L'ethnologue Sophie-Laurence Lamontagne soutient que l'hiver est un élément fondamental de la culture québécoise. En bousculant le quotidien des arrivants et force le passage d'une culture européenne à une autre, la québécoise. Cette adaptation graduelle passe par trois phases, d'abord une phase d'appréhension, suivi de la familiarisation et de la compréhension et se conclut par la domestication, qui établit « un équilibre entre la nature et l'homme, entre le climat et l'expression des besoins ».
Le Nouveau-Monde réservait en effet « une fort mauvaise surprise » aux premiers explorateurs européens, raconte l'anthropologue québécois, Bernard Arcand. « Face au froid qui allair durer des semaines, la catastrophe était inévitable : en trois mois 25 des 110 marins de Cartier moururent ». L'expédition de Pierre Chauvin, en 1600, n'eut guère plus de chance : il laissa 30 marins à Tadoussac à l'automne ; à son retour au printemps, il n'en restait plus que 11.
Les témoins des premières années en Nouvelle-France témoignent des rigueurs du climat. Sœur Morin, décrit l'angoisse vécue au cours de l'hiver 1640 en concluant que le froid « ne peut être compris que par ceux qui le souffrent ». En 1721, le père Charlevoix écrit : «ainsi n'ais-je jamais passé d'hiver dans ce pays, que je n'aie vu apporter à l'hôpital quelqu'un, à qui il fallait couper des bras et des jambes gelés ».
Dès cette époque, les nécessités vitales de la vie en hiver, s'abriter, manger, se déplacer et se couvrir ont mobilisé d'importantes énergie et inspiré une série d'adaptations, qu'il s'agisse d'architecture, d'aménagement du territoire, de transport ou de génie.
Au cours des quatre derniers siècles, les Québécois ont fait preuve d'ingéniosité afin de se prémunir contre certains aspects de l'hiver. Dès la fin de l'automne, de nombreux Québécois érigent des abris temporaires pour bénéficier d'un emplacement de stationnement sans avoir à déneiger leur entrée de garage. L'utilisation systématique d'isolation thermique et des fenêtres doubles et même triples améliorent l'étanchéité de l'enveloppe des édifices. Contrairement à d'autres pays nordiques, on retrouve très peu de chauffage collectif au Québec et l'électricité est devenue au cours des 30 dernières années la principale forme d'énergie utilisée pour le chauffage.
Plusieurs complexes immobiliers ont mis en place des réseaux de tunnels afin de circuler d'un édifice à l'autre. C'est le cas par exemple du campus de l'Université Laval à Sainte-Foy. Toutefois, le plus imposant réseau souterrain est sans contredit le RÉSO de Montréal. Le réseau consiste en 30 km de tunnels et couvre une superficie de 12 km². Il relie 60 complexes commerciaux et résidentiels, soit 80% de l'espace de bureau et 35% de l'espace commercial de l'arrondissement de Ville-Marie. On y retrouve des banques, des hôtels, des centres commerciaux, des sièges sociaux, des édifices universitaires, des résidences de luxe, ainsi que sept stations de métro et deux gares. Plus de 500 000 personnes l'utilisent quotidiennement, surtout l'hiver.
L'hiver rigoureux a des conséquences sur la consommation d'énergie des ménages québécois ; 68 % des résidences utilisent le chauffage électrique pour se garder au chaud durant la saison froide.
Selon le distributeur d'électricité Hydro-Québec, estime que le chauffage est responsable de plus de la moitié de la consommation électrique d'une résidence au Québec, qui s'établit à près de 17 000 kilowattheures par année.
Ainsi, les pointes de consommation d'électricité sont fortement corrélées avec la température extérieure. Le record de consommation a été battu le 16 janvier 2009 à 7 heures du matin, avec une demande en puissance de 37 220 mégawatts. La température enregistrée à Québec lors de la pointe record était de -31,8 °C. Le record précédent avait été établi le 15 janvier 2004, en raison d'une autre vague de froid. Le réseau d'Hydro-Québec avait alors enregistré une pointe de puissance de 36 268 mégawatts.
Au fil des ans, les autorités québécoises ont développé des moyens de réduire l'impact de l'hiver sur les mouvements des biens et des personnes. Le ministère des Transports du Québec et les municipalités ainsi que le gouvernement fédéral, dans ses champs de champs de compétence, investissent en conséquence des montants considérables afin d'assurer la continuité des transports en saison hivernale.
Les villes québécoises consacrent une partie importante de leurs budgets à l'entretien des routes en hiver, notamment pour le déneigement. Pour la seule ville de Québec, le budget annuel d'enlèvement de la neige au cours d'une saison comportant une accumulation moyenne de 320 cm est estimé à 60 millions de dollars soit près de 5% de son budget. Les opérations de déneigement des 2 550 km de rues et de 1 160 km de trottoirs requièrent la mobilisation de 1 250 véhicules – souffleuses, chasses-neige, niveleuses, camions-bennes, saleuses, chasses-neige de trottoirs, etc..
Selon les endroits, la neige est poussée sur le bord de la chaussée ou dans les fossés ou soufflée sur les terrains. Dans les quartiers plus densément peuplés, la neige est chargée dans des camions-bennes. Pour des raisons de protection de l'environnement, la neige n'est plus déchargée dans les cours d'eau. Elle est plutôt laissée dans des dépôts, où elle fondra avec le retour du printemps.
Les mois d'hiver, suivis du dégel printanier, entraînent des coûts supplémentaires pour les exploitants du réseau routier. Le cycle de gel et de dégel annuel détériore les chaussées, ouvrant des nids-de-poule ou des fissures sur la voie publique.
Les transports maritimes sont également affectés par la saison froide. Le fleuve Saint-Laurent est gelé de la fin décembre à la fin mars. La garde côtière canadienne opère un service de brise-glace afin d'ouvrir un canal navigable entre Montréal, le golfe du Saint-Laurent et l'océan Atlantique.