Liste des accélérateurs en physique des particules - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Introduction

Cet article concerne la liste des accélérateurs de particules utilisés pour les expériences de physique des particules. Les tout premiers accélérateurs ont été surtout utilisés en physique nucléaire.

Dans l'histoire de la physique des particules, les rayons cosmiques ont été les premiers fournisseurs de particules (astroparticules) à très haute énergie. La radioactivité ne produit pas de tels projectiles. Les rayons cosmiques ont l'inconvénient d'être rares et d'avoir des énergies imprévisibles (jusqu'à 108TeV soit 100 millions de fois l'énergie des particules du Tevatron). Pour explorer le noyau, comme pour produire des particules, les expérimentateurs souhaitaient disposer de faisceaux de particules connues, animées d'une énergie connue, et maîtriser ainsi les conditions d'expérience. C'est pourquoi la technique des accélérateurs a connu, après le seconde guerre mondiale, des perfectionnements successifs grâce auxquels ces instruments ont pratiquement supplanté les rayons cosmiques comme sources de projectiles à haute énergie.

Les accélérateurs de particules ont été construits en tenant compte des 3 idées simples suivantes:

  • Ils n'accélèrent que les particules porteuses d'une charge électrique, sensibles aux champs électriques et magnétiques que la technologie sait produire et utiliser.
  • Les particules accélérées doivent rester stables (ne pas se désintégrer) pendant l'accélération. L'électron et le proton, le positron et l'antiproton répondent à ces conditions. Les ions lourds sont chargés et stables mais mal adaptés à l'étude des particules.
  • Les particules doivent circuler dans un vide suffisant pour ne pas heurter une molécule qui perturberait leur trajectoire.

Remarque : dans cette liste, un même accélérateur peut apparaître deux fois (ou plus) dans le même tableau, par exemple avant et après une modification ou une amélioration, et/ou dans deux tableaux (ou plus), selon qu’il a été transformé d’un type en un autre ou bien s’il peut fonctionner selon deux modes. Ainsi, le Tevatron apparaît à trois reprises : une fois dans le tableau "accélérateurs à cible fixe" et deux fois dans le tableau "collisionneurs de Hadrons". Autre exemple, le Large Hadron Collider peut produire des collisions entre protons comme des collisions entre ions, d’où sa présence dans les deux tableaux correspondants.

Les accélérateurs primitifs

Ils utilisèrent tous de simples faisceaux dirigés sur des cibles fixes. Ils furent utilisés pour des expérimentations brèves, peu coûteuses, sans qualificatif (elles n'ont pas porté de nom).

Cyclotrons

Avec les plus grands cyclotrons mis en service avant la guerre, l'énergie atteignait un plafond. Le cyclotron ne peut pas accélérer des particules aussi légères que les électrons, car ces particules se comportent rapidement de manière relativiste.

Accélérateur Localisation Années de
fonctionnement
Forme Particule accélérée Energie
cinétique
Notes et découvertes
Cyclotron de 23 cm UC Berkeley - U.S.A. 1931 Circulaire H2+ 1.0 MeV Mise en évidence du concept
Cyclotron de 28 cm UC Berkeley - U.S.A. 1932 Circulaire Proton 1.2 MeV
Cyclotron de 68 cm UC Berkeley - U.S.A. 1932-1936 Circulaire Deutérium 4.8 MeV Interactions deutérium / noyaux
Cyclotron de 94 cm UC Berkeley - U.S.A. 1937-1938 Circulaire Deutérium 8 MeV Découverte de nombreux isotopes
Cyclotron de 152 cm UC Berkeley - U.S.A. 1939-1941 Circulaire Deutérium 16 MeV Découverte de nombreux isotopes
Cyclotron de 4,67 m Berkeley Rad Lab[1] - U.S.A. 1942- Circulaire Diverses >100 MeV Recherche sur la séparation de l'isotope de l'uranium
Calutrons Oak ridge,
Tennessee - U.S.A.
1943- "En fer à cheval" Noyaux
d'uranium
Utilisés pour séparer des isotopes du Projet Manhattan

[1] Premier accélérateur construit sur le site actuel du Lawrence Berkeley National Laboratory , connu par la suite sous le nom de Berkeley Radiation Laboratory ("Rad Lab" pour faire court)

Accélérateurs électrostatiques

Une haute tension statique est appliquée entre 2 électrodes produisant ainsi un champ électrique statique. Voir les accélérateurs électrostatiques

Accélérateur Localisation Années de
fonctionnement
Forme Particule accélérée Energie
cinétique
Notes et découvertes
Accélérateur électrostatique de
Cockcroft et Walton
Cavendish Laboratory 1932 générateur Cockcroft-Walton Proton 0.7 MeV Le premier à briser le noyau (Lithium)

Synchrocyclotrons

Dans un synchrocyclotron, c'est la dimension de l'électroaimant qui détermine l'énergie finale. La fréquence de résonance du système HF doit pouvoir varier facilement grâce à un condensateur variable intercalé entre le conducteur du duant (dee) et la paroi. Une tension continue, superposée à la tension HF est appliquée à l'électrode d'accélération pour faciliter l'extraction de la source d'ions.

Accélérateur Localisation Années de
fonctionnement
Forme Particule accélérée Energie
cinétique
Notes et découvertes
Synchrocyclotron Berkeley - U.S.A. 1948- circulaire proton 350 Mev Etude des mésons π
Synchrocyclotron CERN (Genève) 1958-1990 Circulaire d= 227 cm
Variation de fréquence 30 à 16 Mhz
Proton 680 MeV Moment magnétique anormal
du muon
Synchrocyclotron Dubna, Russie Décembre 1949- Pôle E.aimant d = 6 m Proton 700 MeV 7000 tonnes
( Tour Eiffel = 7150 t)
Synchrocyclotron Leningrad, Russie Pôle E.aimant d = 7 m Proton 1 GeV 7000 tonnes

Synchrotrons

Moins de métal, moins de puissance électrique : les synchrotrons ont permis un bond en avant de l'énergie . L'énergie du Bevatron de Berkeley , 6,2 GeV n'a pas été choisie arbitrairement : c'est l'énergie minimale nécessaire pour produire des antiprotons.

Accélérateur Localisation Années de
fonctionnement
Forme
et taille
Particule
accélérée
Energie
cinétique
Notes et découvertes réalisées
Cosmotron Brookhaven
National Laboratory
U.S.A.
1953-1968 Anneau circulaire
(72 mètres environ)
Proton 3.3 GeV Particules en V, production artificielle de mesons.
Birmingham
Synchrotron
Université de Birmingham 1953 Proton 1 GeV
Bevatron Berkeley Rad Lab - LBNL - U.S.A. 1954-~1970 "Piste de course" Proton 6.2 GeV Essai sur les particules étranges. Antiproton, antineutron sont découverts.
Bevalac, combinaison d'un LINAC, un tube de divergence, puis le Bevatron Berkeley Rad Lab - LBNL - U.S.A. ~1970-1993 LINAC suivi d'une "Piste de course" N'importe quel noyau stable pouvait être accéléré Observation de matière nucléaire condensée. Ionisation intra-tumorale en cancérologie.
Saturne I Saclay, France 1958-1997 Proton, ions lourds 3 GeV proton
Zero Gradient Synchrotron Argonne National Laboratory - U.S.A. 12.5 GeV
Proton Synchrotron
PS
CERN, Suisse 1959- nos jours Diamètre : 200 m
focalisation forte
Proton 25 GeV Production d’antiprotons.
Nombreuses expériences, dont :
CLOUD, DIRAC, n_TOF.
Également injecteur pour ISR et SPS.
Synchrotron à gradient alternés
AGS
Brookhaven
National Laboratory-U.S.A.
1960- Diamètre : 200 m
focalisation forte
Proton 33 GeV Découverte du neutrino muonique
J/Ψ (1974), Violation CP / kaon
Page générée en 0.171 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales | Partenaire: HD-Numérique
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise