La collégiale Saint-Pierre est une église située dans la ville du Dorat, en Haute-Vienne, à 12 km au nord de Bellac et 76 km au sud-est de Poitiers.
Imposante église romane,(77 mètres de long et 39 mètres au transept). Elle est bâtie en granite gris. Son plan est en croix latine. Sa construction a débuté au XIIe siècle. Elle fut fortifiée au XVe siècle, d’où son caractère massif. Elle a été classée Monument Historique en 1846.
Le portail de l'église
L'architecture
La tour date de la fortification de l’église au XVe siècle, réalisée en même temps que les remparts de la ville. Elles subirent beaucoup de dégâts en 1507. Il ne reste que la tour de défense (Tour Notre Dame), dressée sur la chapelle axiale du chevet, et dotée d'archères, d'échauguettes qui sont supportées par des masques sculptés appartenant primitivement à la tour romane.
Le clocher du transept apparaît entièrement conique au premier coup d'œil, pourtant plus de la moitié de sa hauteur est constituée par trois étages verticaux à peine en retrait. Les proportions respectives et surtout leurs décors prolongent jusqu'au toit de l'église la dynamique des obliques supérieures. A la base, les fenêtres en plein cintre forment une puissante colonnade portante, implantée sur la ligne de crête des toits, comme sur un horizon. Le deuxième étage aveugle correspond à la coupole intérieure. Le troisième étage s'étire vers le ciel. Ses baies en plein cintre sont refendues par des colonnettes médianes qui imposent leur verticalité et font pressentir le gothique. À 60 mètres au-dessus du sol, veille le grand ange en cuivre doré datant du XIIIe siècle, haut de 1,30 m reposant sur une boule de 36 cm de haut, encastré sur la pierre du sommet de la flèche.
Le portail Ouest est polylobé, témoignant d'une influence mozarabe, cela apporte une note gaie à la sévérité de la façade.
L'escalier monumental de douze marches, allusion au nombre des apôtres, permet de découvrir d'un seul coup d'œil la nef et le chœur. On remarque que l'axe du chœur s'infléchit un peu sur la droite, ce qui résulte des légères déviations que l'on constate dans les murs des bas côtés dans la 4 ème travée et qui manquent une reprise des travaux.
La nef s'élève à 17 mètres et compte 5 travées voûtées en berceau brisé. Elle est percée de baies d'aération donnant sur les combles. Les bas-côtés anormalement larges pour cette région 2,50 m à 3 m, sont aussi très élevés. Les grandes arcades qui séparent la nef des bas-côtés, ont une partie de 6 m, cela a été rendu possible par la grande résistance du granit.
La croisée est située sous une coupole à tambours ajourée de huit fenêtres. La tour-lanterne, est voûtée d'une coupole octogonale qui culmine à 26m. 60. Un oculus à 8 pétales en occupe le centre. La lumière pénétra par les baies de plein cintre que relie par une arcade continue, une triple moulure limousine. La chapelle du transept nord est le baptistère, sa cuve est monolithe, côtelée et dominée par une statue de saint Jean Baptiste. La chapelle du transept sud est appelée "Chapelle des Saints". Les deux sarcophages en granit qui ont recouvert les reliques des Saints Israël et Théobald y sont placés.
Le transept est profond et porte sur chaque bras une absidiole. Deux marches séparent la nef du transept.
Le chœur se compose de deux travées. La première, droite, est voûtée d'un berceau cantonné entre deux doubleaux sur colonnes engagées. La seconde travée semi-circulaire est voûtée en cul de four. Les colonnes prolongent leur envolée par des arcs surélevés. Leurs espacements irréguliers sont calculés pour mettre en valeur l'arcade centrale. Les chapiteaux de ces colonnes sont parmi les plus beaux de la collégiale. Le chœur, surélevé, comprend un déambulatoire orné de trois chapelles rayonnantes, deux d'entre elles contiennent les châsses de saint Israël et saint Théobald.
Les colonnes des chapelles ont de beaux chapiteaux de calcaireblanc dans la partie nord, de granit dans la partie sud (petits lions, beaux masques d'hommes lions adossés à tête de tunique). Les sculpteurs ont tiré parti du granit extra dur de la région. On trouve des motifs végétaux, des palmettes et rinceaux très fouillés, des animaux adossés mordant les jambes d'un homme qui a la tête renversée, des masques. Dans la partie nord du déambulatoire, les chapiteaux sont en calcaire blanc. Sur le portail, saint Pierre et dans le transept, les chapiteaux sont en serpentine verte (pierre volcanique de la région). Dans la nef, sur les quatrième piliers, des petites colonnes montent à mi-hauteur et portent des chapiteaux de granit.
La crypte date du XIe siècle. On y accède par le bras droit du transept. Elle s'étend sous le chœur, et marque très probablement le point de départ de la collégiale. Son plan se superpose avec celui de l'ensemble chœur, déambulatoire qui se trouve à l'étage supérieur. Dédiée à Sainte Anne, elle contenait les sarcophages reliquaires de Saint Israël et Saint Théobald que les fidèles pouvaient vénérer directement de l'église à travers 3 ouvertures maintenant obturées. La chapelle centrale est renforcée par 4 colonnettes. A proximité de l'autel, une piscine eucharistique, sorte de colonne en granit où l'on versait l'eau des ablutions de la messe. Le déambulatoire voûté en berceau légèrement brisé, est séparé de la nef centrale par un mur de près de 2 mètres d'épaisseur, reposant sur une banquette et percé de 5 baies. Les chapelles sont voûtées en cul de four. Seule la chapelle du centre présente un dallage, le reste du sol est en terre battue. La déclivité du sol extérieur a permis à la crypte, d'accéder au jour par 7 ouvertures en plein centre.