Château de Vaux-le-Vicomte | |||
---|---|---|---|
| |||
| |||
Période ou style | Architecture baroque | ||
Type | Palais | ||
Architecte | Louis Le Vau | ||
Début construction | 1658 | ||
Fin construction | 1661 | ||
Propriétaire initial | Nicolas Fouquet | ||
Destination initiale | Résidence | ||
Propriétaire actuel | Société privée Conseil général de Seine-et-Marne | ||
Destination actuelle | Musée | ||
Protection | Partiellement classé Monument historique | ||
Site Internet | www.vaux-le-vicomte.com | ||
| |||
Latitude Longitude | |||
Pays | France | ||
Région | Île-de-France | ||
Département | Seine-et-Marne | ||
Commune française | Maincy | ||
| |||
modifier |
Le château de Vaux-le-Vicomte, situé sur le territoire de la commune française de Maincy (Seine-et-Marne), à 50 km au sud est de Paris près de Melun est un château du XVIIe siècle (1658-1661), construit pour le surintendant des finances de Louis XIV, Nicolas Fouquet.
Ce dernier fit appel aux meilleurs artistes de l'époque pour bâtir son palais : l'architecte Louis Le Vau, premier architecte du Roi (1656), le peintre Charles Le Brun, fondateur de l'Académie de Peinture (1648), le paysagiste André Le Nôtre, contrôleur général des bâtiments du Roi (1657) et le maître-maçon Michel Villedo. Leur talent avait déjà été réuni par le jeune Louis XIV pour construire le château classique de Vincennes en 1651-3. Le château, chef-d'œuvre architectural et décoratif du milieu du XVIIe siècle, est aujourd'hui la plus importante propriété privée classée au titre des monuments historiques depuis son achat en 1875 par Alfred Sommier richissime raffineur français.
La navette publique Chateaubus relie à certaines dates le château à la gare de Melun, permettant ainsi un accès depuis Paris par les transports en commun.
Le père de Nicolas Fouquet, François IV Fouquet, d'origine angevine, vend sa charge de Conseiller au parlement de Paris et achète celle de maître des requêtes.
Ce dernier emploi le met au service du cardinal Richelieu et de sa politique. La famille Fouquet s’engage dans la Contre-Réforme, réponse catholique au protestantisme. Le couple a 15 enfants, dont 12 vécurent.
Parmi eux, Nicolas, né en 1615 ; il étudie au collège de Clermont à Paris qui est tenu par les jésuites.
Il achète une charge de maître des requêtes en 1635. Cinq ans plus tard, il se marie avec Louise Fouché, dont le père, parlementaire fortuné, apporte une forte dot.
En 1641, l'épouse de Nicolas Fouquet meurt, laissant une forte somme à son mari ; la même année, il achète le domaine de Vaux-le-Vicomte.
En 1650, il acquiert la charge de Procureur général au Parlement de Paris. Les Grands, descendants des anciens seigneurs, et les officiers, dont les parlementaires font partie, s'opposent violemment à l'autorité royale durant la Fronde.
Bien qu'il soit un officier, Fouquet reste fidèle au roi et à Mazarin, le successeur de Richelieu. Le 4 février 1651, Fouquet épouse la fille d'un parlementaire fortuné, Marie-Madeleine de Castille.
En février 1653, il devient surintendant des finances avec le marquis Abel Servien, en récompense de sa fidélité au roi alors un enfant durant la Fronde.
L'année suivante il achète la maison de Saint-Mandé puis, en 1658, Belle-Île-en-Mer. En février 1659, Servien meurt, Fouquet est seul Surintendant des Finances.
Le 17 août 1661, il reçoit le Roi et toute la cour de France pour une fête grandiose de 3000 personnes organisée par son intendant François Vatel pour inaugurer la fin des travaux du château de Vaux-le-Vicomte. Cette fête ne comptera en rien dans la décision prise de longue date par Louis XIV de faire arrêter Fouquet par D'Artagnan. Le jeune Roi a été reçu quelques semaines auparavant tout aussi somptueusement par le duc d'Epernon à Cadillac. Mais la fortification de Belle-Île, l'armement de 17 vaisseaux de guerre qui y relâchent, et surtout les onze millions détournés (il en reconnaîtra huit devant le tribunal) sont de sérieuses raisons d'inquiéter le souverain.
À l’issue d’un procès politique de trois ans, Fouquet est condamné et passe ses 15 dernières années emprisonné dans la forteresse de Pignerol en Italie, où il meurt le 3 avril 1680.
Après de nombreuses suppositions sur la véritable identité de « l'Homme au Masque de Fer », plusieurs recherches ont évoqué le fait que Nicolas Fouquet côtoya ce prisonnier.
Quand Fouquet acquiert Vaux-le-Vicomte, le domaine se divise en deux parties : un château et une ferme.
La ferme et le château ne sont pas situés à l’emplacement de l’actuel château. Le territoire où sera construit le château est traversé par deux rivières qui se coupent à angle droit. L’une d’elles est l’Anqueil dont le lit se trouve à l’emplacement du Grand Canal. Le terrain était peu boisé, contrairement à aujourd’hui.
La construction progresse rapidement, mais elle nécessite la destruction de plusieurs maisons et l'arasement des collines. De 1653 à 1654, les premiers travaux d'adduction d'eau sont réalisés dans le parc ainsi que l'allongement du grand parterre.
En 1655, le parc est entièrement clôturé ; le petit canal, les fontaines, quelques parterres de fleurs et la grande allée en terrasse sont réalisés.
En 1656, l'architecte Daniel Gittard achève les fondations du château.
Le 2 août 1656, le marché est conclu sur les plans du château.
Les façades devaient initialement être en brique - comme ses immenses communs - mais finalement la pierre blanche de Creil lui fut préférée.
Le maître-maçon ou entrepreneur chargé de la construction est Michel Villedo, qui signe à côté de Le Vau les projets définitifs (archives du château) la maçonnerie du château est terminée et la charpente est posée en 1657.
La toiture sera achevée en 1658. Dès lors, l'aménagement intérieur peut commencer.
Dès septembre 1658, le peintre Charles Le Brun s'installe dans le château. Celui-ci reçoit la visite du cardinal Mazarin le 25 juin 1659, de Louis XIV, de Monsieur Philippe de France son frère et de la Reine mère Anne d'Autriche le 14 juillet.
Le 10 juillet 1660, le roi et son épouse la reine Marie-Thérèse d'Autriche s'y arrêtent. Le maître des lieux aimait recevoir les plus grands esprits de son temps tels que Madeleine de Scudéry, Paul Pélisson ou Jean de La Fontaine.
Le 12 juillet 1661, Fouquet donne une fête en l'honneur de la reine mère d'Angleterre Henriette de France et, le 17 août, une autre en l'honneur de Louis XIV.
Cette fête organisée par François Vatel fut d'une grande splendeur : des spectacles utilisant les techniques les plus avancées du moment, des représentations de pièces de théâtre (dont Les Fâcheux de Molière) et des feux d'artifices, furent notamment au programme de réjouissances.
C'est après cette fête, le 5 septembre, que le roi ordonne son arrestation après que sa mère Anne d'Autriche lui a représenté qu'il n'était à l'honneur d'un roi de faire arrêter son hôte.
L'emprisonnement de Fouquet ne peut néanmoins pas être imputé à cette seule fête, cette décision ayant été prise quatre mois auparavant.