Jean Houzeau de Lehaie - Définition

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Bambous, parcs et jardins botaniques en Europe

La Belgique

Les parcs et la culture du bambou en France

Le parc de Prafrance constitue une des plus anciens parcs à bambous en France. Toutefois, de plus en plus de bosquets de bambous trouvent leur place dans bien d’autres propriétés et parcs. Pour le sud de la France il est possible d’évoquer rapidement la villa Thuret, sur la côte d’Azur. A ce propos, en 1905, Jean Houzeau de Lehaie était persuadé qu’Antibes pourrait être l’endroit idéal pour reproduire les bambous pour toute l’Europe. Le Jardin Botanique de Montpellier était un haut lieu d’implantation et de protection des Bambous. Le professeur Poireau qui le dirigea avait par ailleurs contribué en grande partie à la sauvegarde de la bambousaie d’Anduze. A proximité d’Anduze, le Jardin des cordeliers et le parc de Lascour sont encore ornés de bambous qui viennent probablement de Prafrance.

Pour les localités bordant la Loire, on peut signaler le Parc de La Maulévrie du docteur et entomologiste angevin Gaston Allard, la propriété de la Meilleraie-Tillaie du professeur au Muséum d’histoire naturelle Édouard Bureau. Ce médecin nantais, professeur de botanique et paléobotaniste, avait en 1909 environ 50 taxons de bambous rustiques. Autant qu’en cultivait Jean Houzeau de Lehaie à l’Ermitage. Les armateurs de la famille Bureau et le réseau relationnel du professeur expliquent l’importance d’une telle collection.

En octobre 1910, Jean Houzeau de Lehaie visita le Jardin botanique de Tours puis La Maulévrie. Avant de se rendre à La Meilleraie, Gaston Allard l’amena à un château renaissance situé dans la commune désignée aujourd’hui Montreuil-Juigné et qui appartenait à l’époque au baron de Monticourt. Une dizaine de variétés furent identifiés et Jean Houzeau compléta la collection gratuitement l’année suivante. Bien d’autres propriétés accueillaient des bambous à cette époque. Jean Houzeau lors d’une enquête pour le Bulletin de la Société Dendrologique de France avait recensé 19 parcs et jardins ayant produit des bambous de plus de 10 m de haut. Indépendamment de la taille le nombre était bien évidemment beaucoup plus important.

Dans les propriétés de la Meilleraie et de Montreuil-Juigné subsistent encore quelques bosquets, précieux témoins de la Belle Epoque, période à laquelle les jardiniers et propriétaires de parcs succombèrent au charme des bambous. Ce fut le cas de Claude Monet qui reçut aussi des conseils de Jean Houzeau de Lehaie pour parfaire l’exotisme de son célèbre jardin de Giverny. Ainsi, il borda le pont japonais de quelques charmants bambous qui étaient sa fierté, en contrepoint discret des nymphéas hybridés par Bory de Latour Marliac et présentés lors de la fameuse Exposition universelle de 1889. Son ami intime Georges Clemenceau décrit le jardin d'eau de Giverny ainsi :"ce n'est, à proprement parler, qu'un silencieux étang fleuri d'éclatant nymphéas, jusque sous l'arc englyciné d'un pont japonais qui fait tableau - seule concession au romantisme des lieux. Du côté de la voie ferrée, les grands peupliers, les saules dont on voit pendre les branches aux panneaux des Tuileries, une presqu'île de grands bambous touffus, jungle cernée par le courant des eaux vives où serpentent des herbes joyeuses. Le chemin de ronde en treillages de rosiers grimpants ouvre des arceaux d'ardentes couleurs sur la verdure de l'immense prairie qui s'étend jusqu'aux coteaux de la Seine. Il n'en faut pas davantage pour faire un paradisiaque séjour où l'œil humain butine tout à tour, pour d'incomparables fêtes, toutes harmonies de lumières dont la terre et le soleil peuvent exalter, jusque dans les accalmies de la terre bourdonnante, l'heureux éclair des visions les plus grandioses comme des plus ténues.

Les nymphéas dans le jardin de Claude Monet à Giverny

La soie et l'origine de la bambouseraie d'Anduze

Hommage aux travaux de Pasteur sur le ver à soie à Alès

Ce serait en 52 apr. J.-C. que les premières larves de vers à soie, dissimulées dans les chaumes de bambou, auraient été rapportées clandestinement de Chine à Constantinople. Les moines qui au péril de leur vie, quittaient l’empire du Milieu munis de ces cannes creuses contribuèrent au déclin, puis à la disparition complète de la fameuse route de la soie qui, des siècles durant, traversa toute l’Asie. En effet, lorsque les Européens commencèrent à pratiquer la sériciculture, la Chine perdit pour un temps le monopole de la fabrication de la soie et l’Occident devint de plus en plus familiarisé avec les cannes de bambou.

C’est aussi grâce aux chaumes de bambous qu’Eugène Mazel eut l’idée de planter de nombreux bambous dans sa propriété de Prafrance près d’Anduze. Jean Houzeau de Lehaie qui était en relation épistolaire avec lui, nous livre les circonstances de la passion démesurée de ce riche négociant cévenol pour les végétaux exotiques venant principalement d’Extrême-Orient. Les vers à soie élevés en France furent atteints à partir de 1845 de maladie (pébrine) et de dégénérescence. Les magnaniers, (éleveurs de vers à soie), en passe d’être ruinés, s’associèrent pour se procurer en Chine des œufs de bonne qualité. Ils s’adressèrent à des missionnaires pour qu’ils ramènent de la "graine" (dans le jargon des magnaniers). Puis les chinois finirent par prohiber l’exportation de la « graine ». Certains négociants tels Mazel subventionnèrent des missionnaires, les priant de leur apporter de la « graine » et des plantes de Chine. Pour contourner la prohibition, les missionnaires utilisèrent à nouveau le creux des cannes de bambous, si bien qu’ils réussirent à faire transiter des œufs sains. L’industrie de la soie fut ainsi sauvée dans les Cévennes avant que le biologiste Louis Pasteur ait pu mettre au point une méthode de sélection des œufs chez les magnaniers. Eugène Mazel ayant vu ces chaumes de bambou pria les missionnaires de lui apporter des plantes vivantes. Nous connaissons ainsi l’origine de la bambousaie qui deviendra la plus célèbre en Europe.

L'Allemagne et la Suisse

L'Italie

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