Hannes Keller - Définition

Introduction

Hannes Keller.

Hannes Keller (né le 20 septembre 1934 à Zurich) est un physicien suisse, mathématicien, ayant fait des études de philosophie. Pionnier de la plongée profonde, inventeur et entrepreneur, il est également musicien (pianiste classique), il a produit deux CD et participé à plusieurs concerts devant 2000 personnes.

Son parcours dans la plongée est né de sa collaboration, avec le professeur Paul Profos, en 1957, avec qui, il a fait deux publications scientifiques, sous les deux noms "Profos / Keller.

Durant la même période, Keller a été initié à la plongée par un ami. Perfectionniste et passionné, il a consacré son temps libre à tout ce qu'il pouvait apprendre sur le sujet. Peu de choses étaient connues de la science sur la plongée et le matériel plongée disponible dans le commerce le limitait à moins de 100 mètres de profondeur. Seul les militaires possédaient les équipements, qui a l’époque permirent un record à 180 mètres.

La plongée profonde

Keller a émis la théorie selon laquelle un plongeur peut respirer un mélange de gaz différent que ceux qui composent l'air atmosphérique. Par conséquent il était possible de franchir les limitations de la profondeur imposée par la physiologie humaine. La grande innovation de Keller a été sa méthode des changements de gaz (mélanges, hélium-oxygène à azote-oxygène) au moment idéal pendant la décompression. « Le changement d’un gaz léger (hélium) à un gaz lourd (azote) permettant d’accélérer la décompression ». Les expérimentations futures lui donneront entièrement raison.

Les records de profondeur

En 1959, il teste avec succès ses premières tables de décompression dans le lac de Zurich, où il a atteint une profondeur de 120 mètres avec l’aide de son ami Peter Stirnenann (à cette époque l’exploration des grandes profondeurs en plein développement, sous l’impulsion de Jacques Piccard..)

En 1960, il a développé des modèles mathématiques et des tables de décompression en utilisant la technologie informatique qui débutait. Persuasif, Keller, a convaincu IBM de lui accorder gratuitement quelques heures sur un ordinateur IBM 650(Mainframe) en dehors des heures de travail, pour réaliser les calculs nécessaires à l'élaboration de tables de décompression basés sur l'hypothèse de mélanges multiples pour différentes profondeurs.

Keller soumis des centaines de milliers de calculs informatiques pour trouver les temps de remontée, les profondeurs, et les procédures de décompression. Il édita environ quatre cents tables différentes pour des profondeurs allant jusqu’à 430 mètres de profondeur. Parallèlement à ses recherches il a commencé à expérimenter ses hypothèses avec des plongées plus en plus profondes toujours aidé par Stirnenann.

Toujours en 1960, il établit un nouveau record du monde de plongée dans le lac Majeur. Avec lui, la montre ONSA «Scaphandrier» résiste à une profondeur de 155 mètres. En suite de quoi, Keller s’est rendu aux États-Unis pour tenter de convaincre l'US Navy de financer la poursuite de ses travaux. Bien que de nombreux experts de la marine aient été intrigués et intéressés par la requête de Keller, le financement a été rejeté.

Keller s'est ensuite rendu en France pour faire la même démarche au près de la marine nationale avec l’aide de Jacques Cousteau. Bien que les Français n'aient pas pu financer son travail, ils lui donnèrent accès à la chambre hyperbare du GERS (Groupe d’étude et de recherches sous-marine) de Toulon.

Le 6 novembre 1960, il a atteint en simulation avec le caisson de Toulon la profondeur de 250 mètres.

Le 25 avril 1961, il battit le record du monde de plongée en atteignant 300 mètres dans le caisson de simulation hyperbare du GERS à Toulon, observé par plusieurs officier de la marine nationale française et des scientifiques comme Xavier Fructus et Jacques Cousteau.

Cet exploit a retenu l'attention de la communauté des scientifiques, mais il a contribué à promulguer le mythe selon lequel Keller était un phénomène de la nature qui pouvait supporter des pressions importantes qui tueraient le commun des mortels. C’est ainsi que pour la plongée, débuta une nouvelle ère : la plongée à saturation.

Le 28 juin 1961, Hannes Keller bat un nouveau record de plongée (en pleine eau) à -222 mètres dans le lac Majeur et remonte sans incident après 45 minutes de plongée. Hannes Keller s'associa alors avec l'explorateur et cinéaste Max-Yves Brandly et l'instructeur national suisse de plongée Arthur Droz pour mettre au point en collaboration avec VULCAIN la première montre-réveil de plongée : La "Cricket Nautical" qu’il utilisa pour cette plongée.

Depuis ce record, Keller est devenu le point focal de tout le monde scientifique de la plongée à la fois militaires et des commerciaux. Cet événement a convaincu plus d’un à l’US Navy que Keller, devrait être pris au sérieux.

En 1962, Keller, reçut le soutien financier de l'US Navy, et la Shell Oil Inc. pour continuer ses recherches. En conséquence, Keller a débuté les préparations d’une plongée à 300m. Il a conçu et construit une tourelle de plongée nommée « Atlantis », qui possédait une trappe dans sa partie inférieure à travers lequel les plongeurs pouvaient sortir et retourner dans la tourelle.

Dans la foulée, il a fondé le "Laboratoire hyperbare Hannes Keller" à l'université de Zurich. En modifiant sa cloche de plongée "Atlantis" (qu’il avait utilisé pour sa plongée de 300 mètres en Californie) il l'utilisa comme chambre hyperbare au laboratoire à laquelle il ajouta deux chambres plus larges.

Il a financé le tout avec des moyens extrêmement limités. Pour sa recherche hyperbare, il a engagé Mr. Benno Schenk comme chef du laboratoire. Son laboratoire construisait avec grand succès des chambres hyperbares pour des clients en Grèce, Turquie, France, USA, Allemagne et Suisse.

Le 3 décembre 1962, au large de l’île de Catalina en Californie, il a établi encore un nouveau record du monde quand il a atteint une profondeur de -313 mètres. Cet exploit malgré des événements tragiques eut un retentissement planétaire qui apporta un ressort considérable a la plongée civile, militaire et sportive, telle que nous la pratiquons actuellement.

En 1965, il a quitté le laboratoire et laissa tout à Bühlmann et Schenk. Le nom de son laboratoire a été modifié par Bühlmann en "Laboratoire hyperbarique de l'université de Zurich". C’est alors que la Shell Oil a financé avec plusieurs millions un nouveau système de chambres très confortables avec Buhlmann et Schenk.