Urubu à tête rouge - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Répartition et habitat

Distribution de l’Urubu à tête rouge.
     Territoire occupé uniquement en été
     Territoire occupé à l’année

Distribution géographique

L’Urubu à tête rouge possède une vaste aire de répartition, recouvrant environ 28 200 000 km2 selon BirdLife International. Son aire de répartition s’étend du sud du Canada en Amérique du Nord — où elle est actuellement en expansion vers le nord — jusqu’au sud de l’Amérique du Sud. Il a été observé notamment en Terre de Feu et dans la réserve naturelle de l’Île des États. C’est un résident permanent au sud des États-Unis mais les individus nichant plus au nord peuvent migrer.

Habitat

Urubu à tête rouge aux Everglades.

Ce vautour s'adapte à de nombreux biotopes. Il est présent en forêt subtropicale, dans les déserts, au pied des montagnes et dans les forêts buissonneuses. Il fréquente également les pâturages, les prairies et les marais. On le retrouve souvent en milieu ouvert ou semi-ouvert avec des zones boisées pour nicher mais il évite généralement les milieux à couverture forestière dense.

Migration

En hiver les Urubus à tête rouge abandonnent le secteur nord-ouest de leur répartition pour gagner des zones plus chaudes, vers l’Amérique du Sud. On peut voir ces oiseaux se regrouper en grand nombre dans l’isthme de Panama, seule jonction terrestre entre les deux Amériques, formant un « goulot d'étranglement » mais aussi un passage obligé pour l’espèce qui utilise les courants ascendants, moins abondants sur l’océan. Il y est le rapace le plus observé : en 2008, le projet Raptors Ocean to Ocean Count de la Panama Audubon Society a compté 1 192 746 Urubus à tête rouge au-dessus de l’isthme.

Écologie et comportement

Locomotion

L’Urubu à tête rouge est maladroit au sol et se déplace en sautillant. Il lui faut déployer de grands efforts pour s’envoler, en battant des ailes tout en sautillant et en poussant sur le sol avec ses pattes. Parfois, il lui arrive même de régurgiter un repas non digéré et trop lourd afin de pouvoir s’envoler loin d'un prédateur potentiel.

Lorsqu’il plane, ses ailes orientées vers le haut forment un dièdre positif et l’oiseau incline souvent son corps d’un côté à l’autre, ce qui expose ses rémiges grises au soleil et les font paraître argentées. Le vol de l’Urubu à tête rouge est un exemple de vol plané où l’animal bat des ailes peu fréquemment, profitant de sa faible charge alaire et utilisant les vents ascendants pour planer.

Il vole généralement bas pour pouvoir utiliser son odorat afin de repérer les charognes, pouvant parcourir de 25 à 40 km/h, et rester six heures consécutives sans battre des ailes.

Alimentation

Urubu à tête rouge se nourrissant d’une carcasse de goéland.

Régime alimentaire

Il se nourrit principalement de charognes, de celles des petits mammifères jusqu’à celles des grands herbivores. Il préfère les carcasses animales fraîches et évitera celles ayant atteint le stade de putréfaction. Il consomme aussi des lapins et de jeunes oiseaux (hérons, ibis par exemple), des insectes et d’autres invertébrés, mais tue rarement ses proies. Il est souvent observé le long des routes se nourrissant d’animaux écrasés par les véhicules ou près des plans d’eau, consommant poissons ou insectes tombés et piégés dans les eaux peu profondes.

Il consomme plus rarement certains végétaux, comme les plantes des côtes, les citrouilles et d’autres plantes cultivées.

L’Urubu à tête rouge fréquente également les décharges, où il trouve une nourriture abondante et riche, et qui a permis à l’espèce d’accroître ses effectifs et d’étendre son aire de répartition.

Prospection

L’Urubu à tête rouge utilise son odorat lors de sa recherche de nourriture. Il s’agit d’une habileté peu commune chez les espèces aviaires. Il vole souvent près du sol pour capter l’odeur du mercaptan éthylique, un gaz produit par la décomposition des animaux morts. La zone du cerveau associé à l’odorat est particulièrement développée comparativement aux autres espèces. Cette faculté permet à l’Urubu à tête rouge de détecter les carcasses sous la canopée des forêts. Rassasié, l’oiseau peut rester au moins quinze jours sans boire ni manger.

Association et concurrence

Le Sarcoramphe roi et l’Urubu noir ne possèdent pas les habiletés olfactives de l’Urubu à tête rouge et suivent ce dernier jusqu’aux carcasses. L’Urubu à tête rouge arrive soit le premier à la carcasse, soit en même temps que le Grand Urubu ou l’Urubu à tête jaune qui possèdent également la faculté de sentir le mercaptan éthylique. Il peut concurrencer l’Urubu à tête jaune et le Grand Urubu grâce à sa taille plus imposante, mais peut lui-même être déchu par le Sarcoramphe roi, voire par l’Urubu noir, pourtant plus petit. Celui-ci fait la première entaille à la peau de l'animal mort, et l’Urubu à tête rouge ne pourra accéder à la nourriture qu'ensuite, à cause de son bec trop petit pour entailler le cuir d’animaux plus gros que lui. Il s’agit d’un exemple de symbiose entre espèces.

Vocalisations

Spiza americana male 94 231051626 13e01e8125 o cropped.png

Chants et appels

Écouter l’Urubu à tête rouge
sur xeno-canto

L’Urubu à tête rouge, comme la plupart des autres espèces de vautours, possède peu de capacités de vocalisations. Cela est surtout causé par l’absence de syrinx. Il peut seulement émettre des sifflements et des grognements. Il siffle généralement lorsqu’il se sent menacé. Les grognements sont souvent émis par les jeunes affamés et par les adultes pendant la parade nuptiale.

Comportement social

Adulte.

L’Urubu à tête rouge est grégaire et des groupes de plusieurs centaines d'individus se forment pour la nuit sur des arbres morts. Ces groupes incluent parfois des spécimens d’Urubus noirs. La nuit sa température corporelle diminue d'environ °C, descendant ainsi jusqu’à 34 °C, et il entre donc en légère hypothermie. Pendant la journée, les urubus recherchent leur nourriture de façon indépendante tout en s’observant pour faciliter la détection des charniers.

Cette espèce n'est pas territoriale, et possède peu de prédateurs naturels. Son moyen de défense principal consiste à régurgiter de la viande à moitié digérée, une substance dont l’odeur répugnante incite la plupart des animaux à s’éloigner du nid, et qui provoque également une sensation de brûlure si elle atteint un prédateur au visage ou aux yeux.

L’Urubu à tête rouge est souvent observé au sol les ailes ouvertes. Ce comportement est le plus souvent adopté après les nuits humides ou pluvieuses, et pourrait avoir plusieurs fonctions : sécher les ailes, réchauffer le corps et tuer les bactéries par la chaleur. Le même comportement est pratiqué par les autres membres de la famille des Cathartidés, les vautours de l’Ancien Monde, et par les cigognes. Comme les cigognes, l’Urubu à tête rouge défèque souvent sur ses propres pattes et utilise l’évaporation de l'eau qui y est contenue pour se rafraîchir. Ce processus est connu sous le nom de « urohydrosis ». Les vaisseaux sanguins des pattes sont rafraîchis et celles-ci deviennent striées par les cristaux blancs d’acide urique.

Reproduction

Oisillon au nid.
Œuf d’urubu à tête rouge.

La saison de reproduction débute en mars, atteint son maximum en avril et mai et se termine en juin. Lors de la parade nuptiale, plusieurs individus mâles peuvent bondir, les ailes partiellement déployées, autour d'un cercle formé par leurs congénères. Une fois que la femelle a choisi un partenaire, le couple s’envole alors en se suivant de près tout en battant des ailes et en effectuant des plongeons.

Les œufs sont généralement pondus dans un lieu sûr, comme une falaise, une grotte, une crevasse rocheuse, un terrier, dans un arbre creux ou un dans des buissons denses. Bien que les urubus nichent parfois dans des grottes, ils ne les fréquentent pas en dehors de la saison de reproduction. Les Urubus à tête rouge nichent en grands dortoirs lorsque la nourriture est abondante. Il n’y a pas de nid à proprement parler ; les œufs sont pondus directement sur le sol. Les femelles pondent généralement deux œufs, bien que quelquefois il n'y en ait qu’un seul et que rarement il y en ait trois. Les œufs sont de couleur crème avec des taches brunes ou lavande près de l’extrémité la plus large. Les deux parents couvent et les oisillons éclosent au bout de 30 à 40 jours. Les oisillons sont nidicoles et sans défense à l’éclosion. Les deux adultes nourrissent les jeunes par régurgitation et en prennent soin durant 10 à 11 semaines. En cas de menace sur leur couvée, les adultes peuvent se sauver, régurgiter sur les intrus ou feindre la mort. Si les jeunes sont menacés au nid, ils se défendront en sifflant et en régurgitant. Les jeunes quittent le nid à environ neuf à dix semaines. Les groupes familiaux restent ensemble jusqu’à l'automne.

L’Urubu à tête rouge peut vivre 21 ans en captivité tandis que l’oiseau sauvage bagué le plus âgé avait 16 ans.

Page générée en 0.160 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise