Le Collège Caholique Saint-Jean Bosco est un établissement scolaire catholique, international créé à Abidjan en Côte d'Ivoire par le frère Marianiste Fernand BIBEAU, en 1961.
Le frère Marianiste Fernand BIBEAU : Venu rapidement en Côte d'Ivoire en 1961 à la demande de Mgr Yago, nouvellement nommé Évêque d'Abidjan, il y aura finalement fait sa vie. En effet, sa mission commencait à l'Externat St-Paul que Mgr Yago considère à cette époque comme base pour l'édification d'un collège prenant les élèves de la maternelle jusqu'à l'université. Le projet démarre la première année par l'ouverture d'une classe de 6e et la 2e année par une 6e et une 5e.
Vers la fin de l'année scolaire les démarches pour démarrer les travaux de l’ajout de deux étages en vue du secondaire sont concluantes. On affiche sur une pancarte le numéro d'autorisation de construire et le nom de l'entrepreneur ainsi que d'autres renseignements annonçant le projet.
Malheureusement un monsieur bien informé, du ministère de la construction et de l’urbanisme est venu signaler qu'à cet endroit un tel bâtiment ne pouvait être construit, le minimum autorisé par le plan d'urbanisme étant d'une dizaine d'étages. Le beau projet s'arrêtait là. Les travaux de construction n'auront duré en tout et pour tout qu'une journée !
L'Externat St-Paul continue donc comme avant et on regarde du côté des deux autres écoles catholiques de la ville, St-Michel d’Adjamé et St-Jean Bosco de Treichville pour l’implantation de ce nouveau collège. C'est ainsi que Treichville est choisi car à cet endroit l'école primaire était déjà sous la direction des Frères Marianistes, d'abord le Fr Henri Veyret puis à ce moment-là, le Fr Jean-Marie Larochelle. De la collaboration de l'école primaire St-Jean Bosco et de l'Externat St-Paul finira par naître en 1966, le collège St-Jean Bosco. D'abord par la réalisation de la 1e tranche concernant le bâtiment principal pour le premier cycle. Les plans de masse prévoyaient son expansion jusqu'à l'autre bout de la cour. Cela ne se fera finalement qu'en 1998, par la construction d'un bâtiment pour le second cycle.
Le Fr Bibeau n'a pas été seulement directeur – bâtisseur, il a aussi été professeur de géographie et grand sportif. Parallèlement à cela, le fr Bibeau consacrait une grande partie de ses occupations à l'informatique. C'est d'ailleurs ce qui a valu à St-Jean Bosco d'être informatisé dès la fin des années 70 ! De nombreux établissement de Côte d’Ivoire ont également bénéficié de ses connaissances en informatique et utilisent encore ses logiciels. C'est donc à juste titre qu'à l'occasion de la célébration du 25e anniversaire en 1992, il sera décoré par le ministre de l'éducation nationale et élevé au rang de Commandeur dans l'ordre du mérite. Le ministère des sports suivra quelques années plus tard en le faisant Officier du mérite sportif.
Frère Fernand BIBEAU est rentré au Canada comme il en est venu, sans l'avoir voulu et sans l'avoir prévu. Un pays dont il ignorait tout mais qui est devenu sa seconde patrie. Comme lui-même le disait : Je ne savais vraiment rien de la Côte d'Ivoire…dans nos écoles canadiennes des années 40, le programme de géographie ne prévoyait vraiment rien sur cette partie de l'Afrique. Dans les ouvrages il y avait toute l'Afrique avec une moitié rouge, un beau rouge tout comme le Canada : c'était l'empire britannique dont le Canada était une colonie autonome à ce moment-là. Il y avait à l'intérieur, le Tanganyika, la Rhodésie, le Nigeria, le Gold Coast…cela on l'étudiait un peu. A côté de cela, il y avait de grandes étendues vertes ou jaunes : l'empire colonial français. Aucune importance : ce n’était pas au programme. On y voyait trois grandes régions : l’Afrique méditerranéenne, l’Afrique centrale et l’Afrique occidentale, avec à l'intérieur des traits noirs et des mots comme Dahomey, Togo, Côte d'Ivoire, Mali, Haute Volta…mais comme c'était écrit en tout petit et pas obligatoire, je ne l'ai pas étudié ! C'est donc en ce lieu inconnu qu'il devait se rendre pour y vivre une grande partie de sa vie.
La grande aventure pour le Fr. Bibeau, jeune religieux marianiste encore en formation commence quand un beau jour, ses supérieurs lui accordent une année d'études à Rome. Au lieu de prendre le bateau à Québec, il décide d'aller embarquer à New York, histoire de faire la grande traversée avec des copains américains qui eux aussi allaient pour leurs études religieuses en Europe au Séminaire. Ils y arrivent un jour avant et sont hébergés en communauté.
Disposant d'un peu de temps avant le départ ils décident de faire du tourisme dans cette grande ville, pleine de curiosités. Au moment de sortir du lieu d'hébergement, le portier remet au Canadien du groupe un numéro de téléphone qui va, par la suite, faire un véritable bouleversement dans sa vie.
En effet au téléphone, il apprend que le frère envoyé à Abidjan pour commencer la mission est gravement malade et comme au Canada, l'année scolaire va commencer, tout le monde est en poste il ne reste plus que lui pour aller en Afrique pour ce remplacement. "Et… c'est où ça… la Côte d'Ivoire demande-t-il à son interlocuteur ?"Tu vois, dit celui-ci : l'Afrique ça descend, ça descend et ensuite ça devient horizontal…c'est là la Côte d'Ivoire ! C'est ainsi qu'il est venu en Côte d'Ivoire pour commencer sa nouvelle vie. Cela s'est passé comme dans la chanson, dit-il: "je n'ai pas choisi, mais j'ai eu la plus belle." Grâce à l'atmosphère, à la cordialité et à la coopération, ce moment inattendu de l'annonce de cette nouvelle mission a été le début d'une longue et belle expérience qui durera 38 années. Hélas à la fin de l'année scolaire 98, malgré les nombreux temps de repos qu'il était obligé de s'accorder, il sentait de plus en plus une grande fatigue. Un peu de vacances et ça ira se dit-il. Rentré au Canada il effectue des examens médicaux et apprend qu'il est atteint d'un cancer. Une forme très rare de cancer. Tellement rare qu'on n'a qu'une chance sur 250000 de l'avoir. Comme il disait lui-même avec beaucoup d'humour, j'ai eu cette chance.
Ceux qui, durant ces 38 années, ont travaillé avec le Fr Bibeau soulignent parmi ses nombreuses qualités le grand humour dont il était fait. Toujours une note d'humour pour détendre une situation ou même pour faire passer une grande décision. En tout, il savait utiliser l'humour pour s'exprimer et cela lui réussissait bien. En terminant son discours à l'occasion de la fête organisée au moment de son départ pour le Canada, il disait : Les médecins m'ont dit que lorsqu'on a cette maladie, l'espérance de vie est de 5 ans en moyenne. Mais comme je l'ai toujours dit aux Boscovites : chercher à avoir juste la moyenne en classe c'est être lâche et paresseux. Le vrai boscovite vise toujours plus haut, il cherche à atteindre le maximum. Aussi, croyez-moi dans cette maladie je ne chercherai pas à vivre 5 ans mais bien plus, avec votre soutien et vos prières. Actuellement, le Fr Bibeau vit au Canada, près de la ville de Québec, sur le campus de Cap Rouge au sein d'une communauté marianiste. Il continue aussi à s’occuper de la maintenance informatique des logiciels de gestion d’établissement dont il est le concepteur.