Entier de Dirichlet - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Nombres premiers

Définitions et exemples

Un peu de vocabulaire est utile :

  • Un nombre premier p dans l'ensemble des entiers naturels est dit inerte si et seulement si, il est premier en tant qu'entier de Dirichlet.
  • Un entier de Dirichlet α est dit irréductible si et seulement si, il existe une unité ε et un nombre premier de Dirichlet π tel que α soit égal à ε.π.

Autrement dit, un entier de Dirichlet est dit irréductible s'il est différent d'une unité et s'il n'admet comme diviseur que lui-même et 1 à un facteur unité près.

  • Un nombre premier p dans l'ensemble des entiers naturels est dit décomposé si et seulement si, il n'est pas irréductible en tant qu'entier de Dirichlet.

L'entier √5 est un entier de Dirichlet irréductible. On remarque en effet que la norme de √5 est égal à -5 égal, en valeur absolue, à un nombre premier dans les entiers naturels. On dispose en effet de la propriété suivante :

  • Un entier de Dirichlet ayant une norme en valeur absolue égale à un nombre premier est irréductible.

La valeur 2 est un nombre premier de Dirichlet, même si sa norme n'est pas irréductible. Il suffit pour cela de montrer qu'il n'existe pas d'entier de Dirichlet dont la norme est égale à deux. Tout diviseur de deux possède pour norme égale en valeur absolue soit à 1 soit à 4 (c’est-à-dire la norme de deux). Montrons, par l'absurde qu'il n'existe pas d'entier de Dirichlet de norme égal à ±2. Supposons qu'un tel nombre existe et soit a et b les deux entiers relatifs de même parité tel que 1/2(a + b.√5) soit égal à ce nombre. Sa norme est égale à deux, donc a2 + 5.b2 = ±8. Si a et b sont pairs, alors il existe deux entiers u et v tel que a = 2.u et b = 2.v, l'équation devient u2 + 5.v2 = ±2, une analyse modulo quatre montre que le premier terme ne peut jamais être congru à deux, d'où une contradiction si a et b sont pairs. Si a et b sont impairs, alors il existe u et v tel que a = 2.u + 1 et b = 2.v + 1, l'équation devient en simplifiant par 4 : u.(u + 1) - 5.v.(v+ 1) - 1 = ±2, le premier terme est impair le second pair, d'où une contradiction si a et b sont impairs.

Des raisonnements de cette nature permettent de trancher au cas par cas pour savoir si un entier de Dirichlet est irréductible ou non. Une méthode plus générale est nécessaire pour établir la géographie des nombres premiers.

Résidu quadratique

La démonstration du petit théorème de Fermat établit des différences de nature entre les nombres premiers de N. Certains sont cassés dans l'arithmétique de Dirichlet, d'autres non. Pour établir la géographie des nombres premiers de Dirichlet, il est nécessaire de savoir lesquels résistent ainsi que ceux qui se brisent. Cette question est liée à l'équation diophantienne suivante, si p désigne un nombre premier de N :

(1) \quad x^2 - p\cdot y = 5\;

Elle fut résolue dans le cas général par Gauss qui appela le théorème associé, théorème d'or. Il est maintenant plus connu sous le nom de Loi de réciprocité quadratique. Résoudre cette équation revient à déterminer si 5 est ou non le reste d'une division euclidienne d'un carré parfait par p, un nombre premier. On dit alors que 5 est un résidu quadratique modulo p. Le petit théorème de Fermat permet de montrer que :

  • Le nombre 5 est le reste d'une division euclidienne d'un carré parfait par un nombre premier p différent de 5 si et seulement si p est congru à ±1 modulo 5.

La relation entre l'équation (1) et la nature des nombres premiers est donnée par la proposition suivante :

  • Un nombre premier p de N différent de 2 est inerte, si et seulement si, 5 n'est pas un résidu quadratique modulo p.

Résoudre cette équation permet d'établir des résultats un peu inattendus, connu sous le nom de Loi d'apparition des nombres premiers au sein de la suite Fibonacci. Si (an) désigne la suite de Fibonacci :

  • Si p est un nombre premier de N différent de 5 et décomposé, alors ap est un multiple de p ainsi que ap-1 - 1.

Les démonstrations se fondent sur les propriétés géométriques du nombre d'or ainsi que le petit théorème de Fermat. Une propriété du nombre d'or est d'intervenir dans la construction à la règle et au compas du pentagone régulier. Si les sommets du polygone sont vus comme des points du plan complexe, ils sont racines du polynôme X5 - 1 = 0. Le petit théorème de Fermat indique lui que, dans le monde des congruences modulo π, tout résidu est solution de l'équation Xp2-1 - 1 ≡ 0 mod p, si p désigne la valeur absolue de la norme de π. L'analogie est suffisante. La preuve se résume à montrer qu'un nombre premier p différent de 5 n'est pas irréductible dans les entiers de Dirichlet si et seulement si, p2 - 1 est un multiple de 5.

Une fois encore, l'usage d'outils sophistiqués permet des démonstrations plus rapides pour des résultats plus généraux. Ici, l'outil clé est la loi de réciprocité quadratique. Elle se démontre, par exemple avec les corps finis ou les groupes abéliens finis et particulièrement leur analyse harmonique. Les démonstrations proposées ici se cantonnent aux outils de l'arithmétique élémentaire.

Page générée en 0.129 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise