Fort de Charenton - Définition

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Introduction

Le fort de Charenton est un ouvrage militaire défensif construit en 1842 sur la commune de Maisons-Alfort et faisant partie du dispositif de protection de Paris décidé par Adolphe Thiers.

Présentation

Après la chute de Napoléon, en 1814, puis après la défaite de Waterloo, en 1815, Paris fut occupée par une armée d'invasion. Pour parer à toute nouvelle occupation, il fut décidé la construction d'un dispositif défensif. L'enceinte de Paris vit le jour en 1841. Elle était composée d'une fortification ceinturant la ville renforcée par 16 forts positionnés à quelques kilomètres de celle-ci. Le fort de Charenton faisait partie de ce système. Actuellement occupé par la gendarmerie nationale, le fort vit passer différents régiments ainsi que des troupes d'occupation lors de la guerre franco-allemande de 1870 et la Seconde Guerre mondiale.

Le fort de Charenton

Entrée du Fort de Charenton

Le fort de Charenton est un ouvrage militaire défensif dont la construction, ainsi que celle de ses homologues, fut décidée le 3 avril 1841 par le vote d'une loi proposée par Adolphe Thiers. Le coût de cet ouvrage fut de 5 millions de francs de l'époque, soit un peu plus de 9 millions d'euros actuels. Sa construction et son aménagement durèrent 5 ans. Initialement, les forts devaient prendre le nom de la commune sur laquelle ils étaient implantés, ici Maisons-Alfort. Cependant, comme dans le cas présent, certains prirent le nom de la ville qu'ils devaient défendre.

Choix du lieu d'implantation

Dans un premier temps, il a été question d'édifier ce fort sur le plateau de Saint-Maurice, les terrains étaient même achetés. L'administration militaire changea d'avis et se décida pour l'emplacement actuel.

Au milieu du XIXe siècle, Maisons-Alfort est en pleine campagne. L'emplacement choisi pour implanter le fort est un monticule, la « butte de Gramont », avec la vue parfaitement dégagée mis à part du côté de l'école vétérinaire, ce qui ne gène en rien puisque celle-ci est positionnée au nord-ouest de l'emplacement en se dirigeant sur Paris. Le lieu est d'autant plus stratégique que, lors de la bataille de Paris, en 1814, les corps austro-wurtembergeois du prince de Wurtemberg attaquèrent et enlevèrent facilement les ponts de Charenton - défendus par les élèves de l'école vétérinaire et quelques troupes régulières - et de Saint-Maur, points de passage obligés sur la Marne. Le fort de Charenton, du fait de son positionnement entre les actuelles RN6 et RN19, qui étaient respectivement les routes de Genève et de Belfort, ainsi que la proximité du pont de Charenton sur la Marne et du pont à l'anglais sur la Seine, remplit parfaitement son rôle de chien de garde tel que décrit par Victor Hugo.

La construction

Le fort

Vue aérienne du fort de Charenton, au premier plan les immeubles de la Garde républicaine, construits en 1930

Il fut décidé de construire le fort selon le « système Vauban ou des places ». La construction nécessita l'acquisition d'un terrain d'une surface approximative de 26 hectares dont l'expropriation de certains propriétaires ne se fit pas sans difficultés. Le fort proprement dit occupe une surface d'environ 10 hectares pour un périmètre estimé de 1500 mètres. Le roi Louis-Philippe posa la première pierre le 19 avril 1841, soit deux semaines seulement après le vote de la loi, et l'enceinte fut terminée dans le courant de l'année suivante.

Les casernes

Vue d'une des deux casernes du fort

Devant loger plusieurs centaines d'hommes, le fort devait disposer de toute l'infrastructure nécessaire à leur hébergement ainsi qu'à leur entrainement. En 1843, il fut décidé l'aménagement des bâtiments selon le programme suivant :

« Les casernes seront disposées pour loger quatre compagnies d'un effectif de 110 hommes environ avec leurs sous-officiers, et pour recevoir en même temps le petit état-major avec la plus grande partie des accessoires pouvant trouver place dans quelques-unes des casemates des forts ou dans le rez-de-chaussée du pavillon d'officiers, qui en général fera pendant au corps de caserne. Elles seront élevées de deux étages au-dessus du rez-de-chaussée, et se composeront d'une série de travées de 6,50 m de largeur, éclairées par deux fenêtres sur chacune des façades, et desservies de deux en deux par des escaliers ayant 3 m de largeur de cage et débouchant sur la façade principale sans être précédés de vestibule. En outre, deux autres escaliers, avec entrée sur les pignons, seront disposés dans chacune des travées extrêmes, que l'on divisera en petites chambres. Les chambres de la troupe occuperont les grandes travées ; elles seront en communication entre elles et avec les paliers des escaliers par les portes pratiquées dans les murs de refend contre la façade principale ; elles auront une longueur de 14,10 m, une hauteur sous plafond de 3,45 m, et pourront recevoir vingt-quatre lits.

On abritera le bâtiment par un toit à deux pans couvert en zinc, avec pignon aux deux extrémités et, pour éviter la dépense qu'occasionnerait des fermes en charpente, on surmontera les murs de refend, à partir du dessus du plancher du grenier, par des piliers en maçonnerie, sur lesquels reposeront les pannes. En outre, comme ces pièces de charpente, en raison de leur portée, auraient besoin d'un fort équarrissage pour supporter seules le poids de la couverture, on les renforcera par des contre-fiches qui permettront d'en réduire les dimensions à celles des bois ordinaires du commerce.

Casemate construite par les allemands lors de la seconde guerre mondiale sur le fort de Charenton

On pratiquera, dans tous les murs de refend, tant au rez-de-chaussée qu'à chaque étage, des tuyaux de cheminée, qui seront dévoyés, et dont la réunion constituera une souche unique débouchant au faîte du bâtiment.

Les escaliers seront en bois, et la première volée, allant du rez-de-chaussée au premier étage, aura une ou deux marches de plus que la seconde, ce qui permettra d'avoir, sous le palier intermédiaire, une hauteur suffisante pour y passer commodément et parvenir dans les petites chambres ménagées en arrière de ces escaliers. »

En 1930, des bâtiments sont construits à l'extérieur du fort pour accueillir le 3ème groupe à cheval de la 1ère légion de garde républicaine mobile. A ce jour seulement une dizaine d'immeubles subsistent le long du boulevard Charles-de-Gaulle.

Lors de l'occupation allemande, à compter de 1940, de petits bunkers furent construits à la pointe de chaque bastion, ils accueillirent chacun une ou plusieurs mitrailleuses.

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