Réactions
- mardi 28 février 2006 : En France, Dominique Bussereau, Ministre de l’Agriculture annonce avoir demandé à l'AFSSA une évaluation des risques de contamination, qui devrait être produites en quelques jours (voir § ci-dessous).
- En suisse, le même jour, les autorités vétérinaires ont estimé qu’il n’y avait pas lieu de prendre des mesures supplémentaires. « Ça serait complètement exagéré », a estimé un porte-parole de l'Office vétérinaire fédéral (OVF) en précisant que le chat a été retrouvé dans un endroit (l'île de Rügen) où plus d'une centaine de cadavres d'oiseaux infectés ont été ramassés.
Le lendemain, 1er mars 2006, alors qu’un douzième cygne infecté venait (la veille) d'être confirmé mort du H5N1 à Monthieux dans le département français de l’Ain, dans la région des 1000 étangs (les Dombes), le 1er ministre français annonce que « Dans l'immédiat et en vertu du principe de précaution, il est demandé aux propriétaires de chats de ne pas les laisser divaguer dans les zones où le virus H5N1 a été détecté ». - Le même jour, Dick Thompson, porte-parole OMS sur la grippe, répond à la presse qu’il estime que le risque d'une transmission du H5N1 à l'homme reste très faible venant d'un oiseau, et plus encore venant d'un autre animal comme le chat, mais que le risque de transmission du Chat vers l’Homme « ne peut pas être exclu dans l'état actuel des connaissances ».
- Toujours ce même jour, Reinhard Kurth, de l'institut allemand de santé Robert Koch suppose quant à lui qu’il pourrait s’agir de la forme asiatique du virus, et signale aussi un nombre anormal de chats morts signalé au Canada les semaines précédentes.
- Mercredi 1er mars 2006 : L'Allemagne ordonne le confinement des chats et le signalement de mortalités anormales.
- Jeudi 2 mars 2006 : Les experts vétérinaires de l'UE recommandent «par précaution» d'enfermer les chats et de garder les chiens en laisse dans les zones touchées par le virus H5N1 HP. Les chats et chiens trouvés morts dans ces zones doivent être signalés aux autorités vétérinaires.
De manière générale, l'UE conseille d'éviter les contacts entre des carnivores domestiques, particulièrement les chats, et les oiseaux sauvages, estime cependant que la découverte du virus chez un chat n'augmente pas le risque de transmission à l'homme.
- Ce même jour, la Suisse confirme ne pas envisager l'enfermement des chats dans les zones frappées par la grippe aviaire. Le risque n'est pas proportionné à la mesure, estime la porte-parole de l'OVF (Office vétérinaire fédéral) Cathy Maret, s'appuyant sur le fait qu'en Allemagne, le chat infecté par le virus hautement pathogène H5N1 avait été « en contact avec plusieurs centaines d'oiseaux sauvages malades » … «la présence du virus n'est pour l'instant pas assez massive pour justifier une mesure aussi lourde» que le confinement des félins. L'OVF pourrait toutefois modifier sa politique si des centaines d'oiseaux morts étaient découverts dans un même endroit, a précisé Cathy Maret.
Le cas indonésien
Le premier cas indonésien a intrigué les experts. Andrew Jerimijenko, chef de projet du groupe de Jakarta USRAMRU qui travaille sur la grippe aviaire en Indonésie, a en 2006 testé un chat positif au H5N1, qui vivait près d'une des victimes de Jakarta tombée malade début 2006. Le CDC a chez ce chat isolé un virus H5N1 présentant (pour la protéine de surface hemmaglutinine) un site de clivage inhabituel et très semblable au site de clivage du nouveau virus indonésien plusieurs fois trouvés chez l'homme et uniquement chez l'Homme depuis le second des cas groupés survenus dans une même famille à Kano. Début août 2006, aucun autre scientifique travaillant sur le H5N1 n'aurait trouvé un tel site de clivage sur un autre virus H5N1 animal, ni sur un virus humain hors d’Indonésie. Ceci pourrait laisser penser que le virus ait pu passer de l'Homme au chat ou inversement dans cette famille.
Selon un article du 16 janvier 2007, une étude indonésienne aurait montré qu'au moins 100 chats sur un total de 500 chats errants capturés de septembre à décembre dans les rues des principales villes d’Indonésie (Jakarta, Surabaya, Semarang, Bandung, Tangerang et Lampung) étaient infectés par le virus H5N1. Par ailleurs, les chats capturés pour cette étude ont été relâchés après qu’on eut prélevé les échantillons nécessaires aux analyses, car le laboratoire n’avait pas le droit de les détruire, selon Le DR Nidom, son directeur, qui précise que les chats infectés ont été capturés sur les zones de marchés aux volailles, et autour des hôpitaux agréés pour soigner des malades infectés par le H5N1. Le DR Nidom se dit très surpris par ces résultats. Il suggère que des recherches plus larges soient faites sur l’écologie du virus, et il invite le gouvernement indonésien à faire plus pour bloquer la diffusion du virus, qui menace de poser un problème global. “ Les études ont prouvé que le virus devient plus complexe. Nous devons changer notre manière de penser la question et examiner la possibilité que le virus puisse passer à l’Homme et qu’il puisse le faire via non seulement des poulets mais également via d'autres animaux.” La biologie du chat, sa température corporelle sont plus proches de celle de l’homme que ne l’est celle du poulet rappelle-t-il aussi.