Le Centre spatial guyanais (CSG) est une base de lancement française et européenne, située près de Kourou en Guyane française qui a été mise en service en 1973. Les fusées européennes Ariane, utilisées principalement pour le lancement des satellites de télécommunications, sont tirées depuis cette base. Deux nouveaux ensembles de lancement dédiés à de nouveaux types de fusée - Vega et Soyouz - doivent être inaugurés en 2010. La base est gérée conjointement par le CNES (son propriétaire), Arianespace et l'Agence spatiale européenne. Situé à une latitude de 5 degrés, à 460 km seulement au nord de l'équateur, la rotation de la Terre procure une vitesse additionnelle de près de 500 m/s. En outre, cette latitude est idéale pour placer en orbite les gros satellites géostationnaires qui constituent l'essentiel de la clientèle commerciale d'Arianespace.
Suite à l'indépendance de l'Algérie et des accords d'Évian en 1962, le CNES est dans l'obligation de quitter la base de lancement de Hammaguir. Au total, quatorze sites sont étudiés situés dans les départements d'outre-mer comme dans des pays étrangers comme le Brésil ou l'Australie. Tous ces sites ont comme point en commun d'être près de l'équateur, qui offre des conditions optimums pour les lancements d'engins spatiaux. L'effet de fronde qui est généré par la rotation terrestre près de l'équateur permet d'obtenir 15 % de gain de performance supplémentaire par rapport à la base de lancement de Cap Kennedy située plus au nord.
Le rapport du CNES préconise la Guyane, qui offre plusieurs avantages comme la faible densité de population et la large ouverture sur l'océan Atlantique qui permet ainsi de réduire les risques en cas de problème avec le lanceur. La façade maritime permet également de faire des lancements de satellites sur l'orbite polaire dans des conditions optimales. En outre, la zone n'est pas sujette aux tremblements de terre et aux cyclones. De plus, la Guyane, en tant que partie intégrante du territoire français, présentait également l'avantage de la stabilité politique. Le premier ministre de l'époque, Georges Pompidou, suit ces recommandations et le 14 avril 1964 fait passer un arrêté ministériel établissant le Centre spatial guyanais à Kourou.
En septembre 1965 débutent les premiers travaux d'aménagement où plus de 2 500 personnes d'onze nationalités travaillent. Commence alors la construction d'un port et d'un pont à Kourou ainsi que l'allongement de la piste de l'aéroport de Rochambeau, mais également d'autres installations inexistantes du fait de la faible population de la Guyane et de Kourou en particulier qui ne compte à l'époque que 660 personnes. Le CSG inaugure son premier lancement le 9 avril 1968 avec la fusée Véronique. Suivront les années suivantes le lancement de neuf fusées Diamant. De 1967 à 1971 le centre spatial guyanais a également servi à la mise au point et aux essais des fusées Europa, sans grand succès, mais qui ont permis, par les échecs successifs, de préparer à la conception de la fusée Ariane.
Quand l'Agence spatiale européenne (ESA) est créée en 1973, la France propose de partager Kourou avec la nouvelle agence. L'ESA finance les deux tiers du budget annuel de la base de Kourou et a également payé sa modernisation à l'occasion de la mise au point de la série des lanceurs Ariane.
Le premier lancement a lieu le 24 décembre 1979 avec une Ariane 1 et compte au 2 octobre 2007 142 tirs. Ariane est, depuis le milieu des années 1980, le leader mondial sur le marché des satellites commerciaux avec un part de marché située entre 50 et 65 %. C'est un succès technique et commercial incarné reconduit avec la fusée Ariane V ECA qui permet de placer en orbite des satellites de 10 tonnes avec un taux de fiabilité reconnu.
Dans le cadre d'un accord de coopération russo-européen, la société russo-européenne Starsem a été créée en 1996 et :
Le pas de tir Soyouz sur la partie du terrain du CSG dépendant de la commune de Sinnamary. Ces travaux, sont co-financés par l'Agence spatiale européenne et Arianespace. La maîtrise d'œuvre est assurée par le CNES, assisté d'Arianespace. L'achèvement des travaux et la qualification du site a pris beaucoup de retard : son achèvement est prévu courant 2010 et le premier tir est planifié en décembre 2010.
Dans le cadre d'un programme de l'ESA, la famille des lanceurs commerciaux d'Arianespace va s'accroître avec l'apport de Vega, une nouvelle fusée dont l'entrée en service est prévue fin 2010. Haute d'environ trente mètres, ses vols permettront l'emport de satellites de petite à moyenne taille. Vega utilisera l'ensemble de lancement ELA-1, jadis dévolu aux envols historiques d'Ariane 1. La salle de contrôle existe déjà et l'ancien pas de tir d'Ariane 1 est en train d'être rénové en vue de sa nouvelle carrière opérationnelle.
Vega aura un rôle essentiel au sein de la gamme des lanceurs européens. Elle vient en complément d'Ariane 5 (optimisée pour les gros satellites déposés sur orbite de transfert et les vols de basse altitude avec de très gros passagers) et Soyouz (taillé pour l'emport d'engins de poids moyens vers l'orbite terrestre basse ou certains petits satellites géostationnaires). L'Italie est la première nation impliquée et le rôle du maître d'œuvre revient à ELV S.p.A, filiale commune de AVIO et de l'Agence spatiale italienne (ASI).
Selon les prévisions, le premier vol de qualification interviendra en 2011. Il sera suivi de lancements à un rythme de deux ou quatre missions par an.
Les étapes marquantes du site sont les suivantes :
À la fin 2008, 186 fusées Ariane ont été lancées toutes depuis le site de Kourou sur une période de 29 ans :