Monument de la Liberté | |
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Présentation | |
Type | Mémorial |
Architecte | Kārlis Zāle |
Date de construction | 18 novembre 1935 |
Dimensions | 42 m |
Géographie | |
Latitude Longitude | |
Pays | Lettonie |
Localité | {{{commune}}} |
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Le Monument de la Liberté (letton : Brīvības Piemineklis), situé à Rīga en Lettonie, est un mémorial érigé en l'honneur des soldats morts au combat durant la Guerre d'indépendance lettone (1918-1920). Inauguré le 18 novembre 1935 lors du 17e anniversaire de l'indépendance du pays, ce monument est appelé affectueusement « Milda » par les habitants de la ville. Considéré comme un symbole important de la liberté, de l'indépendance et de la souveraineté de la Lettonie, il est souvent le lieu central de manifestations publiques et de cérémonies officielles. C'est également l'un des monuments les plus hauts d'Europe dans son genre avec une hauteur de 42 mètres.
Les nombreux bas-reliefs et sculptures du Monument de la Liberté dépeignent la culture et l'histoire de la Lettonie. L'idée du monument voit le jour au début des années 1920, lorsque le Premier ministre de Lettonie, Zigfrīds Anna Meierovics, lance différents concours en vue de la conception d'une colonne du mémorial. Après plusieurs concours, le monument est finalement construit au début des années 1930, selon le projet vainqueur intitulé « Brille comme une étoile ! » du sculpteur letton Kārlis Zāle. Les travaux de construction sont financés par des dons privés.
Aujourd'hui, la base du monument est souvent fleurie de couronnes de fleurs habituellement rouges et blanches, les couleurs du drapeau national. Entre 1944 et 1991, il est interdit par les autorités soviétiques occupantes d'y déposer des fleurs – crime dont les auteurs sont punis par une déportation en Sibérie – et il est même envisagé de démolir le monument sans qu'aucune décision ne soit finalement prise. On attribue le sauvetage du monument à la sculptrice soviétique Vera Moukhina, peut-être parce qu'elle considérait qu'il était de la plus haute valeur artistique. Au lieu de détruire le monument parce qu'ils craignent des manifestations et une insurrection, les soviétiques érigent une statue de Lénine. Ces deux monuments se sont tournés le dos jusqu'à la restauration de l'indépendance : la statue de Lénine orientée vers Moscou regarde l'est tandis que Milda regarde vers l'ouest.
La propagande soviétique tente de détourner la signification symbolique du monument en adéquation avec l'idéologie communiste mais il reste un symbole de l'indépendance nationale pour le grand public. Le 14 juin 1987, environ 5000 personnes s'y réunissent pour commémorer les victimes du régime soviétique et y déposent des fleurs. Cette manifestation relance le mouvement d'indépendance nationale qui culmine trois ans plus tard avec le rétablissement de la souveraineté de la Lettonie.
Le monument se trouve au centre de Rīga sur le Brīvības bulvāris (« Boulevard de la Liberté »), près du vieux Rīga. En 1990, une partie de la rue autour du monument, sur environ 200m de long entre les boulevards Rainis et Aspazija a été piétonnisée pour former une place. Une partie de celle-ci inclut un pont enjambant le canal de la ville qui faisait autrefois partie de ses remparts détruits au XIXe siècle pour construire les boulevards. Le canal fait 3,2 km de long et est bordé de parcs sur la moitié de sa longueur. La terre provenant de la démolition des fortifications fut rassemblée dans les parcs où elle forme maintenant une colline artificielle avec une succession de chutes d'eau au nord du monument. Le boulevard à l'est du parc est le siège de nombreuses ambassades et institutions, les plus proches du monument étant les ambassades françaises et allemandes, l'université de Lettonie et le Rīgas Valsts 1. ģimnāzija (Gymnasium officiel de Rīga N° 1).
Plus au sud, situé dans le parc près du monument, se trouve l'Opéra National de Lettonie avec un jardin de fleurs et une fontaine en face de celui-ci. À l'opposé de l'opéra, sur la partie occidentale de la place près du vieux Rīga, se trouvent un petit café et l'horloge Laima. L'horloge est érigée en 1924 et est décorée en 1936 par une publicité de la marque de confiserie « Laima » d'où elle tire son nom ; c'est un lieu de rendez-vous populaire.
Initialement, il était prévu de construire une place elliptique autour du monument, fermée par un mur de granit d'1m60 de haut avec des bancs placés à l'intérieur et entouré de haies de thuya à l'extérieur. Le projet ne s'est cependant pas concrétisé dans les années 1930. L'idée est reconsidérée dans les années 1980 mais est à nouveau mise en suspens.
Les sculptures et bas-reliefs du Monument de la Liberté, arrangés en 13 groupes, dépeignent la culture et l'histoire lettones. La base du monument se compose de différentes formes quadrangulaires empilées l'une sur l'autre et dont la taille diminue en s'élevant. Une montée d'escalier en granit rouge et composée de 10 marches, d'1,80 m de haut, enlace la base du monument entre deux reliefs de travertin de 1,70 m de haut et de 4,50 m de large, « Tirailleurs lettons » (13 ; letton : Latvju strēlnieki) et « la nation lettone - les chanteurs » (14 ; letton : Latvju tauta - dziedātāja), qui décorent ses côtés épais de 3 m. Deux marches supplémentaires forment une plateforme circulaire de 28 m de diamètre sur laquelle l'ensemble du monument repose. À l'avant du monument, la plateforme dessine un rectangle qui est utilisé lors des cérémonies. Également constitué de granit rouge, le socle du monument est formé par 2 blocs rectangulaires : celui du dessous est un bloc monolithique de 3,50 m de haut, 9,2 m de large et 11m de long tandis que celui du dessus, plus petit, fait 3,50 m de haut, 8,50 m de large et 10 m de long et possède des ouvertures circulaires à ses coins qui contiennent chacune un ensemble sculptural de trois personnes. Ses côtés sont également plaqués de travertin.
À l'avant du monument, entre les ensembles « Travail » (10 ; letton : Darbs) dépeignant un pêcheur et un artisan ainsi qu'un fermier qui se tient debout en tenant une faux décorée de feuilles de chêne et de glands pour symboliser force et virilité) et « Gardiens de la Patrie » (9 ; letton : Tēvzemes sargi) dépeignant un ancien guerrier letton debout entouré de deux soldats modernes agenouillés, une dédicace de l'écrivain letton Kārlis Skalbe est inscrite sur l'un des panneaux de travertin : Pour la Patrie et la Liberté (6 ; letton : Tēvzemei un Brīvībai).
Sur les côtés, les panneaux de travertin portent deux bas-reliefs : « 1905 » (7 ; letton : 1905.gads) en référence à la Révolution russe de 1905, et « La bataille contre les Bermontiens sur le Pont de Fer » (8 ; letton : Cīņa pret bermontiešiem uz Dzelzs tilta, en référence à une bataille décisive à Rīga durant la Guerre d'indépendance lettone. Au dos du monument, l'on retrouve deux autres ensembles sculpturaux : « Famille » (12 ; letton : Ģimene) (une mère se tenant entre ses deux enfants) et « Intellectuels » (11 ; letton : Gara darbinieki). Sur le socle de granit rouge, il y a encore un autre bloc rectangulaire de 6m de haut et de large et de 7m50 de long entouré de quatre ensembles sculpturaux de granite gris de 5m50 - 6m de haut : « Lettonie » (2 ; letton : Latvija), « Lāčplēsis » (3 ; Tueur d'ours, héros populaire d'une épopée lettone), « Vaidelotis » (5 ; un prêtre païen balte) et « les Briseurs de chaînes » (4 ; letton : Važu rāvēji) (trois hommes enchaînés essayant de se libérer de leurs entraves).
Le bloc le plus haut sert aussi d’assise à la colonne monolithique de travertin haute de 19 m et large de 2 m 50 à sa base, parcourue en son milieu par une ligne de verre, à l'avant et à l'arrière. La colonne est surmontée d'une allégorie en cuivre de la Liberté (1), laquelle est haute de 9 m et a l'apparence d'une femme soulevant trois étoiles dorées qui symbolisent les régions culturelles de la Lettonie : Vidzeme, Latgale et Courlande.
Le monument est construit par-dessus une structure de béton armé et était à l'origine fixé par des câbles de plomb et de bronze et par du mortier de chaux. Certains des matériaux d'origine ont cependant été remplacés par un enduit de polyuréthane durant la restauration. Il y a une pièce à l'intérieur du monument, accessible par une porte à l'arrière de celui-ci, où se trouve un escalier menant à la partie supérieure du monument qui est utilisé pour l'installation électrique et donnant accès au réseau d’égouts. Cette pièce n'est pas accessible au public et est principalement utilisée comme entrepôt, mais il a été proposé qu'elle puisse être transformée pour accueillir une petite exposition destinée à introduire après la cérémonie du dépôt de fleurs l'histoire du monument auprès des officiels étrangers visitant la Lettonie.
De l'inauguration du monument en 1935 jusqu'en 1940, une garde d'honneur est présente, avant d'être retirée peu après l'occupation de la Lettonie. Elle est rétablie le 11 novembre 1992. Les gardes sont des soldats de la compagnie de la garde d'honneur du bataillon des quartiers généraux des Forces armées nationales (letton : Nacionālo Bruņoto spēku Štāba bataljona Goda sardzes rota). La garde n'est pas obligée d'être de service en cas de mauvaises conditions climatiques ou si les températures sont en dessous de -10 °C ou au-dessus de 25 °C. Le service de garde dure deux semaines d’affilée, avec trois ou quatre paires de gardes se relevant toutes les heures au cours d'une cérémonie commandée par le chef de la garde. En dehors des deux gardes, il y a également durant chaque service deux soldats de faction qui veillent à la sécurité de la garde d'honneur.
Normalement, la garde change toutes les heures entre 9 h et 18 h. Après une heure de garde, les soldats ont deux heures de libre qu'ils passent dans leurs quartiers au Ministère de la Défense. Depuis septembre 2004, les gardes patrouillent également chaque demi-heure durant leur service : ils marchent au pas depuis la base du monument en longeant chaque côté deux fois et retournent ensuite à leurs postes. Les gardes doivent avoir une taille minimale de 1m82 et être en bonne santé, puisqu'il faut rester debout sans bouger pendant une demi-heure.