La prévalence de l'hépatite C est difficile à estimer car elle survient sans signe apparent dans une forte proportion des cas ce qui tend à faire sous-estimer les chiffres rééls, sauf à faire des études basées sur des sérologies faites systématiquement.
En 1999, l'hépatite C infectait environ 170 millions de personnes dans le monde. Aux États-Unis, un peu moins de 4 millions de personnes seraient touchées. 35000 à 185000 nouveaux cas environ surviennent chaque année aux États-Unis. La Co-infection par le VIH est fréquente et le taux d’infection parmi les populations VIH positives est plus élevé. 10000 à 20000 décès par an aux États-Unis sont dus au virus de l'hépatite C; on s’attend à ce que le taux de mortalité augmente, tant que n’auront pas été repérées toutes les personnes qui ont été infectées à l’époque où les tests sérologiques pour le virus de l'hépatite C n’étaient pas encore pratiqués avant toute transfusion. Une enquête réalisée en Californie a montré que la prévalence pouvait atteindre 34% chez les détenus; 82% des sujets chez qui on a diagnostiqué une hépatite C ont fait un séjour en prison, et la transmission en prison a été bien décrite.
Suivant les régions, sa prévalence varie de 0,5% à 6% de la population (1% en France, 2% au Japon). En France environ 600 000 personnes sont porteuses du virus de l'Hépatite C (1% de la population) dont plus du tiers ignorent leur état; entre 200 000 et 300 000 personnes ont été infectés par transfusion sanguine.
L’Égypte est le pays qui a le taux de séroprévalence du VHC le plus élevé, jusqu'à 20% dans certaines régions. Il existe une hypothèse selon laquelle cette forte prévalence serait liée à une campagne, maintenant interrompue, de traitement de masse de la bilharziose, qui est endémique dans ce pays. Indépendamment de cause initiale de l'épidémie, un taux élevé de transmission du VHC persiste en Égypte, à la fois d’origine iatrogénique et par transmission communautaire familiale.
La séroprévalence de l'hépatite C chez les enfants et les adolescents est de 0,2 à 0,4 %.
L'incidence a augmenté jusqu'à un pic dans les années 1980 et tend à décroître depuis, du moins dans les pays industrialisés.
Aux États-Unis environ 350000, ou 35% des patients infectés par le VIH sont également infectés par le virus de l'hépatite C, principalement parce que les deux virus sont transmis par le sang et présents dans les mêmes populations. Dans d'autres pays où la co-infection est moins fréquente, ce qui peut être lié à des habitudes différentes dans l’usage des drogues. Le VHC est la principale cause de maladie chronique du foie aux États-Unis. Il a été démontré dans les études cliniques que l'infection par le VIH entraîne une progression plus rapide de l'hépatite chronique C vers la cirrhose et l’insuffisance hépatique. Cela ne veut pas dire un traitement n'est pas indiqué pour ceux qui présentent une co-infection.
La transmission du virus de l'hépatite C (VHC) est parentérale c'est-à-dire qu’il se transmet par voie sanguine, par contact de sang à sang. Dans les pays développés, 90% des personnes porteuses d'infection chronique par le virus de l'hépatite C ont été infectées par la transfusion de sang ou de produits sanguins non testés ou par usage de drogues par injection ou de drogues par inhalation. Dans les pays en développement, les premières sources d'infection par le VHC sont le matériel d'injection non stérilisé et la transfusion de sang ou de produits sanguins mal testés.
Bien que l'utilisation de drogues injectables et l’administration de sang ou de produits sanguins infectés soient les voies de transmission les plus répandues de l’infection par le VHC, toute pratique, activité, ou situation qui implique un contact de sang à sang peut potentiellement être une source d'infection par le VHC. Le virus peut se transmettre par voie sexuelle, mais cette éventualité est rare et, en général, ne se produit qu’en cas d’association avec une MST (comme le VIH) ce qui augmente la probabilité de contact avec le sang..
Plusieurs activités et plusieurs pratiques ont été identifiées comme des sources potentielles d'exposition au virus de l'hépatite C. Toute personne qui peut avoir été exposée au virus de l'hépatite C dans une ou plusieurs de ces circonstances devrait subir des examens pour dépister une éventuelle hépatite C.
Les personnes qui utilisent ou ont utilisé des drogues en injection intraveineuse ainsi que celles qui sont impliquées dans le circuit de fourniture de drogues illicites sont plus exposées à contracter l'hépatite C parce qu'ils peuvent partager les aiguilles ou d'autres ustensiles utilisés par les toxicomanes (y compris les réchauds, le coton, les cuillères, l'eau, etc), qui peuvent avoir été contaminés par du sang infecté par le virus de l'hépatite C. On estime que 60% à 80% de tous les utilisateurs de drogues injectables aux États-Unis ont été infectés par le VHC. Les stratégies de réduction des risques sont encouragés dans de nombreux pays pour réduire la propagation de l'hépatite C, par l'éducation, la fourniture d'aiguilles et de seringues, et la promotion de techniques d'injection sûres.
Les chercheurs ont suggéré que la transmission du VHC pouvait être possible par inhalation nasale de drogues illégales comme la cocaïne et les cristaux de méthamphétamine lorsque les pailles (contenant des traces de mucus et de sang) sont partagées entre les utilisateurs.
La transfusion sanguine, l’administration de produits sanguins, ou la transplantation d'organes avant la mise en œuvre du dépistage du VHC (aux États-Unis, cela concerne les procédures utilisées avant 1992) est un facteur de risque d'hépatite C en voie de régression.
Le virus a été isolé pour la première fois en 1989 et les tests de dépistage fiables de ce virus n'ont pas été disponibles avant 1992. Par conséquent, ceux qui reçu du sang ou des produits sanguins avant la mise en œuvre du dépistage du VHC dans les dérivés du sang ont été exposés au virus. Les produits sanguins comprennent les facteurs de coagulation (pour les hémophilies), les immunoglobulines, les plaquettes et le plasma. En 2001, les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) ont indiqué que le risque d'infection du VHC par transfusion aux États-Unis était de moins d’un cas par million d'unités transfusées.
Ce n'est pas le cas dans d'autres pays où le dépistage systématique des donneurs n'est pas effectif. En Inde, par exemple, à la fin des années 1990, seuls 6% des donneurs ont été testés pour l'hépatite C. La transmission par du matériel médical mal stérilisé reste une réalité dans les pays en voie de développement.
Les gens peuvent être exposés au virus de l'hépatite C par l'intermédiaire d’instruments médicaux ou dentaires mal stérilisés. Parmi le matériel qui peut être souillé par du sang contaminé s’il est mal stérilisé on compte les aiguilles ou les seringues, le matériel d'hémodialyse, les instruments d’hygiène bucco-dentaire, etc. L’utilisation de techniques scrupuleuses de stérilisation et d'élimination du matériel usagé peut réduire le risque d'exposition iatrogène au virus de l'hépatite C pratiquement à zéro.
Les professionnels des soins médicaux et dentaires, les intervenants de premiers secours (par exemple, les pompiers, les ambulanciers, le personnel des services médicaux d'urgence, les agents des services de police), les militaires et les combattants peuvent être exposés au virus de l'hépatite C par le biais d’une exposition accidentelle au sang à l’occasion de piqûres accidentelles ou d’éclaboussures de sang sur les yeux ou des plaies ouvertes. Les mesures universelles de protection contre les risques de tels accidents permettent de réduire très sensiblement le risque d'exposition au VHC.
Les sports de contact et d'autres activités, telles que la " slam dance" peuvent entraîner une exposition par contact accidentel de sang à sang, source potentielle d'exposition au VHC.
La transmission sexuelle du VHC est considérée comme une éventualité rare (moins de 5% des cas). Des études montrent que le risque de transmission sexuelle dans les relations hétérosexuelles monogames est extrêmement faible, voire nul. Le CDC ne recommande pas l'utilisation de préservatifs entre partenaires vivant en couple monogame stable (lorsqu’un des partenaires est positif et l'autre est négatif). Toutefois, en raison de la forte prévalence de l'hépatite C, ce risque faible est susceptible de se traduire par un nombre non négligeable de cas transmis par voie sexuelle. Les rapports sexuels avec pénétration vaginale comporteraient un risque plus faible de transmission par rapport aux pratiques sexuelles qui impliquent un risque plus élevé de traumatisme des muqueuses ano-génitales (rapports sexuels avec pénétration anale, fist-fucking, utilisation de jouets sexuels).
Les tatouages à base de colorants ou d'encre, le port de stylets et de piercing peuvent transmettre l'hépatite C d'une personne à une autre par le sang infecté si des techniques de stérilisation correctes ne sont pas respectées. Les tatouages ou piercing réalisés avant le milieu des années 1980, "Underground", ou non professionnels sont particulièrement préoccupantes, car les techniques de stérilisation dans de tels contextes peuvent avoir été insuffisantes pour prévenir la maladie.
Les articles de soins personnels tels que rasoirs, brosses à dents, ciseaux à ongles, et d'autres instruments de manucure ou pédicure peuvent être facilement contaminés par du sang. Le partage de ces objets peut conduire potentiellement à une exposition au VHC.
Le VHC n’est pas propagé par simple contact comme étreintes, baisers, partage de nourriture ou d'ustensiles de cuisine.
Le terme de transmission verticale désigne la transmission d'une maladie infectieuse de la mère à son enfant pendant l’accouchement. La transmission de l'hépatite C de la mère à l’enfant a bien été décrite, mais elle se produit relativement rarement et uniquement chez les femmes qui sont positives pour l’ARN du VHC au moment de la délivrance, le risque de transmission dans ce contexte étant d'environ 6%. Comme pour la transmission par voie sexuelle il est directement proportionnel à la virémie (quantité de virus circulant). Parmi les femmes qui sont séropositives à la fois pour le VHC et pour le VIH au moment de l'accouchement, le risque de transmission au nouveau-né de hépatite C est d’environ 25%.
Le risque de transmission verticale du virus de l'hépatite C ne semble pas être associé à un mode particulier d’accouchement ou à l'allaitement. Une césarienne ne semble donc pas prévenir le risque de transmission. Curieusement, il est nettement plus élevé si le nouveau-né est un garçon.