Service météorologique du Canada - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Histoire

Dès les premiers colons en Amérique, des notes ont été prises sur le temps qu'il faisait. Les explorateurs et les missionnaires ont été particulièrement actifs en ce domaine. En 1839, un observatoire météorologique est ouvert à Toronto. Son rôle principal était la prise de mesure du géomagnétisme terrestre pour la mesure duquel un réseau était créé à travers tout l'Empire britannique. Ce réseau était mis sur pied sous la recommandation du Baron Alexander von Humboldt. La météorologie n'était alors que secondaire mais la première prise de mesure officielle se fit le 25 décembre 1839 par le lieutenant C.J.B. Riddell. En 1853, le Lieutenant fit un exposé à la Royal Society à partir des données obtenues à Toronto, ce qui est donc le premier article scientifique en météorologie au Canada.

Grâce à l'exemple de l'observatoire de Toronto, différents observatoires sont ouverts à travers les colonies britanniques du Canada par des enthousiastes ou des écoles. En particulier, le Dr. Charles Smallwood commença à prendre des mesures à Saint-Martin, près de Montréal, en 1840 et aida à la création d'un observatoire permanent à l'Université McGill en 1862. L'exemple de Joseph Henry aux États-Unis d'Amérique, qui commença un réseau de stations météorologiques dès 1849 grâce au développement du télégraphe, incitent le chef de l'Observatoire de Toronto, le Dr G.T. Kingston à faire pression sur le gouvernement du Canada-Uni pour créer un réseau national.

En 1871, des crédits de 5 000 $CAN sont alloués au Ministre de la Marine et des Pêches afin de mettre sur pied ce réseau de prise de données météorologiques. Le but ultime est de produire des avertissements de tempêtes. Ce montant semble faible mais il s'ajoutait à ceux déjà consentis pour le réseau de phares et pour les observatoires comme ceux de Montréal et Toronto. Ces services servaient d'embryon au nouveau système. Pour bien rôder le nouveau service et pour permettre la formation de météorologistes, ce n'est qu'en 1876 que les premières prévisions et avertissements météorologiques commencent. En utilisant les données canadiennes et américaines, les prévisionnistes devaient suivre les systèmes météorologiques et avertir les régions à l'intérieur de 100 milles (160 km) des ports de la venue de mauvais temps. À partir de 1879, des prévisions quotidiennes simples étaient faites pour 125 endroits depuis l'Ontario jusqu'aux Maritimes et relayées par télégraphes.

Ces prévisions étaient plus une extrapolation du déplacement des systèmes qu'une prévision comme on l'entend aujourd'hui mais leur impact fut très grand sur les agriculteurs, les compagnies de navigation, etc. On les retrouvait à partir des années 1880 dans les journaux quotidiens. Un système de signaux mis sur les wagons de train a été expérimenté pour disséminer l'information aux agriculteurs le long de la ligne de chemin de fer. Cependant, il fut abandonné parce que les chefs de gare ne mettaient pas toujours à jour la prévision. Les données climatologiques accumulées étaient elles aussi très prisées.

Après près de 30 ans d'existence, le service météorologique comptait 185 employés en 1905, dont 20 au centre de prévision de Toronto. La plupart des employés hors de Toronto étaient à temps partiel pour prendre les observations météorologiques quotidiennes, et non horaires comme aujourd'hui. La prévision était faite, par le directeur du service ou son assistant, à 10h30 et 22h30 et envoyée vers les différents journaux du Dominion du Canada par télégraphe. Dans les années qui suivirent, des bureaux de prévision ont été ouvert à Victoria (Colombie-Britannique), Vancouver, Edmonton (Alberta), Moose Jaw (Saskatchewan), Montréal, Québec, Saint-Jean et Halifax. En 1910, John Patterson, un météorologiste canadien antérieurement à l'emploi du service météorologique indien, est engagé et commence l'année suivante à mettre sur pied un système de sondage de l'atmosphère par cerf-volant et ballon-sonde.

Dans les années 1920, le développement de l'aviation ouvrit un nouveau champ d'action pour le service météorologique. En 1928, on mis sur pied une section d'observation dans les aéroports. La venue du R100 en 1930 fut le premier vrai test pour ces services et pour les prévisions à l'aviation. Le Canada était responsable de fournir les données météorologiques à partir de 35 ° de longitude ouest. Cela nécessita de transmette des données supplémentaires à 2h du matin en plus des observations quotidiennes. Bien que le service donné fut satisfaisant, l'expérience montra que le service avait besoin de plus de personnel entraîné et de meilleures télécommunications.

Durant la même période, la science météorologique fit des bons de géants, en particulier sous l'école norvégienne avec Tor Bergeron, Carl-Gustaf Rossby, Lewis Fry Richardson et Jacob Bjerknes. Les années 1930 furent difficiles à cause de la Grande Dépression. Le budget du service fut presque coupé de moitié et les services à l'aviation disparurent presque complètement avec l'annulation du service de poste aérienne. Cependant le service météorologique recruta éventuellement des employés qui avait obtenu leur formation post-graduée aux États-Unis, en Europe et ailleurs. Il put ainsi se maintenir à la fine pointe de la météorologie, ce qui fut très important pour la période de la Seconde Guerre mondiale.

La guerre fut un déclencheur de l'expansion du service météorologique. En 1939, on comptait 51 météorologistes (M.Sc), 20 assistants météorologistes (B.Sc), 57 observateurs, 26 opérateurs de télétypes et 59 membres du personnel administratif. Les années suivantes virent ce nombre décupler. Les besoins pour la marine et surtout l'aviation militaire étaient impératifs. L'école d'entraînement des pilotes du Commonwealth, qui forma la plupart des pilotes de tout l'Empire britannique, requis également du service des instructeurs pour donner les connaissances requises aux aviateurs.

Après le conflit, l'emphase revint sur la prévision au public, à l'aviation commerciale et à la navigation. Après un cours séjour au ministère des Pêches et Océans, il fut mis sous le contrôle du nouveau ministère de l'Environnement en 1970 sous le nom de Service de l'environnement atmosphérique (SEA). Ses services de recherche et développement n'ont jamais cessé de se développer et ses chercheurs, dans tous les domaines de la météorologie, tirent leur épingle du jeu mondialement. Après une réorganisation au début des années 2000, il devient le Service météorologique du Canada.

Source: (en) Morley K. Thomas: A brief History of meteorological Services in Canada par la Société canadienne de météorologie et d'océanographie (SCMO) (1er décembre 2003)

Page générée en 0.171 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise