Ganga (oiseau) - Définition

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Déplacements

La plupart des espèces semblent être sédentaires ou parfois erratiques. Les véritables mouvements migratoires, réguliers et prévisibles, sont rares, mais dans les régions d’Asie sujettes à des hivers très rigoureux, les populations sont migratrices. Les gangas sont nomades et opportunistes, et ces tendances sont probablement renforcées par leurs remarquables aptitudes de vol et leur grégarisme. Le nomadisme constitue une réponse adaptée à la nature imprévisible inhérente aux milieux arides.

Les déplacements invasionnels du syrrhapte paradoxal peuvent représenter un exemple extrême de ce comportement. Il y a de nombreuses années qu’on n’a plus observé en Europe des individus isolés ou des petites bandes de ces syrrhaptes, mais dans la seconde partie du XIXe siècle et au début du XXe il y eut plusieurs grandes invasions à courts intervalles, des milliers d’oiseaux étant observés en de nombreux pays occidentaux.

Nidification

Les gangas sont monogames ; ils nichent au sol, en couples isolés ou en colonies lâches ; leurs pontes sont constituées de 3 œufs ; ceux-ci sont couvés par la femelle durant le jour et par le mâle la nuit ; les poussins sont nidifuges et capables de se nourrir eux-mêmes, mais ils reçoivent des soins et sont protégés par les deux parents, le mâle ayant en plus la charge de les approvisionner en eau ; la productivité est faible, avec une moyenne annuelle de seulement un ou deux jeunes par couple.

Quand la saison des nids approche, les groupes montrent une tendance croissante à se dissoudre, jusqu’à ce que chaque couple commence à vivre à l’écart. Néanmoins, un certain esprit grégaire persiste, et l’on peut parler de semi-colonies ou de colonies lâches. Au moment d’aller boire, les membres de ces groupes s’envolent ensemble vers les points d’eau. La persistance d’un certain degré de grégarisme serait en rapport avec le fait que les gangas restent strictement granivores, tandis que la dispersion des nids pourrait être considérée comme une stratégie destinée à réduire le risque de prédation. La monogamie se justifierait par l’importante contribution que les mâles doivent apporter dans les tâches de nidification.

Les parades nuptiales sont plutôt brèves et peu spectaculaires. Quelques espèces exécutent des parades aériennes.

La saison de nidification semble programmée pour coïncider avec une relative abondance de nourriture, laquelle est liée à la saison des pluies, particulièrement dans les régions où le climat est sec ou sujet à des variations saisonnières marquées.

Les nids des gangas sont de simples cuvettes peu profondes grattées par l’oiseau, ou des creux existant déjà dans le sol, assez souvent des empreintes d’animaux. Le diamètre des nids varie en fonction de la taille du corps de chaque espèce, mais est en gros de 10 à 14 cm. Parfois, les nids sont complètement à découvert, d’autres fois ils sont à proximité de touffes de végétation, de bouquets d’herbe ou de pierres. C’est seulement chez quelques espèces qu’ils sont placés sous des bouquets de végétaux ou des buissons.

La taille de la ponte est remarquablement constante : elle se compose normalement de 3 œufs, occasionnellement 2, exceptionnellement 4. Les œufs, lisses et brillants, ont une couleur très cryptique, avec une teinte de fond allant de sable ou fauve rosé à gris olive ; ils sont densément marqués de taches grises ou mauves surchargées de marques brun clair ou foncé. Les œufs sont apparemment pondus à intervalles de 24 à 48 heures ; il est probable que la couvaison elle-même ne commence pas avant que la ponte soit complète, car les éclosions tendent à être synchrones, particularité typique d’oiseaux nichant au sol et à jeunes nidifuges. Les premiers œufs pondus sont probablement couverts de temps en temps afin de les protéger de l’excès de soleil pendant le jour et du froid de la nuit. Les deux sexes développent des plaques incubatrices, et ils se relayent pour couver, les mâles la nuit et les femelles, avec leur coloration plus cryptique, pendant la journée. Cette disparité est nécessaire pour permettre à la femelle de disposer d’assez de temps pour s’alimenter et pour visiter les points d’eau.

À partir du moment où le dernier œuf est pondu, la période d’incubation dure normalement 20 à 25 jours. L’éclosion prend un ou deux jours supplémentaires. Les poussins, très précoces, quittent le nid dès que le dernier à éclore est séché. Leur duvet est très cryptique, avec sur le dos des taches brunes et arrondies lisérées de blanc et de noir.

Dès l’âge d’un jour, les poussins peuvent se nourrir eux-mêmes, mangeant des graines tout comme leurs parents. Ceux-ci les mènent aux bons emplacements et leur montrent où et comment s’alimenter. Les poussins suivent leurs parents de près ; quand il ne subsiste que deux petits, l’un d’eux suit le mâle et l’autre la femelle. Les mécanismes de thermorégulation des poussins sont loin d’être parfaits durant leurs tout premiers jours et donc, quand il fait chaud, ils profitent de l’ombre offerte par leurs parents, parfois en marchant entre leurs pattes. Pendant la nuit, ils dorment blottis contre eux. Les parents semblent toujours être aux petits soins pour leurs jeunes et, si nécessaire, ils les défendront, simulant parfois avoir une aile cassée.

La manière dont l’eau est rapportée aux poussins est particulière. Arrivés à un point d’eau, les mâles y entrent et ébouriffent leurs plumes ventrales tout en se balançant, pour les saturer d’eau. Quand ils rejoignent les poussins, ils marchent les pattes largement écartées. Ils restent alors debout dans une étrange posture dressée, qui permet aux jeunes d’extraire l’eau du plumage. Les tectrices ventrales des mâles sont spécialement adaptées à transporter de l’eau. Elles sont capables d’emmagasiner jusqu’à 15 ou 20 ml d’eau par gramme de poids sec, alors que l’équivalent pour une éponge synthétique serait d’un peu plus de 5 ml. Des plumes spécialisées apparaissent aussi chez la femelle, mais elles couvrent une surface beaucoup moindre, car elle n’approvisionne ses poussins qu’en cas de mort du mâle ou si, les jeunes grandissant vite, le mâle a besoin d’être épaulé dans sa tâche. Cette adaptation permet aux gangas de nicher dans les zones où les graines abondent, indépendamment de la distance à laquelle l’eau se trouve. Nicher à proximité de l’eau dans des milieux arides ou semi-arides, et pendant la saison sèche, entraînerait non seulement une forte compétition pour la nourriture, mais aussi de plus grands risques de prédation, puisque les prédateurs ont tendance à se rassembler précisément aux quelques rares points d’eau. Transporter de l’eau pour les jeunes dans le jabot serait probablement une plus mauvaise solution, car elle interférerait avec les propres besoins en eau du mâle.

Le développement des poussins est relativement rapide. Ils sont complètement emplumés après trois semaines environ. Jusqu’à ce qu’ils aient atteint l’âge de deux mois, ils sont tributaires de l’eau rapportée par le mâle, peut-être parce que les points d’eau ne sont pas des endroits assez sûrs vu leur inexpérience au vol. Plus tard, la famille entière se rend à l’eau et ses membres restent unis pendant une période parfois assez longue.

Les jeunes restent dépendants des adultes tellement longtemps que la possibilité de secondes couvées est faible. Toutefois, les pontes de remplacement semblent se produire fréquemment. Les taux de reproduction sont très bas, mais compensés par une longue espérance de vie.

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