 : Prosper Chalaud. Français, profès de la Grande Chartreuse.
  • 1898-1909 : Irénée Giraud. Français, profès de la Grande Chartreuse.
  • 1909-1931 : Florent Miège. Français, profès de la Grande Chartreuse [vérifier]. Durant son priorat, il eut un rayonnement spirituel profond sur sa communauté et au-delà, notamment sur le philosophe français Jacques Maritain et son épouse Raïssa qui le considérait comme son père spirituel. C'est sous son priorat que le noviciat se développa, spécialement après 1918. Mais les rapports des supérieurs de la communauté avec la population locale demeuraient parfois difficiles.
  • 1931-1934 : Georges Loridant. Français. Profès de la chartreuse Notre-Dame-des-Prés de Neuville-sous-Montreuil.
  • 1934-1981 : Nicolas Barras. Suisse, profès de la Valsainte. Dom Nicolas-Marie Barras, enfant du pays, contribua par ses qualités humaines à attirer au monastère la sympathie de ceux qui le fréquentaient et à favoriser les bonnes relations avec le voisinage, notamment avec les paysans et tenanciers d'alpages, locataires du monastère. Doué de sens pratique, il veilla à l'entretien et à la modernisation des bâtiments et joua un rôle important, quoique de second plan, dans la vie de son ordre durant près de 50 ans. Intraitable sur les questions de discipline, il sut néanmoins accompagner une certaine évolution des observances monastiques, notamment dans le domaine de l'hygiène de vie (installation de l'électricité et du chauffage central dans les parties communes, adaptation du régime alimentaire à la suite des restrictions de la Seconde guerre mondiale). Toutefois ce dynamisme ouvert vieillit avec lui et s'épuisa dans les fatigues d'un trop long priorat. Doué d'un certain bon sens, il savait reconnaître la valeur des hommes, du moins dans le domaine administratif et pratique ; l'insuffisance de la formation intellectuelle dispensée en Chartreuse l'a laissé plus démuni dans les domaines théologiques, philosophiques et historiques, comme il le déplorait lui-même à la fin de sa vie.
  • 1981 à 2002 : Augustin (né Gallus) Toenz. Suisse, originaire des Grisons, profès de la Valsainte, élu prieur alors qu'il était vicaire de la maison. Il acheva de réduire la fréquence des retraites à l'hôtellerie afin de rendre, selon l'esprit du Concile, toute sa dimension solitaire à la vie de la Valsainte. À cette époque, fut poursuivie l'adaptation de la liturgie introduite par les instances de l'ordre dans le rite cartusien ; La Valsainte conserve la langue latine pour l'essentiel de ses offices.
  • 2002 à 20.. : Paul Fehr. Suisse, profès de la Valsainte, il avait auparavant effectué pour son ordre diverses missions comme visiteur canonique et administrateur.

Auteurs spirituels

Les chartreux n'ont pas pour vocation de publier des livres. Il arrive cependant que la diffusion, d'abord confidentielle, de lettres ou de notes personnelles, rencontre un succès qui force les portes du silence. Deux auteurs profès de La Valsainte ont une certaine notoriété parmi les auteurs spirituels du XXe siècle.

  • Dom Augustin Guillerand (1877-1945), prêtre bourguignon entré à La Valsainte en 1916, plus tard prieur de la chartreuse de Vedana. Ce sont des extraits de sa correspondance qui furent publiés après sa mort sous forme de sentences sous les titres suivants : Silence cartusien, Prière cartusienne,... plusieurs fois réédités ; et des Élévations sur l'Évangile de Saint-Jean (au seuil de l'abîme de Dieu).
  • Dom Jean-Baptiste Porion (1899-1987), né Maximilien Porion, à Wardrecques (Pas-de-Calais), le 21 mars 1899. Il fit profession à La Valsainte le 1er novembre 1925 où il est entré en 1924 après des études de chimie. Ami de Jacques Maritain et de S. Fumet (qui l'évoque dans ses Mémoires sous les pseudonymes de "dom *******" [= dom Sept étoiles] ou de "Dom Vermeil", il attira les visites d'intellectuels et d'artistes, et accompagna de nombreux convertis. D'abord vicaire (sous-prieur) à La Valsainte, il exerça ensuite la charge de procureur général de son ordre auprès du Saint-Siège de 1946 à 1985. Il est notamment l'auteur de Amour et Silence par un chartreux, paru anonymement après la guerre à l'instigation de l'abbé Journet. Il s'agit de la rédaction de conférences spirituelles faites aux novices de la Valsainte, dans les années 1922-1925 par Dom Gérard Raemakers, alors maître des novices. Il y ajouta, à la demande de Charles Journet et de Jacques Maritain, quelques sermons qu'il avait prononcé devant les frères convers ou au chapitre conventuel de la Valsainte. Il publia en outre dès 1938, d'abord sous forme d'un article, puis sous forme d'un volume indépendant La sainte Trinité et la vie surnaturelle. Il traduisit et commenta enfin les poèmes spirituels de la mystique médiévale, Hadewijch d'Anvers. Un autre recueil de sermons et conférences spirituelles prononcées pour les frères convers de la Valsainte, les uns antérieurs à son séjour romain, les autres postérieurs, fut publié après sa mort sous le titre Écoles de silence, Saint-Maurice, 2002, éditions Parole et Silence.

Notices de quelques religieux de la Valsainte

  • Dom Bernard Baechler, né Jean-Paul Eugène, à Colmar (Alsace). Entré au séminaire, il fut enrôlé "malgré nous" par les troupes allemandes et participa à toute la bataille de Stalingrad dont il revint profondément marqué. Entré à la Valsainte, il y fit profession. Procureur (économe) de la Valsainte depuis le chapitre général de 1955 (15 mai) jusqu'en 2003 (48 ans), il est décédé le 27 novembre 2005.
  • Dom Jean-Marie Chevrol, né Paul, à Clérieux dans Drôme. Exploitant agricole dans la Drôme, veuf et sans enfants, il entra à la Trappe Notre-Dame d'Aiguebelle après le décès prématuré de son épouse. Au début des années 1970, il demanda à entrer à la chartreuse de la Valsainte où il reçut le nom de Jean-Marie, fit profession solennelle et fut ordonné prêtre. Il y exerça la charge de sous-bibliothécaire. Décédé en mars 2009, inhumé le 12 mars 2009.
  • Dom Norbert Maillard, né Bernard aux Genevez (canton de Berne, aujourd’hui du Jura, Suisse), le 30 mars 1913. Élève de l’école normale de Grangeneuve-Hauterive (1928-1933) ; après une formation complémentaire en France dans une institution pour vocations tardives, il entre à la Valsainte en 1935 ; profès solennel le 8 décembre 1940, prêtre le 28 octobre 1941, procureur en 1947, envoyé à la chartreuse de Vedana le 18 mai 1955, maître des novices en 1956 ; envoyé à San Bruno de Reggio de Calabre en 1957 où il devient procureur en 1960. Son départ de la Valsainte aurait été une sanction.
  • Frère Meinrad Tönz, né Pius à Vals (canton des Grisons) en 1928, entré à la Valsainte en 1950, il y fit profession solennelle comme frère convers le 15 août 1961. Il est décédé le 30 mars 2009. Le frère Meinrad a longtemps exercé la fonction de portier, en plus de tâches harassantes au service de l'exploitation forestière du couvent. Sa piété sans ostentation, sa douceur et sa bonté, intelligentes et lucides, s'alliaient avec un caractère bien trempé et un bon sens paysan qui lui avaient acquis tous les coeurs et avaient fait de lui le visage de la communauté auprès de l'extérieur.
  • Dom Charles-Marie Voirol, fils de Jean et d’Yvonne Juillard, né Xavier Maurice Alphonse, à Bellelay (Jura suisse), le 28 juillet 1932. Entré à la Valsainte le 29 septembre 1953, novice le 31 octobre 1954, profès de vœux simples le 6 octobre 1955 et de vœux solennels le 6 octobre 1958. Ordonné sous-diacre le 28 octobre 1958, diacre le 1er février 1955 et prêtre le 7 mai 1959. Il exerça la charge de sacristain du 1er mai 1967 à sa mort, survenue après une courte maladie le 26 décembre 1993.

La communauté actuelle

La communauté de La Valsainte a vu décroître son très important effectif au cours du troisième tiers du XXe siècle, par le jeu des décès et de la raréfaction des vocations après le Concile de Vatican II. Son effectif actuel (2010) est de 10 Pères et 7 Frères.

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