Douglas TBD Devastator - Définition

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Le premier modèle de production

Le premier contrat de la Navy (No. 46330) attribué à Douglas pour des TBD concerne un lot de 114 appareils (Bu. No. 0268 à Bu. No. 0381) construits à l’usine de Santa Monica. Le premier appareil de production Bu. No. 0268 rejoint par les airs Anacostia le 25 juin 1937 avant de rejoindre Dahlgren le 17 juillet pour des tests de bombardement. L’appareil se révèle stable et fiable comme plate-forme de bombardement. Le 20 juillet, le Bu. No. 0268 rejoint la Naval Aircraft Factory pour des essais d’arrêt puis vole vers Norfolk le lendemain pour y subir des essais de torpillage et des tests de vol de nuit. Deux jours plus tard, l’appareil retourne à Anacostia et y séjourne jusqu’au 9 août 1937. La machine retourne à la Naval Aircraft Factory pour des essais additionnels puis effectue des allers-retours entre Newport et la Naval Aircraft Factory jusqu’en juin 1939. Au cours d’une période comprise entre le 25 juin 1937 et le 10 août 1937, l’appareil a accumulé 65 vols totalisant 54,8 heures de vol. Les pilotes affectés à son bord étaient : Lt.Cdr. R.E. Jennings, Lt.Cdr. J.F. Bolger, Lt. M.E.A. Gouin, Lt. J.M. Carson, Lt. C.B. Hutchins, Lt. C.H. Duerfeldt et Mr. E.W. Rounds.

Le TBD-1 emportait un équipage de 3 hommes, un pilote, un officier torpilleur ou bombardier et un opérateur de mitrailleuse et radio. L’officier torpilleur agissait comme opérateur radio et navigateur jusqu’au moment d’assumer son rôle de torpilleur. Durant une attaque à la torpille, il devait s'allonger sur le ventre sous le siège du pilote et regarder à travers deux ouvertures pratiquées sous l’appareil. Il était alors maître de l’appareil concernant sa vitesse, son altitude et sa position afin d’assurer le bon lancement de son engin. Comme de nombreux appareils navals de l’époque, il était équipé de dispositifs de flottaison dans les ailes assurant un déplacement de 1550 kg d’eau de mer.

Le 14 août 1939, le TBD Bu. No. 0268 reçoit de la Naval Aircraft Factory deux flotteurs Edo pour être rebaptisé TBD-1A. Les essais débutent le 28 septembre 1939 à Newport, dans l’État de Rhode Island et base de torpilleur de l’U.S. Navy. Les essais s’achèveront à Newport le 6 mai 1943 avec deux brefs intermèdes à la Naval Aircraft Factory pour installer des dispositifs radio. Le 22 septembre 1943, les essais du TBD-1A sont suspendus, la machine étant ferraillée le lendemain.

Variantes

  • XTBD-1 : Un seul prototype propulsé par un moteur Pratt & Whitney XR-1830-60 de 800 ch
    • Bu. No. 9720
  • TBD-1 : 129 exemplaires, variante de production à moteur Pratt & Whitney R-1830-64 de 900 ch
    • Bu. No. 0268 à Bu. No. 0381
    • Bu. No. 1505 à Bu. No. 1519
  • TBD-1A : le prototype XTBD-1 modifié avec deux flotteurs Edo

La bataille du Pacifique

Au moment de l'attaque sur Pearl Harbor, le Devastator était déjà obsolète. Il réussit à avoir des performances correctes au cours de quelques batailles. Ses performances au cours de la bataille de la mer de Corail furent bonnes et ce furent des Devastators qui coulèrent le porte-avions japonais Shoho.

Lorsque les Japonais frappent Pearl Harbor le 7 décembre 1941, on compte 100 TBD pris en compte de la Navy. Sur ce total, seuls 69 exemplaires sont en service opérationnel avec la flotte américaine. Les premiers 6 mois de service de l’appareil en période de guerre allaient s’avérer être les derniers.

L’appareil prend part à la première action conduite par les Américains contre les Japonais. Le 1er février 1942, des machines des VT-5 et VT-6 venant de l’USS Yorktown et de l’USS Enterprise effectuent une attaque au lever du jour contres des îles occupées dans le Pacifique. Une première vague de 9 appareils TBD de l’Enterprise, armés chacun de trois bombes de 500 livres (environ 225 kg), cause des dommages importants à des navires à l’ancre dans le lagon de Kwajalein. Les avions, après avoir regagné l’Enterprise à 7h25, se réarment avec des torpilles pour attaquer de nouveau, au niveau de la mer cette fois, des navires japonais. Seuls trois appareils seront touchés par des tirs nippons. Le bilan de cette action s’établit à la destruction de deux navires de transport, à deux sous-marins, un croiseur léger et une canonnière endommagés ainsi que la neutralisation de deux cargos.

Les TBD de la VT-5 décollent du pont du porte-avions à 5h00 de ce même jour et mettent le cap sur Jaluit. Le mauvais temps s’avère ce jour-là un ennemi plus redoutable que les Japonais eux-mêmes. Les TBD enregistrent des coups au but contre un grand navire de transport, des petites embarcation ainsi que contre des installations portuaires. Plus tard ce même jour, la VT-6 bombarde le terrain d’aviation de Taroa en détruisant des avions au sol, un dépôt de munitions et de nombreux bâtiments.

Pour ces premiers raids aériens, les TBD n’enregistrent que quelques dégâts mineurs de la part des batteries anti-aériennes de Kwajalein et de Jaluit.

La deuxième action menée par les TBD intervient le 24 février 1942. Des appareils de la VT-6 s’attaquent à l’île de Wake en larguant chacun 12 bombes de 100 livres (45 kg) (6 sous chaque aile) en phase de vol horizontal. Les Devastator endommagent 7 des 10 réservoirs de carburant situés sur la bande de terre de l’île Wilkes et retournent tous au porte-avions.

Le raid de l’île de Wake est suivi le 4 mars 1942 par l’attaque contre les îles Marcus. La VT-6, accompagnée des VB-6, VS-6 et VF-6 attaquent les Japonais avant l’aube après avoir été guidés sur la majeure partie du parcours de 280 km par le radar de l’Enterprise.

Moins d’une semaine plus tard, le 10 mars 1942, les flottilles VT-2 de l’USS Lexington et VT-5 du Yorktown lancent une attaque contre Lae et Salamaua, en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Les TBD larguent 25 torpilles contre des navires au port, détruisant ou endommageant 10 de ces navires. Les bombardiers reviennent tous sur leur porte-avions.

Bataille de la mer de Corail

La bataille de la mer de Corail se déroule du 4 au 8 mai 1942. Elle est l'occasion pour les TBD d'obtenir son plus grand succès militaire en contribuant à la destruction d'un porte-avions et la mise hors combat d'un autre.

Les premiers appareils à entrer en action le 4 mai 1942 sont les 12 TBD de la VT-5 qui s'en prennent aux navires japonais amarrés dans le port de Tulagi, accompagnés de 28 SBD Dauntless. Conduits par le Lt.Cdr.Joe Taylor, les TBD coulent le dragueur de mines Tama Maru. Plus tard ce matin-là, la VT-5 effectue un second raid mais sans résultat. Aucun appareil n'est touché par les tirs ennemis.

Le 7 mai 1942 à 7h55, les TBD des VT-2 et VT-5, accompagnés d'appareils de deux autres groupes aériens, principalement des bombardiers en piqué et des chasseurs, coulent le porte-avions léger Shoho au large de Misima qui coule à 8h35 après avoir reçu 7 torpilles et 13 bombes. Le Shoho est le premier porte-avions perdu par la flotte impériale japonaise durant la guerre du Pacifique.

Le matin du 8 mai, des avions de la VT-5 attaquent le porte-avions japonais Shokaku. Leurs torpilles, lancées à trop grande distance, manquent leur cible ou n'explosent pas. De son côté, la flottille VT-2 attaque le Shokaku mais sans rencontrer plus de succès.

Au soir du 8 mai, le bilan de la bataille laisse entrevoir un match nul entre Américains et Japonais, avec la perte d'un porte-avions perdu de part et d'autre. En effet, l'USS Lexington succombe finalement aux coups des Japonais après la propagation d'un feu aidé par les couches successives de peinture appliquées sur ses flancs. A son bord sont également engloutis 36 appareils dont 19 TBD.

La bataille de Midway

La bataille de Midway marque un point final à l'histoire opérationnelle du Douglas TBD Devastator. Au moment de son déclenchement, le 4 juin 1942, la marine américaine dispose d'une force d'avion-torpilleur de 41 exemplaires répartis entre la VT-3 de l'USS Yorktown (12 appareils), de la BT-6 de l'USS Enterprise (14 appareils) et de la VT-8 sur l'USS Hornet (15 exemplaires). La seule unité ayant l'expérience du combat est la VT-6 commandée par le Lt.Cdr. Eugene E. Lindsey. Le commandant de la VT-3, le Lt.Cdr. Lance E. Massey, a connu le combat à bord d'un TBD à Kwajalein et à Wake, mais il est désormais le commandant d'une unité de pilotes pour la plupart inexpérimentés. La VT-8, quant à elle, n'a pas connu le combat jusqu'ici.

Le bilan sera terrible pour les unités de TBD engagées à Midway. On comptera un seul survivant parmi les navigants de la VT-8, trois survivants à la VT-6 tandis qu'à la VT-5, un seul appareil regagnera le pont du Yorktown.

La journée noire d'entre-toutes pour le TBD intervient le premier jour de la bataille, le 4 juin 1942. Décollant du pont de l'USS Hornet, 15 TBD de la VT-8, menés par le Lt.Cdr. John C. Waldron mais sans escorte de chasse, rencontrent un véritable mur de ferraille émanant de l'une des plus puissantes forces navales japonaises jamais rassemblée. Les appareils qui ne sont pas abattus par la DCA constituent des cibles faciles pour les Zero pendant la phase d'attaque à la torpille. Après avoir été blessé et contraint d'évacuer son appareil, l'Ensign George Gay sera le seul survivant de cette attaque. Aucun TBD n'a semble-t-il enregistré de coup au but. De leur côté, les SBD Dauntless parviendront à couler 4 porte-avions japonais, faisant de cette bataille une victoire américaine incontestable.

La dernière opération du TBD intervient le 6 juin 1942 lorsque les 3 appareils survivants de la VT-6 décollent en compagnie des SBD Dauntless et F4F Wildcat du groupe aérien de l'Enterprise pour mettre hors de combat les croiseurs japonais Mogami et Mikuma.

Le TBD demeurera en ligne au sein des VT-4 et VT-7 après la bataille de Midway. Les appareils survivants sont utilisés dans des missions d'entraînement avant de connaître une fin ignominieuse comme épave pour la formation et l'entraînement des pompiers.

Bien que devenus obsolète au moment de ces premières batailles dans la guerre du Pacifique, les TBD ont montré combien l'U.S. Navy était désormais fortement dépendante de sa puissance aérienne. Ces appareils furent des pionniers de cette nouvelle forme de combat.

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