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Chanur (titre original : The Pride of Chanur) est un roman de C. J. Cherryh publié en 1982.
Chanur est la série qui a lancé Caroll Cherryh dans la littérature de science-fiction. Bien qu'elle ait reçu le Prix Hugo pour Forteresse des Etoiles puis pour Cyteen, c'est dans le cycle de Chanur que l'on trouve les éléments constituant son œuvre.
Pyanfar Chanur et son équipage déchargent les cales de leur vaisseau « Orgueil de Chanur » à La Jonction quand un passager clandestin s'introduit à bord. Celui-ci se révèle être d'une race inconnue. Il a visiblement été capturé et maltraité par les Kif, dont un chef de guerre est justement à quai. Il semble soudainement que tout les gouvernements (y compris celui de Pyanfar) veulent mettre la main sur cet être fragile. C'est que l'arrivée d'une huitième race amènerait un marché commercial fabuleux et changerait totalement le statu quo politique.
Faire le mort en dérivant aux confins du système solaire ne parvient pas à dissuader les Kif. En abandonnant un leurre, l'Orgueil a l'occasion de sauter jusqu'à une autre station. Mais comment semer des vaisseaux de guerre ? À qui faire confiance quand ses ennemis sont conciliants alors que son propre peuple est jaloux et intraitable ? Comment lutter contre les rumeurs traitant Pyanfar de pirate quand elle utilise effectivement des tactiques similaires pour survivre ?
À force de fuite en avant, l'Orgueil parvient à rejoindre sa planète d'origine alors même qu'un coup d'État a été déclenché sur le domaine de Chanur. À peine les choses sont-elles réglées que la station spatiale de la planète est prise d'assaut par les Kif. Finalement les Knnn au comportement aberrant enlèvent le chef de guerre kif, ce qui termine l'attaque. Le passager clandestin retrouve enfin un vaisseau de sa race : les humains.
Le cycle de Chanur possède un univers très riche et très complet, qui n'est pas sans réflexion politique.
Ainsi la culture félidée des Hani est un savant mélange de la vie des lions et du féodalisme. Des questions tels que « comment accepter un mâle à bord » ou « comment éviter que mon fils ne provoque en duel mon mari » frappent Pyanfar Chanur avant toute idée de solidarité ou de pitié.
Une très grande recherche concernant la marine marchande a servi de base à la culture « spatienne ». Les vaisseaux amarrés aux stations par des élingues tandis que l'on réparent les aubettes en se débarrassant des taxes portuaires ont un parfum d'authenticité que l'on retrouve plus dans 2001: l'odyssée de l'espace que dans Star Trek. Son œuvre est à classer dans la Hard Science aux côtés de celle de Robert A. Heinlein.
Le fait que le saut dans l‘hyperespace soit très éprouvant physiquement ou qu’il y ait un délai de plusieurs minutes entre chaque communication inter-vaisseau fait du voyage intersidéral un huis-clos fort comparable à ce que vivent les cargos traversant l'Océan Pacifique.
Les cultures des autres races sont également évoquées, bien qu'avec moins de détails. Chaque personnage agit plus ou moins dans le cadre de sa culture natale. D'évènements en découvertes, on se plaît à admirer la perversité de l'organisation Mahendo'sat, l'étroitesse d'esprit Hani, la complexité de la notion d'identité Stsho ou l'inattendue loyauté des crapules Kif.
Seul Tully l'humain restera un mystère. Au sommet de sa gloire il ne sera jamais plus qu'un naviguant mineur au vocabulaire très limité et perpétuellement effrayé malgré une admiration quasi servile envers l'équipage de l'Orgueil.