Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal - Définition

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Introduction

Oratoire Saint-Joseph-du-Mont-Royal
L'Oratoire vu du stationnement sur le chemin Queen-Mary

Latitude
Longitude
45° 29′ 30″ Nord
       73° 37′ 00″ Ouest
/ 45.491752, -73.616782
 
Pays Canada
Province Québec
Ville Montréal
Culte Catholique romaine
Type Basilique, Oratoire, Dôme
Début de la construction 1924
Fin des travaux 1967
Architecte(s) Dalbé Viau et Alphonse Venne
Style(s) dominant(s) Renaissance italienne
Site internet Consulter

L'Oratoire Saint-Joseph est un sanctuaire religieux d'importance de Montréal (Québec). Cet établissement catholique est situé au 3800, Chemin Queen-Mary (quartier Côte-des-Neiges de l'arrondissement Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce), sur le flanc nord-ouest du Mont Royal. L'élément principal du site est la basilique catholique. Structure unique, les dimensions de la basilique et de son dôme sont impressionnantes. Le dôme a 60 m de hauteur interne et 39 m de diamètre et sa croix, point culminant de Montréal, atteint 293 m.. Dans les jardins de l'Oratoire, on peut suivre un chemin de croix grandeur nature, inauguré en 1951, peuplé de sculptures représentant la Passion du Christ.

Inauguré en 1904 à l'initiative du Frère André, les travaux de l'ensemble du lieu se terminèrent en 1967.

Le tout domine la ville de son imposante silhouette. Le dôme peut être vu de plusieurs endroits dans la ville et même de l'extérieur de l'ile. Il est le troisième plus grand au monde après celui de la basilique Notre-Dame de la Paix de Yamoussoukro et de la basilique Saint-Pierre de Rome.

C'est le lieu de pèlerinage le plus important dédié à Saint-Joseph à travers le monde. Il attire environ deux millions de visiteurs chaque année, provenant de toutes les parties du monde. C'est aussi la plus grande église du Québec et du Canada. L'oratoire a fêté, en 2004, son 100e anniversaire.

L'Oratoire Saint-Joseph a été reconnu comme un lieu historique national du Canada en 2003.

Historique

La chapelle du frère André

Chapelle du frère André

Dès 1900, le frère André nourrit le projet d'ériger une chapelle (un oratoire) et de créer ainsi un petit sanctuaire dédié à Saint Joseph sur le mont Royal, en face du collège Notre-Dame où il travaillait. Il finit par obtenir l'autorisation de construire la chapelle. La direction du collège et l'archevêque de Montréal, Mgr Paul Bruchési, précisent toutefois que les frais engagés seront à la charge des demandeurs.

Grâce aux dons offerts spontanément, en argent ou en nature (par exemple des statues, des vases, des vêtements liturgiques, une cloche…), le terrain est acquis.

Entre juillet et octobre 1904, le frère André fit construire une chapelle avec l'aide d'un autre frère et d'une poignée d'amis. Cette chapelle sera utilisée pour prier saint Joseph (père de Jésus). Modestement faite de bois et comprenant un espace très restreint de 4,50 m (15 pieds) sur 5,50 m (18 pieds), la chapelle ne pouvait contenir tous les fidèles. Celle-ci était en fait un oratoire qui ouvrait ses deux grandes portes en noyer permettant aux fidèles de prier à l'extérieur et ce, en période estivale seulement. L'inauguration et la bénédiction eurent lieu le 19 octobre 1904.

À cause de la renommée du frère André, la multiplication des guérisons et l'augmentation de l'affluence des fidèles, l'agrandissement devint une nécessité. En plus de l'agrandissement de l'édifice, on a décidé de le chauffer en 1908.

La chapelle situé sur le flanc de la montagne gagne en popularité. On l'agrandit une seconde fois en 1910, la nef y est ajoutée ainsi que le clocher et la chambre du frère André située au-dessus de la chapelle (dans le jubé). Cette dernière est une modeste pièce comportant également un second lit servant au frère André à accueillir des pèlerins ou malades. Suite à ce second agrandissement, le bâtiment obtint l'aspect qu'il a aujourd'hui.

La crypte

Vue d'ensemble de la crypte
Saint Joseph dans la crypte

L'oratoire était trop petit pour les immenses foules qu'il accueillait pour rencontrer le frère André et prier saint Joseph. Il fut alors décidé en 1915 de construire une église. Les plans prévoyaient la construction d'une crypte couverte par une basilique. Les travaux débutèrent en 1916 selon les plans des deux architectes Dalbé Viau et Alphonse Venne.

L’inauguration ainsi que la bénédiction eurent lieu en 1917. Le nom crypte vient du fait que sa voute repose sur des arcs surbaissées et de sa position au pied de la basilique. La crypte peut accueillir 1000 personnes. Encore aujourd'hui, elle reçoit la visite des fidèles pour participer aux offices quotidiens.

La basilique

L’érection de la basilique commença en 1924. On fit alors appel aux même architectes (Viau et Venne) qui avaient établi les plans de la crypte huit ans plus tôt. Le moine français Dom Paul Bellot dessina la finition extérieure suivant le style de la renaissance italienne accompagné de quelques touches modernes.

La mort du frère André précède les travaux de finition extérieure, entrepris par Dom Paul Bellot en collaboration avec les architectes montréalais Rodolphe Tourville et Lucien Parent, qui débutèrent en 1937.

Le béton des murs fut recouvert de granit argenté provenant de Lac-Mégantic, au Québec (Canada). Quatre colonnes de 18 m (60 pieds), démontrant le style corinthien, se dressent sur la façade de la basilique. Le dôme fut couvert de cuivre.

Son maître-autel a été consacré en 1955 par le cardinal Paul-Émile Léger. Cette même année, l'oratoire Saint-Joseph du mont Royal a été institué par le pape Pie XII.

L'oratoire Saint-Joseph de nuit

Les travaux de finition intérieure furent complétés en 1966 par l'architecte montréalais, Gérard Notebaert. C'est en 1967 que la construction fut achevée, trente ans après la mort du frère André.

Quelques caractéristiques de la Basilique

  • La basilique se dresse à 155 m (509 pieds) au-dessus du chemin Queen-Mary et à 283 m (928 pieds) du niveau de la mer, ce qui en fait le point le plus élevé de Montréal. Le dôme, qui repose à la croisée du transept, est en fait une double structure comprenant un dôme extérieur (le deuxième par ses dimensions pour une basilique catholique après celle de Saint Pierre de Rome), recouvrant une coupole intérieure. De nombreux vitraux, sculptures et tableaux sont exposés dans cette basilique.
  • L'on peut gravir jusqu'à 283 marches à l'Oratoire Saint-Joseph du chemin Queen Mary au portique de la basilique. 99 marches en bois sont réservées à la prière et servent aux pèlerins qui désirent monter à genoux.

Tombeau du frère André

Le frère André est décédé le 6 janvier 1937 à l'âge de 91 ans. Son corps fut conservé dans un autre emplacement en attendant la fin de la construction de son dernier gîte.

Le tombeau final étant complété, son corps fût déposé à l'intérieur. Celui-ci est situé dans une petite chapelle funéraire en dehors de l'église. L'arche de briques a été dessiné par l’architecte Dom Paul Bellot. Le Premier ministre du Québec de l'époque, l'Honorable Maurice Duplessis, qui fut un ami du frère André, offrit le marbre noir de la sépulture.

Le 11 septembre 1963, le tombeau fût ouvert par le Tribunal ecclésiastique chargé de la béatification pour s'assurer de l'intégrité du corps qui était alors en état de momification et intact. Celle-ci fut effectuée le 23 mai 1982 par le Pape Jean-Paul II depuis la basilique Saint-Pierre à Rome.

Des centaines de milliers de personnes le visitent chaque année. La fresque (d'Henri Charlier),sur le mur derrière le tombeau illustre la dévotion à la Passion du Christ qu’affectionnait le frère André. On peut y lire l'inscription : « Pauvre, obéissant, humble serviteur de Dieu ». Un buste du frère André est exposé sur le mur opposé. Sous ce buste, se trouvent des registres contenant des millions de signatures en faveur de la canonisation du frère André.

Le cœur du frère André

Au Moyen Âge, en France et en Italie, la coutume voulait que le cœur des personnes célèbres soit gardé en signe d'admiration et de reconnaissance. C'est ainsi que ceux des rois de France fut conservé. Mgr Georges Gauthier, archevêque de Montréal, demanda que le cœur de frère André soit ainsi conservé après sa mort.

Le cœur du frère André était exposé au grand public, attirant les foules pour des moments de recueillement. Il fut volé dans la nuit du 15 au 16 mars 1973. Grâce à des informations divulguées au service de police, le cœur est retrouvé presque deux ans plus tard. Le 21 décembre 1974 les policiers entrent dans une maison au sud de Montréal et retrouvent le cœur intact du frère André au sous-sol, soigneusement et respectueusement enveloppé.

Le cœur du frère André est de nouveau exposé au grand public, dans la salle d’exposition dédiée à sa vie et son œuvre. Les autorités religieuses ont veillé à ce que le cœur soit bien protégé derrière une grille en fer forgé.

Le Chemin de la Croix

Dans les jardins de l'Oratoire, on peut suivre un chemin de croix grandeur nature peuplé de sculptures représentant la Passion du Christ. C'est l'œuvre originale de l'artiste Louis Parent. Le sculpteur québécois y consacra 10 ans de sa vie (1943-1953). Elles ont été sculptées dans la pierre naturelle de l’Indiana (États-Unis) et le sculpteur Ercolo Barbieri sculpta le marbre de Carrare (Italie) entre 1952 et 1958. L’architecte paysagiste Frederick Gage Todd dessina les jardins de l'Oratoire.

Le cardinal Paul-Émile Léger, inaugura le Chemin de la Croix le 29 juillet 1951. Le rêve du frère André devenait une réalité : offrir aux pèlerins un lieu privilégié pour la prière et la méditation.

La chapelle votive

Saint Joseph dans la chapelle votive

De nombreux malades laissaient leurs béquilles, cannes, corsets et prothèses à la crypte à la suite de leur guérison et faveur. Comme on ne pouvait pas accrocher ces ex-voto sur les murs de la crypte, une chapelle de dévotion fut construite en annexe pour pouvoir les y entreposer. La chapelle votive voit le jour d'après les plans de l'architecte Louis Parent. Aujourd'hui, les ex-voto reposent sur les murs de la chapelle et témoignent de la gratitude des fidèles face aux prières du frère André à Saint Joseph. Tous les ex-voto de la chapelle datent du temps où vivait le frère André, aucun d'entre eux n'a été accroché depuis sa mort.

Orgue

Les grandes orgues de l’Oratoire furent installées en 1960 par un facteur allemand, Rudolf von Beckerath, à l'instigation du titulaire Raymond Daveluy. Construit à Hambourg (Allemagne) en 1958-1959, il est composé de 78 jeux répartis sur cinq claviers manuels, 118 rangs, 5811 tuyaux répartis sur 5 claviers et pédalier mécaniques, ce qui en fait l’un des plus importants du genre au monde. Il incita à l’époque au renouveau de la facture d’orgue québécoise, notamment chez Casavant Frères, qui renoua avec la facture à traction mécanique de ses débuts au XIXe siècle.

Le carillon

Carillon de l'oratoire Saint-Joseph

Le carillon de l’oratoire Saint-Joseph compte 56 cloches de bronze et se classe parmi les plus grands carillons d’Amérique du Nord. Destiné à l’origine à la tour Eiffel de Paris, il a été fondu par la célèbre maison française Paccard et offert à l’Oratoire par de généreux donateurs en 1955.

L’instrument comprend quatre octaves et demie. Il s’étend du ré #3 au la #7 d’une façon entièrement chromatique. La plus grosse cloche pèse 1 500 kg et la plus petite environ 5 kg. L’ensemble du carillon donne un poids total de 10 900 kg.

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