Le Corbusier artiste, Le Corbusier et les artistes
En même temps que sa pratique architecturale, Le Corbusier n'a de cesse de nourrir sa réflexion par une pratique régulière des arts plastiques. On l'a vu, sa collaboration avec Amédée Ozenfant a été féconde (l'esprit nouveau, le purisme, etc).
Il pratique toute sa vie la peinture, et compte de nombreuses expositions. Son premier "voyage d'Orient" le fait passer par Vienne où il rencontre entre autres Gustav Klimt.
Il était lié d'amitié avec l'artiste breton Joseph Savina, ébéniste de formation, à qui il confiait - dans les années cinquante - la réalisation de sculptures en bois, dont il faisait le projet dessiné.
Il a beaucoup œuvré pour faire connaître son "autre" cousin Louis Soutter, qui est maintenant reconnu comme un grand artiste suisse et dont il possédait plusieurs centaines de dessins.
Les théories de Le Corbusier
« Là où naît l'ordre, naît le bien-être. » Les choix de Le Corbusier en architecture sont ceux qui définissent le purisme : simplicité des formes, organisation, rigueur. Cette vision est mêlée d'utopie, le bonheur étant l'une des clés de ses réflexions sur l'urbanisme. Son « langage » architectural s'applique aussi bien au logement économique qu'à la villa de luxe. Dès 1926, Le Corbusier définit "UNE architecture moderne " (et non pas "l'architecture moderne") en cinq points (ce sont les Cinq points de l'architecture moderne) :
En 1933, au Congrès international d'architecture moderne (CIAM) d'Athènes, il affirme : « Les matériaux de l'urbanisme sont le soleil, l'espace, les arbres, l'acier et le ciment armé, dans cet ordre et dans cette hiérarchie. »
Le docteur P. Winter lui déclare : « notre rôle et le vôtre, aujourd'hui est de restituer la nature à l'Homme, de l'y intégrer. »
En 1938 et ce jusqu'en 1965, il n'eut de cesse de s'intéresser au projet de La Sainte-Baume, qui lui servit de brainstorming toute sa vie. Le projet utopique d'alors était de réconcilier les Français et les paysautour de la France, et de relever l'âme et l'esprit et la raison des gens pour leur redonner goût et espoir après toutes ces années de guerre.
Déjà en 1938 il écrivait un livre avec comme titre : Des canons, des munitions ? Merci ! Des logis... SVP.
Son amitié avec Édouard Trouin, géomètre de père en fils depuis 5 générations, fut très prolifique.
Le Corbusier a consigné ses théories et ses recherches dans 35 ouvrages écrits entre 1912 et 1966. Ses pairs le considéraient comme un visionnaire mais un piètre bâtisseur. Le Corbusier s'en défendait : « En architecture, je ne serai jamais l'un de vos concurrents, puisque j'ai renoncé (…) à pratiquer l'architecture de manière générale et que je me suis réservé certains problèmes qui mettent en jeu exclusivement des questions de plastique. »
1924 : Maison du Tonkin, rue Jean-Descas, Bordeaux (Gironde), détruite
1925 : Les habitations de la Cité Frugès à Pessac (Gironde)
1925 : Pavillon de l'Esprit Nouveau à l'Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes (Paris)
1926 : Maison Cook, 6 rue Denfert-Rochereau à Boulogne-Billancourt
1926 : Maison Guiette, populierenlaan 32, à Anvers (Belgique)
1926 : Armée du Salut, Palais du Peuple, 29, rue des Cordelières 13e arrondissement de Paris
1926 : Villa Stein appelée aussi "Les Terrasses", 15, rue du Professeur Pauchet à Vaucresson (Hauts-de-Seine)
1927 : Maison Planeix, 26 boulevard Masséna, 13e arrondissement de Paris : une mise en œuvre des théories de Le Corbusier sur l'unité d'habitation calculée sur les mesures du corps humain.
1931 : immeuble d'habitation comprenant l'atelier du Corbusier, 24 rue Nungesser et Coli à la limite entre Boulogne-Billancourt et le 16e arrondissement de Paris
1934 : Armée du salut, rue du Chevaleret, 13e arrondissement de Paris
1934 : Maison de weekend Henfel, 49 avenue du Chesnay à La Celle-Saint-Cloud (Yvelines)
1935 : villa Le Sextant, 17, avenue de l'océan à La Palmyre dans la commune des Mathes (Charente-Maritime)
1951 : Le Palais des Filateurs, Villa Sarabhai et Villa Shodan, Ahmedabad, Inde
1953 - 1955 : Cité Radieuse de Rezé (non identique mais sur le modèle et le même principe de celle de Marseille), appelée aussi Maison radieuse, Rezé, près de Nantes (Loire-Atlantique)
1952 Les maisons Jaoul (A et B), Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine)
1948 : Projet d'urbanisme pour la ville d'Izmir, Turquie.
1949 : Projet d'urbanisme pour la ville de Bogota
1950 : Basilique Universelle de la Paix par le Pardon à Plan-d'Aups-Sainte-Baume (travaux et études commencées avec Edouard Trouin, dès le 12 août 1945).
1951 : Projet pour le concours pour le grand ensemble du quartier Rotterdam à Strasbourg
1955 : Ville radieuse à Meaux
1961 : Projet pour le concours du Palais des congrès et hôtel en lieu et place de la Gare d'Orsay à Paris
1962 : Projet de 3500 logements repartie dans 3 unités d’habitation mais seul 1 unité vue le jour sur les hauteurs de la ville Firminy-Vert
1965 : Projet d'une piscine dans le centre civique de Firminy Vert, finalement réalisé par son discipleAndré Wogenscky