Contre toute attente, la construction du petit Louvre se fait selon les techniques communes de construction des bâtis modestes de la région du Mans. Les murs sont à moellons maçonnés puis sont enduits de chaux grasse, un tout assez simpliste. Cependant, l’ardoise d’Anjou utilisée pour la couverture, matériaux de qualité, est néanmoins un élément luxueux dans l’hôtel. Le financement de l’hôtel se fait par la charge d’officier royal de Vignolles. Le plan de l’hôtel forme un U, un plan peu commun pour une demeure urbaine. Sa composition est faite d’abord d’un corps de logis simple avec deux pavillons en retour sur sa façade ouest. Cette disposition est unique dans toue la cité. Le corps de logis est plus large et plus long que la partie nord. Il s’agit de l’élément fort sur la hiérarchie des masses. Si le corps de logis ne dispose que d’un étage, les deux pavillons possèdent deux étages. Les pièces d’habitations du corps de logis sont cependant plus hautes que celles des pavillons. Un équilibre largeur-hauteur est maintenu entre les trois grandes parties. Les pièces d’habitation privée se situent en fond de cour, en retrait par rapport aux pavillons. C’est cette construction particulière qui donne à la bâtisse le titre d’hôtel de Vignolles. Les deux cours ouvertes, l’une à l’est et l’autre à l’ouest sont des signes de la fortune du propriétaire de la demeure. Une cour donnant sur la rue de l’Ecrevisse est d’abord fermée par un mur écran, aujourd’hui toujours visibles sur les pavillons sud et ouest. Portail et pavillon sont ouverts sur la rue côté ouest. Le portail est composé de plusieurs portes et est blasonné aux armes du propriétaire. L’architecture est forcément massive et aujourd’hui encore, exiguïté de la voie dans laquelle se trouve la cour de l’hôtel empêche tout recul. C’est le pavillon sud qui domine le reste de la demeure. Au point de vue extérieur, il est doté également d’une haute toiture faite d’ardoises. La cour, fermée par le mur-écran sera ouverte dès le XVIIe siècle et le corps de bâtiment donnant directement sur la rue sera considéré, comme ses pavillons, comme de simples maisons. Finalement, les pavillons se transformeront en boutiques ouvertes sur le front de la rue de l’écrevisse. En 1793, l’ancienne chapelle collégiale du Gué de Maulny est détruite. Elle datait de 1380 et avait donné son nom à la place elle-même. La même survient la destruction des prisons du palais, ce qui permet une nouvelle configuration du quartier. La rue qui passait alors devant l’hôtel de Vignolles est absorbée à son tour par cette nouvelle place. La rue étroite bénéficiait alors de la lumière distribuée par la cour de l’hôtel. L’hôtel devient une construction en cœur d’îlot. L’accès à l’escalier intérieur devient plus direct par la cour ouest, la cour est n’étant pas achevée. A l’origine, le sens de circulation faisait de la cour est la cour principale d’entrée. Cependant, la porte donnant sur l’escalier devient l’entrée principale de la demeure, ce qui n’était pas prévu dans les plans originaux de l’hôtel. La cour est sera reléguée au service. La porte d’entrée principale se situait sur l’aile est. On trouvait dans cette aile une galerie close superposée à un portique, élément fréquent de l’organisation des hôtels urbains. Cette aile est devait se prolonger jusqu’à la rue pour avoir une longueur à peu près en règle avec le reste du bâtiment. La cour est était certainement bordée sur deux de ses côtés par deux galeries d’arcades. Tout cela était fait pour impressionner le visiteur , malheureusement la réalisation ne sera faite qu’à 1/3