Phare d'Eckmühl - Définition

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Fonctionnement

Alimentation

Le phare est directement électrifié lors de sa mise en fonctionnement en 1897. Les moteurs qui l'alimentent sont abrités dans le local de 153 mètres carrés situé à son pied. L'électricité permettant au phare de fonctionner est fournie grâce à des alternateurs de type Méritens. Ceux-ci sont entraînés par un arbre de transmission, lui même entraîné par des courroies en tissu actionnées par des machines à vapeur d'une puissance moyenne de 12 chevaux. Ces dernières consomment chaque année 125 tonnes de charbon acheminé par caboteurs depuis Saint-Nazaire jusqu'au port de Kérity. En 1901, le phare d'Eckmühl est le plus puissant du monde avec celui de Créa'ch.

Les deux moteurs sont remplacés en 1910 par des nouveaux d'une puissance de 23 et 33 chevaux et consommant 175 tonnes de charbon par an. En mai 1929 le phare est relié au réseau électrique de la ville. Pour contrer les pannes de secteur, une batterie d'accumulateurs est installée en 1931 et prend automatiquement le relais en cas de besoin.

Appareil optique

Le phare d'Eckmühl est le premier de France à émettre de la lumière en utilisant deux optiques. Ce système permet, pour la même consommation électrique qu'un seul gros optique, d'obtenir un faisceau plus puissant et est plus économique.

Ces optiques sont des lentilles de Fresnel à quatre panneaux renfermant chacune une lampe halogène. Les lampes d'origine étaient des ampoules à incandescence traditionnelles. Les lentilles sont mises en rotation par un moteur électrique et reposent sur un support lui-même plongé dans un bain de 100 kilogrammes de mercure pour limiter autant que possible les frottements. Elles font un tour complet en 20 secondes ce qui permet d'obtenir un éclat toutes les cinq secondes.

L'appareil optique a une longueur focale de 30 centimètres. Il produit un éclat d'un dixième de seconde visible jusqu'à 25 milles.

Signal sonore

Le phare est équipé d'une sirène de Sautter-Harlé depuis son origine. En fonctionnement elle émet un son toutes les minutes entendu à 5 ou 6 milles par temps clair, mais seulement à 2 milles en cas de brouillard très épais. Chaque émission consomme 400 litres d'air sous pression.

Gardiennage

À sa mise en service en 1897 le phare compte six gardiens, logés pour moitié dans le bâtiment situé dans la cour du phare, les autres habitant dans le soubassement de l'ancien phare. L'électrification du phare en 1929 entraîne une réduction de leur nombre à quatre, ce système nécessitant moins d'efforts pour le fonctionnement et l'entretien. Ils ne seront plus que trois en 1952.

Par la suite l'effectif passe à deux. Le phare fonctionne aujourd'hui de façon totalement automatisée. Les deux derniers gardiens titulaires quittent le phare deux jours après son 110e anniversaire, le 19 octobre 2007. Ils sont affectés au phare de l'Île Vierge.

Autre utilisation

Le phare, en plus de servir à la signalisation maritime, est également utilisé comme site géodésique d'ordre 1 dans le système NTF.

Architecture et aménagement

Porte d'entrée.

Le phare se situe dans une cour rectangulaire d'environ 80 mètres par 60. Elle est ceinte d'un mur, dont la face nord qui n'est pas directement exposée à la mer n'a été construite qu'en 1924 à la suite d'un raz de marée. Elle contient en outre les logements des gardiens contre son extrémité ouest et la machinerie près de la face ouest de la tour. Le sol de la cour est décoré, symétriquement aux pieds des faces nord et sud du phare, de deux grands dessins en pierre d'ancre et d'étoile à cinq branches.

Le phare est structuré, de bas en haut, comme suit :

  • une base carrée de 1 m de hauteur ;
  • un soubassement carré de 9,43 m ;
  • un socle carré de 2,96 m ;
  • un corps de 32,63 m ;
  • une corniche carrée de 6,81 m ;
  • un campanile de 4 m ;
  • une lanterne de 9,50 m.

Ses murs sont entièrement faits de granite de Kersanton et ses fenêtres de chêne de France huilé. Pour accéder jusqu'à la lanterne il faut monter un total de 307 marches.

Soubassement

Quelques marches mènent du sol à la salle basse. Les murs extérieurs du soubassement sont fait de pierres saillantes et sont percés de la porte d'entrée du phare sur la face est et de trois fenêtres sur les trois autres faces. La porte à deux battants est faite en acajou d'Australie et contient des parties vitrées recouvertes de panneaux en bronze et cuivre patinés au vert antique. Elle est surmontée d'une imposte également recouverte d'un panneau en bronze avec un écusson.

Corps

Escalier du corps, vu d'en-haut.

Le corps de la tour est octogonal à l'extérieur et cylindrique à l'intérieur. Ses murs sont percés de six fenêtres sur la façade est et cinq fenêtres sur la façade ouest, sur le long de laquelle courent également des câbles et sont plantées des antennes. La paroi interne est recouverte de carreaux blancs d'opaline.

Il contient un escalier à vis de 272 marches. Ces marches de granite mesurent 18 centimètres de haut, 80 centimètres de large et sont encastrées de 24 centimètres dans le mur. La paroi autour de l'escalier est ponctuée de renfoncements à chaque fenêtre. Le plafond est recouvert de 22 plaques de marbre bleu turquin nervurées de rayons de bronze. La rampe, faite de 2,565 tonnes de bronze, comporte un barreau par marche. Le pilastre a une forme qui imite celle du phare d'Eckmühl. Cet escalier permet d'atteindre une plateforme depuis laquelle une série d'une dizaine de marches plus raides mènent à la salle d'honneur du campanile.

Campanile

Balustrade du campanile.

Le campanile est constitué d'une tourelle octogonale entourée d'un balcon en encorbellement permettant d'en faire le tour. Cette tourelle contient une salle dite « salle d'honneur ». Entièrement lambrissée en chêne de France et chêne de Hongrie, on y trouve une statue en bronze de Louis Nicolas Davout, réduction de la statue érigée à Auxerre en son hommage. La tourelle est percée de sept fenêtres et a une porte en bronze qui donne sur le balcon. Les rebords de celui-ci sont gardés par une balustrade en granite.

Lanterne

La lanterne.

Une dernière série de marches mènent à la lanterne métallique de 4 mètres de diamètre peinte en blanc à l'extérieur. Celle-ci a une paroi interne boisée puis en verre entrecoupée de barreaux à partir de mi-hauteur. Elle est chapeautée d'une coupole ceinte d'un chéneau orné de gargouilles en tête de lion et de feuilles d'acanthe, surmontée d'un piédestal qui servait à soutenir une boule métallique qui n'est plus en place. Un balcon bordé d'une rambarde métallique fait le tour de la lanterne.

La lanterne contient l'appareil optique, composé de deux lentilles de Fresnel posées au-dessus du moteur qui les fait tourner.

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