Conservatoire à rayonnement régional de Bordeaux - Définition

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Introduction

Le conservatoire à rayonnement régional de Bordeaux est un établissement d'enseignement artistique municipal français placé sous le contrôle pédagogique du ministère de la Culture et de la Communication.

Avec cent cinquante professeurs, il a pour mission d'enseigner la musique, la danse et le théâtre à plus de deux mille élèves. Il offre une initiation musicale complète, contribue au développement de la pratique amateur et prépare à une pratique professionnelle de haut niveau.

Il porte le nom de conservatoire de Bordeaux Jacques-Thibaud en l'honneur du violoniste bordelais Jacques Thibaud, fondateur du concours Long-Thibaud.

Histoire

Les origines

Tourny avait fait construire, à proximité de l'hôtel de l'Intendance, une salle des concerts qui fut utilisée jusqu'à l'édification du Grand Théâtre. Il n'y était exécuté que de la musique religieuse et les concerts n'avaient lieu que lors des jours de fermeture des salles de spectacle. À l'instar de Court de Gébelin et Pilâtre de Rozier et de leurs musées littéraire et scientifique, l'abbé Dupont de Jumeaux, prieur d'Eymet, crée en 1783 le musée de Bordeaux. L'intendant Dupré de Saint-Maur met à sa disposition la salle de l'hôtel de l'intendance où le comité de musique du musée organise ses concerts jusqu'à la loi du 22 décembre 1789 qui lui en enlève la jouissance.

La salle de concert vit son existence propre mais le musée est supprimé. Pendant la terreur, les artistes vivent isolés, sans pouvoir se réunir en société. À la dissolution en 1795 du Club national qui s'y réunissait, d'anciens membres du musée créent une nouvelle société sous l'appellation de Lycée littéraire qui tient ses séances dans la salle de concerts jusqu'en 1798. Le concours d'artistes de talent assurera le succès de la section philharmonique conduite par Blanchart, premier violon de l'orchestre du Grand Théâtre, Dacosta, professeur de musique vocale et instrumentale, et Magnouac, ancien commis des bureaux de l'hôtel de ville qui avait déjà apporté sa contribution à la création d'une académie de musique dès 1776. De trop lourdes dettes entraîneront la disparition du lycée. Un théâtre de variétés occupe ensuite la salle qui est démolie sous le consulat.

En 1800, sont jetées les bases du Muséum d'instruction publique dont la section philharmonique allait faire partie pour devenir, le 25 février 1837, le Cercle philharmonique. Pendant neuf ans, les concerts du Cercle philharmonique seront donnés rue Rolland, dans l'ancienne salle du Jeu de paume devenue salle de casino, ou salle Franklin, encore aujourd'hui salle de répétition de l'orchestre national Bordeaux Aquitaine.

Parallèlement, le projet d'un conservatoire de musique proposé, le 29 mai 1821, au conseil municipal, sans qu'il y soit donné suite, est repris en 1835 par un musicien de l'orchestre du Grand Théâtre, Ryckmans. Il prévoit la gratuité pour les enfants de familles modestes. Quatorze professeurs seraient nécessaires, chacun donnant une heure de leçon trois fois par semaine à quatre élèves. Sont également projetés des concerts mensuels permettant de faire ressortir le talent des artistes de la ville de Bordeaux.

Il faudra cependant attendre 1852 pour voir la création d'une école gratuite de musique avec soixante élèves en solfège et en chant. Entre temps, était créée, le 30 novembre 1943, à l'initiative de Louis-Charles-Costard de Mézeray, alors premier chef d'orchestre du Grand Théâtre, suivi par soixante-quatre musiciens de l'orchestre de la ville, la société philanthropique de Sainte-Cécile dont l'école sera, en 1850, l'extension, installée rue Arnaud-Miqueu. Déjà sont organisés des concours de fin d'année et des manifestations musicales offertes par les membres de la société Sainte-Cécile.

En 1856, l'école est transférée rue de Montméjean. Le 8 juin 1857, Camille Saint-Saëns est nommé membre honoraire de la société Sainte-Cécile et fera partie du jury.

En 1858, sont créées les classes de violoncelle et de violon. Hippolyte Beaudoin aura comme élèves Charles Lamoureux et Édouard Colonne

En 1859, Hector Berlioz dirige avec l'orchestre de la société Sainte-Cécile le Carnaval romain qu'il vient de composer.

Les classes de clarinette et piano sont créées en 1862 et 1863. Au 31 décembre 1862, la société se compose de 929 sociétaires.

En 1866, la direction passe de Lancelin à Varney et Mézeray laisse la baguette à Sarreau. La classe d'orgue harmonium est créée en 1866.

En 1873, la société Sainte-Cécile est reconnue d'utilité publique par Adolphe Thiers. Naissent ensuite les concerts populaires.

En 1877, est fondée une école gratuite d'harmonie s'adressant à un public populaire qui réunit 250 élèves.

En 1878, la direction passe à Portéhaut. On dénombre 370 élèves.

De 1883 à 1891, la direction est assurée par Henri Gobert.

Dès 1885, sont donnés 8 concerts chaque saison.

En 1888, sont créées les classes de cuivres et de bois.

En 1891, Gustave Leloug succède à Henri Gobert.

En 1896, la direction revient à Jules Pennequin, également chef d'orchestre de la société Sainte-Cécile. La classe de déclamation est créée.

En 1903, deux nouvelles classes de violon sont ouvertes et l'on crée la classe de harpe. En 1914, Bernard Crocé-Spinelli prend la direction de l'établissement de Bordeaux après avoir assuré celle du Conservatoire de Toulouse.

Le 11 avril 1920, la société Sainte-Cécile devient conservatoire municipal. Crocé-Spinelli reste en poste. À sa mort, le compositeur Aristide Martz assurera un bref intérim.

En 1932, le violoniste virtuose et chef de l'orchestre philharmonique Gaston Poulet prend également la direction du conservatoire.

En 1948, la relève est assurée par Georges Carrère qui dirige en même temps la classe d'orchestre et le cours d'excellence de violon.

En 1968, le conservatoire adopte les statuts d'école nationale de musique. Jacques Pernoo, directeur de la musique de la ville de Bordeaux est nommé directeur du conservatoire.

Quatre-vingt-deux professeurs enseignent la musique, la danse et le théâtre à mille huit cent élèves.

L'enseignement de l'harmonie, du contrepoint, de la fugue et de la composition est proposé dans les nouvelles classes d'écriture.

La création du conservatoire national de région et l'installation au centre André-Malraux

La transformation du conservatoire de musique, d'art dramatique et de danse en conservatoire national de région en 1972 permet, avec l'aide nouvelle et substantielle de l'État, d'envisager de quitter les locaux exigus de la rue du Docteur-Albert-Barraud.

Le départ de l'école d'architecture pour le campus de Talence a libéré un terrain à proximité des quais et de la gare Saint-Jean. Un concours d'architecture sera lancé le 30 novembre 1973. 39 projets seront soumis. C'est une équipe bordelaise (Agence Perrier et Mothes) qui sera retenue. Les travaux commencés en 1977 seront terminés en 1980.

Si les portés des danseurs ont été quelque peu oubliés, le conservatoire s'avère l'un des mieux conçus d'Europe, conjuguant les spécificités nécessaires à la fois à la musique et au théâtre. Sa façade ouvrant désormais sur les quais nouvellement aménagés, il intègre à l'arrière de manière originale une construction contemporaine traitée en terrasses dans un ensemble composé de l'église romane de l'abbatiale Sainte-Croix et de l'école des beaux-arts installée dans le bâtiment de l'abbaye édifié au XVIIe siècle. La jonction est réalisée par un théâtre de plein air aujourd'hui enserré dans les grilles derrière lesquelles Bordeaux se renferme.

Les 18 000 mètres carrés de sa superficie sont répartis sur trois niveaux entre lesquels sont distribués l'accueil, les services administratifs et les différents départements pédagogiques composés de quarante-cinq salles d'enseignement, quarante-sept studios de travail, une salle d'orgue et quelques salles permettant à un public restreint d'assister aux examens de fin d'année.

La salle Antoine Vitez (ex Jacques-Thibaud), de 700 places environ, désormais dédiée au théâtre national Bordeaux Aquitaine voisin, a été remplacée par l'Atelier, une salle de 200 places construite pour les concerts publics des élèves dans les locaux du théâtre du Port de la Lune. Les spectacles et concerts de la saison publique du conservatoire sont donnés dans les divers lieux de la ville, participant ainsi à son animation culturelle tout en conjuguant enseignement pédagogique et expression artistique.

Depuis 1980, le conservatoire s'est enrichi des classes de danse contemporaine, ondes Martenot, clavecin, et des départements de musiques baroque et électroacoustique.

En 1989, le compositeur et chef d'orchestre Michel Fusté-Lambezat, nouveau directeur du conservatoire, va donner une impulsion nouvelle aux ensembles de musique de chambre ou chorale et aux orchestres qu'il portera au nombre de quatre, dirigeant lui-même l'orchestre des jeunes du conservatoire de Bordeaux, faisant entrer la musique contemporaine dans les programmes pédagogiques et les concerts, contribuant au développement de la classe de composition musicale, véritable école de créateurs régionaux.

Sont également créées des sections de formation professionnelle : saxophone, cordes et art dramatique.

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