Relativité d'échelle - Définition

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Critiques de la relativité d'échelle

Certains réfutent la pertinence de la relativité d'échelle et estiment donc qu'elle ne mérite pas plus d'attention que tant d'autres théories "révolutionnaires" absurdes. Et ils regrettent que les médias aient eu le malheur de prendre ces divagations au sérieux.

Ils reprochent notamment :

  1. la fausse découverte de la non-différentiabilité, généralement englobée pour les champs usuels dans les calculs différentiels via la théorie des distributions, et monnaie courante en théorie quantique des champs; de sorte que celle de l'espace-temps (voire des notions plus radicales encore comme la disparition des points) est une évidence dès qu'on veut envisager une gravitation quantique.
  2. l'invocation d'irrégularités de l'espace-temps dont les conséquences découleraient par la magie des dimensions fractales, sans souci de préciser la forme de ces irrégularités ni les lois qui les déterminent; cette notion n'étant au fond qu'un cas limite de courbure, de telles lois seraient finalement redondantes et donc en conflit avec l'équation d'Einstein de la relativité générale aux échelles macroscopiques où les effets quantiques sont absents.
  3. la vacuité de sens du principe de relativité d'échelle à moins bien sûr de contredire l'évidence de définissabilité physique absolue des étalons de mesure.
  4. l'invocation d'un groupe de dilatations "de Lorentz" dont une aberration parmi d'autres serait d'être, logiquement, différentiable, en contradiction, selon eux, avec l'hypothèse initiale de non-différentiabilité de l'espace-temps.
  5. une prétention à inclure la mécanique quantique, alors que le principe de superposition quantique d'états engendre des effets fondamentalement originaux comme la violation des inégalités de Bell, dont il est évident qu'aucune théorie locale (respectant la relativité restreinte) et de type classique sur le plan métaphysique (donc, sans superposition quantique d'états) comme la RE, ne pourra jamais les reproduire.
  6. une prétention à traiter simultanément des problèmes qui, selon eux, n'ont rien à voir entre eux : des problèmes d'astronomie dont rien n'indique l'influence fondamentale de lois inconnues comme celui de la formation de systèmes planétaires, et la physique des particules.

D’autres, notamment la revue française de vulgarisation scientifique Pour la Science et de différentes spécialités scientifiques, adoptent une position plus nuancée voire favorable. Ils considèrent que le nombre d’articles publiés selon les règles de la communauté scientifique , est suffisamment important pour que le développement de cette théorie puisse être pris au sérieux.

Autres branches de la science : une "mécanique quantique généralisée"

Laurent Nottale prétend appliquer le principe général de la relativité d'échelle à n'importe quel objet de science. Par exemple, il suggère une application à la biologie : aux grandes échelle de temps, un système chaotique finit par se comporter comme un système quantique, ce qui implique

  • une hiérarchie d'organisation (dans l'espace des échelles) ; on observe ainsi des individus et des espèces, alors même que le répertoire génétique apparait (presque) continu.
  • une structure fractale des arbres évolutifs (quantification dans le temps)
  • des implications en morphogénèse et auto-organisation (dans l'espace et le temps)

Cette application inattendue a plutôt tendance à discréditer la thèse de Laurent Nottale. En effet, les lois mathématiques qu'il prétend trouver dans l'évolution de l'homme sont contestées par les paléontologues, qui pensent tout simplement que l'équipe de Nottale n'a choisi que les événements confirmant sa thèse et pire, considèrent qu'il s'agit d'un truquage en faveur de l'actuelle offensive néo-créationniste.

Nottale a par ailleurs proposé d'appliquer la relativité d'échelle à l'astrophysique. Il propose en particulier d'employer une "équation de Schrödinger généralisée" pour expliquer les positions des planètes. Contrairement à la loi de Titius-Bode, la loi qu'il obtient attribue plusieurs positions à la ceinture d'astéroïdes (Nottale assurant que les positions représentent bien la répartition massique). Autre caractéristique intéressante, sa loi prévoit l'existence possible de vulcanoïdes à 0,05 UA ou 0,18 UA du Soleil, quoique la distance la plus faible est peu probable aux yeux de Nottale (peu de chances pour un objet d'exister si près du Soleil). Son collègue G. Schumacher a donc participé aux recherches de vulcanoïdes, en vain. Mais comme le fait remarquer Nottale, puisque Einstein a parfaitement expliqué l'orbite de Mercure et que la relativité d'échelle reprend la relativité générale, l'objet doit nécessairement être 1000 fois moins massif que la Terre, donc peu aisé à détecter. On peut aussi noter que Nottale avait exagéré en qualifiant un objet si léger de planète (cela semblait un peu osé à l'époque, il est certain que la nouvelle définition ne donne aucune chance à un objet si léger d'obtenir ce titre).

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