Entier de Dirichlet - Définition

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Division euclidienne

Existence

La norme possède une propriété importante, elle permet de définir une division euclidienne. Cette norme n'est pas toujours positive. Le stathme v, c’est-à-dire la fonction permettant de définir la division et égale à la valeur absolue dans le cas des entiers relatifs, ne doit prendre que des valeurs positives. Pour cette raison, on le choisit égal la valeur absolue de la norme. Cette application est encore multiplicative, c’est-à-dire que si α et β sont deux entiers de Dirichlet, alors : v(α.β) = v(α).v(β).

  • Soit α et β deux entiers de Dirichlet tel que β soit non nul, il existe un couple d'entiers de Dirichlet (θ,ρ) tel que :
\alpha=\beta.\theta+\rho\quad avec \quad |\mathcal N(\rho)|<|\mathcal N(\beta)|\;

La démonstration est analogue à celle des entiers de Gauss. Considérons la fraction rationnelle α/β et l'ensemble des éléments ζ de Q[√5] tel que |N(α/β - ζ)| soit strictement inférieur à un. Cet ensemble correspond à la zone bleue de la figure de droite, délimitée par les quatre branches des hyperboles. L'intersection de cette zone avec les entiers de Dirichlet, correspondant aux points du réseau, sont les candidats à être les quotients de la division euclidienne. Ces candidats sont illustrés par un petit cercle sur la figure. Le carré, illustré en orange, de côté 1 et de centre α/β est strictement inclus dans la zone bleue. Il contient au moins un point θ, illustré ici en rouge. Ce point θ vérifie :

|\mathcal N\left( \frac{\alpha}{\beta}- \theta \right)| <1  \mbox{ et si } \rho=\beta\left(\frac{\alpha}{\beta}- \theta\right) \mbox{ alors } |\mathcal N(\rho)|=|\mathcal N \left(\beta.\left(\frac{\alpha}{\beta}- \theta\right)\right)| = |\mathcal N(\beta)\cdot \mathcal N\left(\frac{\alpha}{\beta}- \theta \right)|<|\mathcal N(\beta)|

Ceci montre qu'il existe une division euclidienne dans l'anneau des entiers de Dirichlet. Elle possède un aspect un peu déroutant, il n'existe pas un reste possible, mais jusqu'à une infinité. Le nombre de restes possibles est en effet lié au groupe des unités, si ρ1 et ρ2 sont deux restes possibles, il existe une unité ε tel que ρ2 = ερ1. Cette situation est finalement la même que pour les entiers relatifs ou il existe parfois deux restes possibles (cf division euclidienne).

Conséquences

Comme cet anneau est euclidien, il est principal, l'identité de Bézout s'applique ainsi que le lemme d'Euclide et le théorème fondamental de l'arithmétique. L'article Entier de Gauss propose des démonstrations directement applicables au cas traité ici. Les démonstrations sont très proches de celles de l'arithmétique usuelle. Montrons-le, par exemple, pour le lemme d'Euclide. Il indique que si α, β et γ sont trois entiers de Dirichlet tels que α divise le produit β.γ et tel que α et β soient premiers entre eux, alors α divise γ. Avec ces hypothèses et l'identité de Bézout, comme α et β sont premiers entre eux, il existe deux entiers de Dirichlet ρ et θ tels que α.ρ + β.θ = 1, on multiplie membre à membre par γ, on obtient α.ρ.γ + β.θ.γ = γ. Comme β.γ est un multiple de α, il existe un entier de Dirichlet δ tel que β.γ soit égal à α.δ. En remplaçant β.γ par α.δ, on obtient α(ρ.γ + θ.δ) = γ, ce qui démontre la proposition.

Cette démonstration est, à la modification près sur le terme d'entier qui devient entier de Dirichlet, exactement la même que celle du cas des entiers relatifs. Cette logique, qu'Euler tente d'appliquer, nécessite l'existence d'une division euclidienne, ce que Gauss a compris.

Petit théorème de Fermat

Si l'analogie est profonde, elle doit néanmoins être maniée avec précaution. Le petit théorème de Fermat, l'un des piliers de l'arithmétique élémentaire, s'exprime par exemple de manière un peu différente :

  • Soient π un nombre premier de Dirichlet, α un nombre entier de Dirichlet qui n'est pas un multiple de π et n un entier strictement positif égal à la valeur absolue de la norme de π, alors αn-1 - 1 est un multiple de π.

En utilisant le langage des congruences, on obtient l'égalité suivante, caractéristique du petit théorème de Fermat :

\alpha^{n-1} \equiv 1 \mod \pi \;

La démonstration proposée ici ne fait appel ni à la théorie des groupes ni aux techniques plus sophistiquées comme celle de l'anneau quotient ou des corps finis. Les démonstrations de l'article Entier quadratique, faisant usage d'outils plus puissants arrivent à des conclusions plus générales avec des démonstrations plus succinctes.

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