Station spatiale internationale - Définition

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Bilan intermédiaire : apports et critiques de la station spatiale internationale

Les laboratoires Columbus (ici en cours d'installation) et Kibo ont été mis en orbite tardivement (2008)

Un article, paru dans le magazine scientifique Scientific American en 1996, passait en revue les domaines de la recherche (sciences des matériaux, biologie, astronomie,...) pour lesquels les conditions régnant dans la station spatiale pouvaient susciter un intérêt spontané de la part de chercheurs du secteur privé : il concluait négativement pour différentes raisons : coût, impesanteur perturbée par le fonctionnement et la masse de la station, conditions reproductibles dans des laboratoires existants à terre. Seules des recherches subventionnées ou portant sur l'adaptation de l'homme à l'espace, n'intéressant que les agences spatiales dans la perspective de missions lunaires ou martiennes, pouvaient y trouver un débouché spontané. Certains dirigeants de la NASA reconnaissaient à l'époque que l'objectif principal de la station spatiale n'était pas la recherche scientifique mais la mise au point des techniques nécessaires aux missions habitées vers Mars et la Lune.

Fin 2009, le potentiel de recherche de la station spatiale est sous-exploité. Les problèmes rencontrés par la navette ont freiné l'assemblage de la station. Les laboratoires japonais et européen ont été ainsi mis en place en 2008, soit 10 ans après le lancement du premier module ; certains racks contenant les expériences scientifiques sont encore en attente d'un transport début 2010. Ce frein logistique devrait persister jusqu'à l'achèvement de la station fin 2010, car la mise en orbite des composants de la station est privilégié par rapport au transport du fret scientifique.

L'équipage permanent, limité à 3 astronautes jusqu'à 2009, était accaparé par les tâches de maintenance et d'assemblage de la station, et disposait d'un nombre d'heures limité à consacrer à la science. Cette situation devrait nettement s'améliorer avec l'équipage porté à 6 personnes, mais la NASA annonce que les astronautes américains ne pourront consacrer que 36 heures par semaine en tout à la mise en œuvre des expériences scientifiques, soit moins de 30% de leur temps de travail. Par ailleurs les problèmes de maintenance continuent à accaparer les astronautes : le système de support de vie qui permet le recyclage partiel des consommables et doit permettre de limiter le volume de fret qui doit être monté à la station, est régulièrement victime de défaillances fin 2009.

Les modalités de la coopération internationale

Le programme de la station internationale est un programme développé en coopération par plusieurs pays. Sa construction et sa gestion sont régis par des accords de coopération internationaux établis à trois niveaux :

L'équipage de l'expédition 21 et celui de la mission STS-127 reflètent le caractère international de la station : on y compte deux canadiens, deux russes, un japonais et un belge
  • L'Accord intergouvernemental de la station spatiale internationale (IGA en anglais International Space Station Intergovernmental Agreement) signé le 29 janvier 1998 par les 15 pays impliqués dans le projet : les États-Unis, le Canada, le Japon, la Russie, et les 10 membres de l'Agence spatiale européenne (Belgique, Danemark, France, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Norvège, Espagne, Suède et Suisse). Il fixe le cadre juridique dans lequel la station est construite et utilisée.
  • Quatre Memoranda of Understandings (MoU) signés entre la NASA et les agences européenne ESA, russe Roscosmos, canadienne CSA et japonaise JAXA). Ils décrivent de manière détaillée les rôles et responsabilités des agences dans la construction et l'utilisation de la station. C'est dans le cadre de cet accord qu'est définie l'organisation permettant l'utilisation de la station
  • Différents accords bilatéraux entre les agences spatiales ont été rédigés pour implémenter les MoU. Ces accords se traduisent par des règles et des tâches à réaliser.

Les droits d'utilisation de la station spatiale par chaque pays ou entités sont déterminés par l'investissement effectué. Toutefois la partie russe de la station est uniquement utilisée par la Russie qui, par ailleurs, fournit 2 à 3 des membres de l'équipage permanent de 6 personnes. Au sein de la partie non russe de la station, chaque partenaire détient le droit d'utilisation de la charge utile (laboratoire, expériences) qu'il a fourni. Les pays qui ont fourni des éléments de support comme le Canada (bras Canadarm2) reçoivent en échange des droits d'utilisation de certains éléments. Chaque utilisateur peut céder une partie de ses droits à un autre participant ou à une agence non impliquée dans la construction de la station. L'objectif de ces règles est que les biens et les services puissent être échangés grâce à des opérations de troc sans mouvements de fonds. C'est ainsi que l'Agence spatiale européenne a construit les modules Harmony et Tranquility en échange de la mise en orbite du module Columbus par la navette spatiale américaine. Les taux d'échange sont fixés par les parties au cas par cas dans le respect du cadre fixé par les accords généraux.

L'agence spatiale européenne détient 8,3% des droits d'utilisation de la station (partie non russe) ce qui lui permet d'envoyer un astronaute environ 3 à 4 mois par an avec un équipage permanent de 6 personnes . Dans le cadre d'un accord de troc avec la NASA, elle a cédé 51% des droits d'utilisation de son laboratoire Columbus en échange des services de transport de la navette spatiale. La NASA dispose de 76,6% des droits d'utilisation, l'agence japonaise de 12,8% et l'agence canadienne de 2,3%.

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