Cette espèce est originaire d'Asie du Sud-Est : Inde, péninsule indochinoise, Chine et les îles de Java, de Lombok et de Hong-Kong. La sous-espèce nigrithorax a été introduite en France (probablement en 2004).
Vespa velutina n'est pas agressif envers l'homme tant qu'il ne se trouve pas à proximité de son nid (4 à 5 mètres). Sa piqure n'est pas moins dangereuse que celle du Vespa crabro. Cependant trois situations, communes à ces deux espèces, peuvent entrainer des complications médicales : « piqûres multiples ou piqûre unique avec localisation muqueuse ou encore patient allergique au venin d’hyménoptère ». De plus, des pompiers subissent de temps en temps des projections de venin par des frelons femelles excitées au travers du grillage des masques de protection, ce qui a provoqué quelques chutes d'échelles.
Vespa velutina a été observée pour la première fois en France en 2004 dans le Lot-et-Garonne, provenant probablement de conteneurs de poteries chinoises importées à Bordeaux. La première détermination de l'espèce fut réalisée suite à un prélèvement effectué en novembre 2005 sur la commune de Nérac (Lot-et-Garonne). En mai 2006, 3 autres individus sont prélevés à Villeton (Lot-et-Garonne). Cette même année, l'Aquitaine est vraisemblablement colonisée.
La première publication scientifique et la première mise en garde face à cette espèce est réalisée la même année. En septembre 2009, un nid est découvert en Ile-de-France au Blanc-Mesnil, mais en réalité, l'espèce aurait déjà franchi la frontière franco-belge.
Il s'agit de la sous-espèce nigrithorax. Il n'a aucune agressivité envers l'homme, mais les apiculteurs s'en inquiètent car il se nourrit d’abeilles. Les scientifiques du Muséum National d'Histoire Naturelle ont proposé à des naturalistes volontaires de signaler l'évolution et les déplacements de cette population via une fiche de signalement, en lien avec le réseau Daisie qui en Europe suit les espèces d'invertébrés devenus invasifs.
Ce frelon s'attaque notamment aux ouvrières des ruches, notamment des espèces Apis mellifera et Apis cerana.
L'impact exact de cette espèce sur les ruchers ou sur les populations d'abeilles sauvages n'est pas pour le moment scientifiquement mesuré.
Les abeilles jouent un rôle important dans la survie des végétaux grâce au travail de pollinisation qu'elles assurent, en particulier pour plus de 20 000 espèces de plantes en Europe dont 40 % sont des fruits, des légumes ou des oléagineux. La question d'envisager un piégeage de grande ampleur est délicate, d'autant que ces piégeages peuvent affecter gravement l'entomofaune locale. Pour ces raisons, et à l'inverse de la Dordogne, le Lot et Garonne s'est refusé au piégeage massif et envisage une expérimentation sur surface réduite et sous contrôle. Les résultats devraient être connus en 2009..
Une étude est prévue visant à mesurer les impacts écologiques de cette espèce en France, en fonction de ses proies (types de proies, abondance relative), des habitats, de la taille et la biomasse des colonies et de l’importance de son activité de fourragement. Les résultats permettront de mieux évaluer le risque selon les population du frelon et leurs évolutions (via le recensement annuel des nids réalisé en France par l’INPN). Les auteurs tenteront d'extrapoler le risque à échelle européenne sur la base des potentialités d’expansion modélisées.
On peut placer des pièges à guêpes et frelons qu'à proximité du rucher pour limiter la pression de prédation. Pour éviter que les pièges à guêpes et frelons ne piègent aussi les abeilles il est judicieux de ne pas mettre d'attractif sucré à l'intérieur mais plutôt un attractif protéiné disponible en jardinerie ou chez les revendeurs de matériel apicole. Contrairement à ce qui est dit dans de nombreux réseaux apicoles et sur le net, le piégeage des reines au printemps n'a aucun impact sur le niveau de population de l'espèce. En effet, une très grande proportion de celles-ci n'est pas fécondée et plus de 90% seraient mortes naturellement (essentiellement par la compétition entre elles pour les sites de nidification).
Il existe désormais des portes d'entrée de ruches laissant passer uniquement les abeilles, elles évitent aux frelons de rentrer à l'intérieur de la ruche pour la vider complètement. Par contre, elles n'empêchent pas aux frelons d'attraper les abeilles en plein vol à l'entrée de la ruche. Le placement de ces portes d'entrée est quand même un bon moyen de limiter les dégâts additionné au placement de pièges a proximité des ruches. Attention cependant à ce qu'elles ne bloquent pas le passage des mâles abeilles (faux bourdons) quand une fécondation doit avoir lieu (à vérifier). Si une ruche a une reine vierge (supersédure ou essaimage), on peut ouvrir quelques ruches pourvoyeuses en mâles sélectionnés pour leur qualité. Elles ne bloquent en tout cas pas les reines.
Le MNHN réalise l'inventaire des nids de frelons asiatiques à l'aide d'une fiche téléchargeable sur le site internet de l'INPN. Cet inventaire est important car il s'agit de l'un des principaux outils de l'étude de l'invasion : il permet de mieux appréhender et contrôler l'expansion de l'espèce en France, de vérifier l'efficacité des systèmes de lutte locaux ou à plus grande échelle et de prévoir les zones envahies des années à venir. Chacun peut y participer en remplissant une de ces fiches. :
Fiche de signalement des nids du MNHN
Fiche de signalement des nids de la Hulotte
Les premières demandes de la part des députés au gouvernement datent de l'année 2007. Entre janvier 2007 et avril 2007, six députés feront part de leur inquiétude et demanderont au Ministère de l'écologie et au Ministère de l'agriculture la mise en place d'une réponse coordonnée au point de vue national face au développement de Vespa velutina’’’’’. En octobre 2008, le député Martial Saddier remettait au gouvernement son rapport sur la filière apicole. Il y recommande la protection des ruches, la destruction des nids et le piégeage. Il constate l'absence de disposition juridique relative à la lutte contre les invasifs. Il propose que la lutte soit organisée au niveau national et local, de légiférer sur le statut invasif, de structurer la communication et de développer les contacts avec la Chine où cet insecte est déjà présent. En mars 2009, le député Pascal Deguilhem députe de la Dordogne demande au gouvernement à ce que Vespa velutina soit catégorisé insecte nuisible. Le Ministère de l'agriculture répondra en juin 2009 en déclarant que « cette démarche doit s'inscrire dans une réflexion plus large, relative à la gestion des espèces exogènes invasives ».
En avril 2008, la préfecture de le Gironde informait l'ensemble des maires du département des démarches réglementaires à suivre en cas de découverte d'un nid et que le piégeage serait organisé par « les professionnels de l'apiculture ». En décembre 2008, la préfecture de Gironde rappelait aux maires que l'espèce n'était pas déclarée nuisible et que l'état n'avait pas ainsi à prendre en charge son éradication. En janvier 2009, le conseil général de la Gironde incitait les particuliers à créer des pièges à l'aide de bouteilles en plastique découpées dotées « d'un mélange de vin blanc, de bière brune et d'un trait de sirop de cassis ». Il était précisé que le piège devait être retiré d'ici début mai pour éviter le risque de capturer d'autres espèces d'insectes. Ces pièges visaient la collecte des reines.
L'année 2009 marque le début du traitement de l'information par les médias d'un point de vue national et dans des régions où Vespa velutina n'est pas encore recensé. L'édition du Parisien du 18 août 2009 a mis le Vespa velutina à sa Une en citant des attaques virulentes de cette espèce envers l'homme si ce dernier s'aventure près de l'essaim, par conséquent perçu comme une menace. La propagation géographique aux régions voisines y est présentée comme fulgurante, ainsi que la disproportion entre le nombre de frelons asiatiques par essaim par comparaison aux nids de frelons en Allemagne ; l'espèce allemande n'aurait, aux dires de l'article, aucune chance de survie en cas d'introduction dans son milieu de l'espèce invasive.
Rien ne s'oppose à son développement sur une grande partie de l'Europe.
Son développement en Europe sera t-il un débouché pour l'exportation de larves vers l'Asie où elles sont très prisées ?