Nepenthes rajah - Définition

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Culture

Nepenthes rajah est réputé être le népenthe le plus difficile à cultiver, toutefois cette réputation semble être exagérée.

Un N. rajah cultivé avec une grande urne inférieure.

Facteurs environnementaux

N. rajah est une espèce de montagne ou highland (haute terre), qui pousse à des altitudes comprises entre 1 500 et 2 650 m. Ainsi, elle a besoin de journées chaudes, avec des températures allant de 25 à 30°C, et de nuits fraîches, avec des températures d'environ 10 à 15°C. Les températures en elles-mêmes ne sont pas vitales (toute proportion gardée), mais plutôt les écarts entre elles ; N. rajah a besoin de nuits plus froides de 10°C ou plus. Si ces exigences ne sont pas respectées la plante déclinera, ou au mieux, restera chétive et insignifiante.

Comme tous les Nepenthes, cette plante nécessite un environnement relativement humide pour une bonne croissance. Des valeurs telles que 75 % d'humidité relative sont généralement considérées comme optimales, avec une élévation de l'humidité la nuit (autour de 90 %). Toutefois, N. rajah tolère des fluctuations d'humidité, en particulier les spécimens jeunes, tant qu'elle n'est pas inférieure à 50 %. Elle peut facilement être contrôlée grâce à un humidificateur à ultrasons et un hygromètre.

Dans son habitat naturel, N. rajah pousse dans des espaces ouverts, exposé directement à la lumière du soleil ; pour cette raison il a également besoin d'une importante luminosité en culture. Beaucoup de cultivateurs utilisent des lampes halogènes de 500 à 1 000 watts. Il est souvent recommandé de les placer de 1 à 2 m des plantes. Selon la localisation géographique, la lumière naturelle peut être suffisante. Toutefois ceci est seulement possible dans des régions équatoriales, où la luminosité y est suffisante pour répondre au besoin de la plante. Une photopériode de douze heures se rapproche des conditions naturelles.

Substrat et arrosage

Des fibres pures de sphaigne (genre Sphagnum) font un excellent substrat de base, des combinaisons sont alors possible avec les matériaux suivants : tourbe, perlite, vermiculite, sable, roche de lave, pierre ponce, fibre d'Osmunda, substrat pour orchidée et charbon de bois d'horticulture. Le substrat doit être bien drainé et pas trop compact. La mousse permet de retenir l'humidité près des racines. Le mélange peut être entièrement détrempé dans de l'eau avant son installation.

Statut de conservation

Une espèce menacée

Nepenthes rajah est classé parmi les espèces menacées (EN – B1+2e) sur la Liste rouge de l'UICN de l'IUCN. Il figure également sur l'Annexe I, Partie II du Wildlife Conservation Enactment (WCE) de 1997 et plus notoirement sur l'Annexe I du CITES, ce qui interdit le commerce international de plantes prélevées dans la nature. Toutefois, du fait de la grande popularité du N. rajah parmi les collectionneurs, beaucoup d'individus ont été prélevés illégalement dans la nature, bien que l'espèce ne vive qu'à l'intérieur des frontières du parc national du Kinabalu. Au cours des années 1970, cela conduit à une sévère diminution des effectifs de certaines populations, c'est peut-être ce qui a amené à son classement au sein de l'Annexe I en 1981. Avec le N. khasiana, ce sont les deux seules espèces du genre à y figurer.

Pourtant, le futur à court terme de N. rajah semble sûr et pour cette raison il pourrait être plus exactement classé comme vulnérable (VU) ou, en prenant en compte les populations protégées des parcs, comme préoccupation mineure dépendant des mesures de conservation (LR (cd)). Ceci est en accord avec le centre de surveillance de la conservation de la nature qui le classe comme vulnérable. De plus, l'espèce était considérée comme vulnérable (V) par l'IUCN avant l'introduction des catégories de 1994.

Quoique N. rajah pousse dans une zone restreinte et est souvent cité comme une plante en péril, il n'est pas rare dans sa zone de distribution et la plupart des populations sont à l'écart des visiteurs dans des parties reculées du parc national du Kinabalu. De plus, N. rajah possède des feuilles de forme remarquable ce qui rend difficile son exportation à l'étranger même si les ascidies sont retirées, puisqu'il est aisé pour un officier de douane informé de les identifier.

Les récentes avancées en matière de micropropagation, ou plus spécifiquement en techniques in vitro, en Europe et aux États-Unis, permettent de produire des plantes en grand nombre à un prix relativement bas (il est possible de trouver des pieds de N. rajah autour de 20 à 25 €). La technique de propagation in vitro permet de faire pousser une plante entière à partir d'explants (fragments d'organe ou de tissu) par exemple des graines, des méristèmes… Cette technique a, dans une large mesure, supprimé les motivations des collectionneurs à aller à Sabah pour prélever une plante illégalement, ainsi la demande de plantes collectées dans la nature a considérablement chuté.

Rob Cantleyn, un important avocat de la conservation et cultivateur de Nepenthes évalue le statut de conservation actuel du N. rajah :

« Cette espèce se répartie en, au moins, deux sous-populations, qui sont bien protégées par les services des parcs nationaux de Sabah. L'une des populations vit dans une zone où l'accès est strictement interdit au public sans autorisation. Néanmoins, il y a eu un déclin au sein de la population de plantes matures dans les zones les plus connues et les moins patrouillées. C'est largement le fait d'une dégradation de l'habitat et des plantes par négligence des visiteurs qu'une collecte organisée de plantes. N. rajah est récemment devenu une plante commune en culture grâce aux possibilités de clonage peu onéreuses de la micropropagation. Je pense qu'aujourd'hui la collecte commerciale de cette plante dans la nature est négligeable (traduction approximative). »

Cela dit, il semble que la variabilité génétique de plants de N. rajah cultivés soit très faible, puisque toutes les plantes commercialisées semblent issues de seulement quatre souches provenant des jardins botaniques royaux de Kew à Londres.

Toutefois, les récoltes illégales ne sont pas les seules menaces pour N. rajah en milieu naturel. Le phénomène climatique El Niño de 1997/98 a eu un effet catastrophique sur les espèces de Nepenthes du mont Kinabalu. La période de sécheresse qui a suivi, a sévèrement réduit certaines populations naturelles. Neuf feux de forêt ont été recensés dans le parc de Kinabalu, couvrant une surface totale de 2 500 hectares et produisant d'épais nuages de fumée. Pendant la période El Niño, beaucoup de plantes ont été temporairement transférées dans la pépinière du parc dans le but de sauver au moins quelques individus. Ceux-ci ont été replantés dans le « jardin des Nepenthes » à Mesilau (voir ci-après). Malgré ces événements, N. rajah fut l'une des espèces les moins touchées et relativement peu de plantes périrent. Depuis, Ansow Gunsalam a fondé une pépinière fermée au pavillon de Mesilau au pied du mont Kinabalu pour protéger les espèces menacées dont N. rajah.

Plante exposée au « Jardin de la montagne » de Kinabalu.

Une distribution restreinte

La Station nature de Mesilau récemment ouverte, qui se situe près du terrain de golf derrière le village de Kundasang, est maintenant le seul endroit où des visiteurs peuvent espérer observer cette espèce spectaculaire dans son habitat naturel. Ici, plusieurs dizaines de plants de N. rajah poussent près du sommet d'un éboulement escarpé. Des plantes jeunes et d'autres matures sont visibles, certaines présentent des urnes approchant 35 cm de haut (voir commons:Image:Nepenthes_rajah.jpg). Du fait de leur grande taille, on pense que certains individus sont vieux de plus de 100 ans. Des visites guidées quotidienne sont organisées au « Jardin des Nepenthes » où ces plantes sont situées. Presque toutes les autres populations de Nepenthes rajah vivent dans des coins reculés du parc national du Kinabalu, qui ne sont pas visitables. Les visiteurs du parc peuvent également admirer un exemplaire de N. rajah de taille moyenne situé dans la pépinière attenante au « Jardin de la montagne ».

Parmi les autres localisations connues de populations sauvages de Nepenthes rajah, il y a le plateau de Marai Parai, la rivière est de Mesilau près de la grotte de Mesilau, la rivière supérieure de Kolopis et le versant est du mont Tambuyukon.

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