L'éducation physique et sportive (ÉPS), ou simplement éducation physique, est le nom donné à l'enseignement sportif et/ou physique dans le cadre scolaire notamment dans le système éducatif français. C’est une pratique d’intervention et une discipline d’enseignement.
C'est une discipline qui privilégie l'expression du corps. Elle constitue donc un vecteur d'éducation efficace au même titre que les autres disciplines scolaires, et est obligatoire pour tous les cursus d'étude, du CP à la terminale.
Pour l'Europe, une recommandation (2003/6) encourage vivement la mise en place et la pratique dans les 27 pays de l'Union. Cette directive propose trois heures par semaine pour tous les cursus d'étude et invite à développer une éducation physique axée sur la réussite sportive qui encourage les élèves, tous les élèves, quel que soit leur niveau.
Selon les instructions officielles, en s'appuyant sur les activités sportives ou artistiques, l'ÉPS vise l'amélioration des capacités physiques, motrices et organiques, l'accès au domaine de la culture que représentent les activités physiques, sportives et artistiques (APSA) et l'acquisition des compétences nécessaires à l'entretien de la vie physique et citoyenne. Elle permet grâce à une amélioration des coordinations socio-motrices et motrices (ergomotricité) une maîtrise par l'homme de son environnement physique et social. Elle contribue de manière plus large à la transformation des conduites motrices des élèves.
Les programmes du lycée orientent la discipline vers la formation d'un citoyen cultivé, lucide et autonome. Elle contribue de manière très spécifique à l'éducation pour la santé (lutte contre l'obésité et les conduites à risque), l'éducation à la citoyenneté, l'autonomie, la solidarité, la sécurité et la responsabilité.
D'autres conceptions de l'éducation physique existent, par exemple celle axée sur une « pédagogie des conduites motrices (Pierre Parlebas, 1981) ou encore sur une « pédagogie conative » (Gilles Bui-Xuân). D'autres encore (Jacques Gleyse), proposent de faire accéder les élèves par le biais de l'Éducation Physique au patrimoine (corporel) culturel de l'Humanité et non aux seuls sports modernes, retrouvant ainsi le modèle par exemple de la culture littéraire ou de l'éducation artistique ou encore musicale dans l'enseignement. Ces conceptions ont trouvé un grand écho dans la profession des enseignants d'EPS notamment au travers de l'ouvrage Enseigner l'Education Physique !? vendu à plus de 15 000 exemplaires et d'articles diffusés dans la revue EPS ou au cours de colloques.
Aujourd'hui l'Éducation physique et sportive scolaire, du moins ses textes officiels, s'appuyant sur l'évolution de l"ÉPS des années soixante à quatre-vingts utilise pleinement les activités sportives, artistiques et circasiennes pour privilégier la réussite de tous les élèves dans les apprentissages, l'éducation n'oubliant pas bien sûr la santé et l'équilibre de vie.
L'éducation physique est une discipline scolaire d'enseignement obligatoire dans le secondaire, sous l'appellation de "gymnastique", depuis le décret du 3 février 1869 signé par Victor Duruy. Peu appliqué, Jules Ferry rappelle par la loi George 27 janvier 1880, que la gymnastique est obligatoire dans tous les établissements d'instruction publique de garçons. La même année, par la circulaire du 20 mai (Camille Sée), l'obligation est étendue à tous les types d'enseignement, primaire et secondaire, pour les garçons et les filles.
L'éducation physique a souvent changé de ministère de tutelle : Instruction publique et des Beaux-Arts (1880), Instruction publique (1905), Guerre (1910), Ministère de l'hygiène et de la prévoyance sociale (1920), Ministère de l'Instruction Publique (1922), Ministère de l'Instruction Publique (1927), Santé publique (1932), Santé (1936), Éducation Nationale (??), Jeunesse et Sports (1963), Temps libre (1974), Qualité de la vie (1976), Jeunesse et Sports (1978) et Éducation nationale depuis le décret du 28 mai 1981.
Dans le cadre de la Révolution nationale, l'éducation physique a connu pendant l’Occupation, une véritable expansion, surtout structurelle ; et est devenue une affaire de l’État dont l’emprise ne se relâchera plus.
Après la libération, l'EP est attachée au ministère de la Jeunesse et des Sports. Elle hésite encore entre une éducation physique généraliste et tente des incursions vers quelques sports.
A partir des années 1960, sous la pression du ministre Maurice Herzog et bien souvent contre l'avis de certains enseignants et des chercheurs, l’EP s’est institutionnalisée en une éducation physique s'appuyant sur les APS mais gardant un objectif d'éducation. Elle reprend alors à son compte des outils que le sport s’est forgé pour constater les progrès. L’atteinte des objectifs spécifiques est appréciée par la mesure chiffrée des performances accomplies, elles-mêmes possibles par la maîtrise accrue de techniques sportives codifiées et réglementées. Mais très vite cette vision s'avère insatisfaisante dans l'institution scolaire. La notion de « maîtrise de l'exécution » se substituera rapidement à la seule performance qui ne prend pas assez en compte les progrès scolaires de l'élève et fait trop appel au « donné » et insuffisamment à l'acquis. Très rapidement, en début des années 70, les enseignants ÉPS pensent que technique, sport de haut niveau et enfant, ne vont pas ensemble, que les méthodes réceptives ne permettent pas à l'élève de découvrir, inventer, créer. Ils veulent une éducation nouvelle et s'intéressent aux pédagogies actives. Au cours des stages de Formation Professionnelle Continue (FPC), dans l'académie de Montpellier, ils créent des outils en s'appuyant sur les travaux de Wallon, de Piaget, de Mérand, de Vygotski, de Paillard, de Meirieu, du Groupe Français d'Éducation Nouvelle,... et analysent, évaluent, passent au peigne fin chaque situation d'apprentissage. Ils ne s'appuient en aucune façon sur les propositions des personnes dont les noms figurent ci-dessous qui sont très loin des avances concrètes tirées des expériences faites sur le terrain par des milliers d'enseignants. Ils vont utiliser, évaluer, comprendre l'apport de ces pédagogies nouvelles, de la créativité, de la non-directivité, des différents rôles de l’enseignant, de la pédagogie par objectifs, de l’évaluation, de la pédagogie du projet, de la didactique, du processus d’apprentissage, de l’approche cybernétique (schéma d’Adam (1970) et Schmidt (1981))… Ils conçoivent une nouvelle séance, créent de nouveau programmes. C'est un quasi consensus des enseignants qui acceptent cette évolution de L'ÉPS. Ce qui n’empêche pas que des secousses plus profondes ressurgissent et perdurent, puis disparaissent : l’individu opposé au groupe, la motricité à la technique, le sport à l’ÉPS… Des point de vue, voire des idéologies différentes, relancent les querelles sur la guerre Sport-ÉPS, parfois très violente. Mais les enseignants ÉPS fatigués de recevoir des leçons des "puristes de l'ÉPS" les rejettent tous, et propose une ÉPS éducative et sportive acceptée par tous les élèves. Au cours de la même période, de nombreux auteurs tels Jean Le Boulch, Pierre Parlebas, Jean-Marie Brohm, contestent la logique sportive imposée par le gouvernement et par certains cadres de l'ENSEP(S/1960) garçons. Ils proposent une éducation motrice ludique et artistique. A part Parlebas, les propositions de ces personnes qui n'acceptaient pas l'entrée des activités sportives dans les programmes furent uniquement virtuelles et n' apportèrent rien aux enseignants ÉPS.
A partir de 1981 (sous la présidence de François Mitterrand), la gestion des enseignants d'ÉPS réintègre l’Éducation nationale, et doit donc officiellement se conformer à l’école, lieu de transmission de connaissances par excellence. La multiplication des Activités physiques sportives et artistiques impose également d’enseigner plutôt la compréhension de l’action motrice pour permettre à l’élève de l’adapter à toute situation nouvelle. L'ÉPS continue son évolution en s'appuyant sur des concepts comme celui de neuro-motricité, de processus d'apprentissage et sur la notion de plasticité du cerveau. Avec l'apport de la Didactique de l'ÉPS et des travaux d'écriture des programmes (depuis 1983, création de la commission verticale ÉPS, puis GTD, groupe technique disciplinaire et enfin GE, groupe d'experts), la discipline a un nouveau pas à franchir : élaborer et utiliser les fondamentaux de chaque activité sportive comme référents des savoirs à apprendre. Après les textes de 1985 à 1988 qui prolongent l'introduction du sport dans la programmation de l'ÉPS (débutée par les instructions de 1962 et 1967), la publication des programmes 1996-1998 pour les collèges et 1999-2002 pour les lycées constitue une étape importante vers l'état actuel des textes officiels qui structurent aujourd'hui administrativement les contenus de l'éducation physique : documents d'accompagnement, évaluation au baccalauréat, nouveau texte collège pour la rentrée 2009-2010. L'ÉPS, mieux organisée par les textes officiels, repose toujours sur l'évolution réalisée entre 1970 et 1980. Les sports sont toujours les supports des séances et programmes. Pour les professeurs l'enjeu est de faire entrer les élèves dans une suite de situations d'apprentissage qui leurs permettront de prendre du plaisir, de progresser, d'être motivés parce qu'ils sentent que les savoirs appris leur permettent d'agir et d'avoir une "maitrise" de l'environnement physique et social car elle accepte l'élève tel qu'il est mais l'incite à changer. En France, l’ÉPS est une discipline fortement structurée dans les établissements scolaires, dans les départements comme sur le plan national. Elle appartient en premier lieu au domaine scolaire, mais elle est largement ouverte sur les secteurs dits civils, par le biais des associations sportives scolaires, qui organisent des passerelles vers l’extérieur, rencontres sportives ou non (danse) et compétitions. Dans le secondaire (collèges et lycées) et dans l’enseignement supérieur (universités) la plupart des professeurs d’ÉPS contribuent aux activités de l'A.S.. Pour l’enseignement primaire (école maternelle et primaire), ce sont les professeurs des écoles (instituteurs) avec l’aide d’éducateurs territoriaux (ETAPS) qui en assurent le fonctionnement. N'ayant pas été formés pour cela, les progrès des élèves du primaire ne se voient pas. Les animations et les compétitions se déroulent dans le cadre d’associations rattachées à l’Etat :
Les enseignants d'ÉPS du secondaire et supérieur doivent passer le CAPÉPS (Certificat d'aptitude au professorat d'éducation physique et sportive), nommé ainsi depuis 1943. Ce concours n'est donc pas un Certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement du second degré (CAPES), c'est pour cela qu'il nécessite, contrairement aux autres CAPES de posséder une licence spécifique STAPS (Sciences et techniques des activités physiques et sportives).
L'ÉPS dispose également d'un concours d'agrégation « externe » depuis 1982 (premier concours d'agrégation en 1983) (qui nécessite l'obtention d'une maîtrise ou aujourd'hui, d'un master 1). Il existe également un concours d'agrégation « interne » qui permet la promotion des enseignants certifiés notamment depuis 1989. Contrairement aux autres disciplines, les postes sont beaucoup plus nombreux en « agrégation interne » qu'en « agrégation externe » ce qui tient pour partie à la jeunesse de ces épreuves dans le domaine.
Au Québec, le domaine de formation se nomme éducation physique et à la santé, le domaine sportif est inclus, mais n'est pas l'objectif. L'ÉPS est un domaine de formation qui a pour but de développer trois compétences chez l'élève: l'Agir (agir dans divers contextes de pratique d'activités physiques), l'Interagir (interagir dans divers contextes de pratique d'activités physiques) et l'adoption d'un mode vie sain et actif (adopter un mode de vie sain et actif). Il est donc important de souligner que les sports sont simplement des moyens d'actions utilisés par l'enseignant pour développer l'élève et que la performance sportive n'est pas un but.
Les nouveaux enseignants sont tous formés par un BAC de 4 ans en enseignement de l'éducation physique et à la santé. Ces enseignants sont principalement formés pour enseigner au primaire et au secondaire. Cependant, ce ne sont pas tous les enseignants qui ont été formés de la même façon, et bien que cette redéfinition de l'éducation physique ait été faite en 2001, la majorité des enseignants en poste n'ont pas été formés ou n'ont pas été assez formés pour comprendre et bien enseigner le nouveau domaine de formation qui ne vise plus la performance chez l'élève, mais l'atteinte de compétences.