Pinché à crête blanche | |||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
![]() | |||||||||
Classification | |||||||||
Règne | Animalia | ||||||||
Embranchement | Chordata | ||||||||
Classe | Mammalia | ||||||||
Ordre | Primates | ||||||||
Famille | Callitrichidae | ||||||||
Genre | Saguinus | ||||||||
Nom binominal | |||||||||
Saguinus oedipus (Linnaeus, 1758) | |||||||||
Statut de conservation IUCN : | |||||||||
| |||||||||
|
Le Pinché à crête blanche (Saguinus oedipus) est une espèce de primates de la famille des Callitrichidae.
En français on l'appel le pinché tamarin, en anglais Cottontop tamarin, en allemand Lisztaffe en référence aux cheveux blancs du célèbre compositeur Franz Liszt. Tití piel roja (« tamarin à poils roux »), mico tití cabeza blanca, tití leoncito, tití cabeza de algodón (« tamarin à tête de coton ») en Colombie. Son nom scientifique oedipus signifie « aux pieds enflés » et se réfère aux pieds et mains dotés de longues griffes.
C'est un quadrupède alerte, vif et très actif. Excellent sauteur, il est capable de bonds de plus de 3 m dont il corrige la direction à l’aide de sa queue qui fait aussi office de stabilisateur de vol. Dans les branches, où elle devient encombrante car non préhensile, la queue est enroulée en spirale entre les jambes. Parfois, le singe s’arc-boute sur elle.
Animal frugivore-insectivore-exsudativore, il consomme des végétaux (fruits, noix, nectar) pour 40%, des invertébrés (insectes, araignées et escargots) pour 40%, des vertébrés (oiseaux, jeunes lézards et petites grenouilles) et des œufs d'oiseau. Les oiseaux sont mordus à la tête, débarrassés de leur bec puis dévorés. Il suce la sève des arbres(14%) mais ne creuse pas de plaies dans les arbres pour la faire couler. Dans la RN de Montes de María (station de Colosó), il utilise plus de 60 espèces d'arbre appartenant à au moins vinght-huit familles différentes. Ici, il consomme notamment les fruits du palo de agua (Tichanthera sp.), du Manguier (Mangifera indica), du muneco (Cordia bicolor), des figuiers, des cécropias et du raisin de montagne (Pourouma sp.), la gomme du Caracoli (Anacardium excelsum), du Mombin jaune (Spondias mombin), du coca de mico (Erythroxylon sp.), de l’aguacatillo (Nectandra sp.), du chicho (Enterolobium sp.), du campano (Pithecellobium saman) et du cedro (Cedrela odorata), les fleurs du Génipap (Genipa americana), du ceiba (Pseudobombax septenatum) et des brosimums (Brosimum sp.). À la Hacienda el Ceibal, il consomme le nectar de la guanabana matimba (Annona purpurea), du bejuco unita (Macfadyena unguis-cati) et du peinicillo (Combretum fruticosum).
Cet animal boit la rosée du matin sur les feuilles sans prendre le risque de descendre s’abreuver à terre. Avec certains autres callitrichidés (Callithrix flaviceps, Leontopithecus rosalia), les singes néotropicaux monogames (tits et douroucoulis), les gibbons et les chimpanzés, c'est l'un des rares primates à pratiquer le partage de la nourriture. Lorsque les parents sont réticents à céder leur part, le partage s'apparente davantage à un chapardage consenti qu'à un don !
Les deux sexes transfèrent dans des groupes voisins à tous âges, les adultes plus fréquemment que les jeunes et les enfants. Les mâles immigrants entrent plus facilement dans un groupe suite à la mort du mâle résident. Un(e) immigrant(e) peut assumer immédiatement une fonction reproductive dans le meilleur des cas ou accepter un rôle de subordonné(e) dans son nouveau groupe jusqu’à ce que se présente une opportunité (départ ou disparition des individus alpha). Il peut aussi entrer en compétition avec le ou la dominante et parvenir à le renverser au bout d’une guerre d’usure. Les transferts entraînent ainsi des rivalités qui débouchent parfois sur la séparation du groupe en deux sous-unités.
Les Tamarins bicolores communiquent par différents moyens :
De 7,8 à 10 ha (très petit pour un tamarin). Territorial. Défend son domaine par des marquages olfactifs, en poussant des cris, en pourchassant les intrus, en agitant la langue, en présentant leur crête et en exposant leur zone génitale. Ce territoire est peuplé de 30 à 180 individus par km².
Environ 7 individus, mais l'effectif peut varier entre 1 et 19.
Groupe multimâle-multifemelle. Principalement polyandrie. Polygynie rare. Monogamie (fonctionnelle). Une seule femelle se reproduit (rarement deux), qui peut s’être accouplée avec divers mâles. Ses filles ne se reproduisent pas et ne produisent même pas d’ovulation (placées hors du groupe natal et exposées à des mâles étrangers, elles perdent instantanément cette inhibition reproductrice). Assez souvent, un seul couple se reproduit. Une fille fécondée peut être expulsée du groupe par sa mère avant la mise bas.
C'est un animal diurne arboricole qui parcourt en moyenne chaque jour 1,7 km. Il s’active une heure après l’aube, ne se repose pas à midi et se couche bien avant le crépuscule dans une large fourche d’un grand arbre. Il recherche dans la strate moyenne la majorité de ses aliments.
Durant l’accouplement, le mâle agrippe les flancs de sa partenaire. Intervalle moyen entre chaque naissance, dans la nature : 8 mois. La femelle met bas pour la première fois autour de 33 mois. Les naissances ont le plus souvent lieu entre janvier et juin. Après environ 5 mois de gestation, deux faux jumeaux viennent au monde, qui pèsent chacun 15 à 20% du poids maternel. La portée unique représente 34% des cas et les triplés 2%. Pic de naissances en avril-mai (en captivité), avec presque deux fois plus de mâles que de femelles.
Les bébés ouvrent les yeux au troisième jour et peuvent marcher à 3 semaines. La mère ne prend ses jumeaux que pour l’allaitement et en laisse la charge au père lorsqu’elle part en quête de nourriture à partir du dixième jour en moyenne. Ils prennent leur premier aliment solide à 5-6 semaines (en captivité), donné le plus souvent par un mâle adulte. Frères et sœurs portent aussi les jeunes sur leur dos et les nourrissent. Même les membres récemment immigrés sont activement engagés dans le soin aux enfants et sont souvent observés dans une position de sentinelle. Les enfants restent sur le dos parental jusqu’à 6-7 semaines, acquièrent leur indépendance à 2,5 mois mais partagent encore la nourriture avec leurs parents. Entre 7 et 9 mois, ils arrêtent de dormir sur le dos de leurs parents. Maturité sexuelle : autour de 1,5 an (F) et 2 ans (M). La contribution de la mère au soin des enfants reste indépendant de la taille du groupe, toutefois l’on a observé que l’augmentation de la taille du groupe va de pair avec l’accroissement du taux de survie des enfants : 40% seulement des enfants survivent s’ils ont trois soigneurs alors que presque tous survivent dans un groupe d’au moins 5 individus. En captivité, on a observé qu’une jeune mère n’ayant jamais été assistante ne parvient jamais à faire survivre son premier enfant.
Le Pinché à crête blanche peut vivre jusqu'à 13,5 ans.